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Pauvreté / Exclusion
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En 2009, Florence Aubenas part pour Caen et s'inscrit au chômage, avec un bac pour tout bagage et sans révéler qu'elle est journaliste. À Pôle Emploi, on lui propose de saisir sa chance : devenir agent de propreté dans des entreprises. Le Quai de Ouistreham est le récit saisissant de cette plongée dans le monde de la précarité. Un monde où on ne trouve plus d'emploi, mais des « heures ».
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Les naufragés : avec les clochards de Paris
Patrick Declerck
- Terre Humaine
- 6 Février 2003
- 9782266129893
Nous les côtoyons tous les jours. Souvent ils sont ivres et peinent à mendier. Ils sentent mauvais, vocifèrent et font un peu peur. Nos regards se détournent. Qui sont ces marginaux au visage ravagé ? Ce sont les clochards. Fous d'exclusion. Fous de pauvreté. Fous d'alcool. Et victimes surtout. De la société et de ses lois. Du marché du travail et de ses contraintes. Mais au-delà, c'est contre la vie même qu'ils se révoltent. Hallucinés, ivres, malades, c'est un autre et impossible ailleurs dont ils s'obstinent à rêver furieusement. Patrick Declerck, psychanalyste et ethnologue, a suivi la population des clochards de Paris durant plus de quinze ans : dans la rue, dans les gares, dans les centres d'hébergement, au Centre d'accueil et de soins hospitaliers de Nanterre, au Samu social. En 1986, dans le cadre de Médecins du Monde, il a ouvert la première consultation d'écoute destinée aux SDF en France.
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Lorsque j'ai accepté cette mission, l'agence bis m'avait dit qu'il ne s'agissait que d'un nettoyage de chantier.
Au départ, il n'était aucunement question d'un quelconque transport de cloisons vitrées. mais " les intérimaires peuvent tout supporter " on nous fait transporter des portes ignifugées d'un gabarit assez impressionnant. les vitriers utilisent des poignées avec de puissantes ventouses, que nous n'avons pas. ils bénéficient d'un taux horaire de cinquante francs en qualité d'ouvriers qualifiés ; nous touchons le smic.
Exténués, abrutis moralement et physiquement, nous débauchons à 18 heures. je m'empresse de téléphoner à l'agence pour réclamer la prime de risque dont nous ont parlé les vitriers. silence gêné. réponses évasives. le sous-traitant qui nous emploie n'a pas prévu cette mesure dans son budget. j'ai besoin de fric, j'ai besoin de bouffer. je ne peux que fermer ma gueule. combien ai-je côtoyé de copains d'infortune qui travaillaient sans chaussures adéquates ou harnais de sécurité alors que ceux-ci étaient obligatoires ? combien en ai-je rencontré qui conduisaient un chariot élévateur sans permis de cariste ? a quoi sert l'inspection du travail ?.
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En 1986, ma maison est saisie par l'huissier. Six copains l'achètent et je continue à y habiter avec ma femme et mes trois enfants. Cette solidarité, c'est toute l'histoire de Petit, mais debout !
Du Congo aux H.L.M. nazairiens, des jeunes, des paysans, des immigrés, des locataires s'organisent pour vivre dignement. Pendant ces soixante années, j'ai cheminé avec eux, animateur, coopérant, maraîcher ou parent d'élèves... Nous avons agi avec optimisme et détermination pour rester debout. Nous n'avons pas tout réussi, mais ces fragilités partagées ont été notre force de vie.
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Tomber 9 fois, se relever 10 ; échec scolaire, ne jamais lâcher
Arash Derambarsh
- Cherche Midi
- 7 Février 2019
- 9782749160399
Neuf redoublements, un échec au brevet. Qui ne se serait pas laissé gagner par le découragement ? Oui, mais Arash Derambarsh nourrit un rêve d'enfance, son obsession, sa ligne d'horizon contre vents et marées.
Ce recordman français du redoublement témoigne ici de son parcours incroyable. Éternel dernier de la classe, il réussit, à force de détermination, à devenir docteur en droit et avocat au barreau de Paris. Il raconte ses difficultés - l'immersion brutale au collège, les multiples avertissements « comportement et travail », le sentiment d'isolement... -, mais aussi ses efforts pour parvenir à son but. Et ce dans un système scolaire français qui peine à accepter que l'échec n'est pas synonyme de défaite et que la volonté peut mener loin.
Dans ce récit touchant, l'auteur délivre une véritable leçon positive, où chacun est incité à repenser sa propre attitude face aux obstacles - et ne peut qu'en ressortir grandi.
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On parle de « tomber » à la rue. Une fois à terre, deux solutions se présentent : ramper ou se relever. Pour Gaël, ce fut une chute rapide qu'il n'a pas vu venir. Il avait dix-neuf ans quand il s'est retrouvé sans domicile fixe. Cela a provoqué une douleur vive et sourde à la fois, éprouvante physiquement, avec des hivers rudes et aucun toit au-dessus de sa tête pour endurer la faim et la fatigue. Mais vivre comme un vagabond acculé à la mendicité représente davantage encore une souffrance intérieure, avec la honte, la peur, la solitude, le danger.
Et pourtant, Gaël ne s'est jamais plaint. Ce livre n'est pas le destin d'un exclus qui se présente en victime. Mais au contraire, le récit d'un cheminement accompli avec dignité et ténacité, allant de rencontres en découvertes, prouvant au monde qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre et développant un véritable art de la débrouille, une philosophie de vie.
Excellant dans les défis de construction et les travaux d'extérieur, appréciant la nature qui l'entoure et aménageant plusieurs camions, il s'est ensuite installé dans un camping-car, désormais sa maison roulante. Gaël travaille ainsi comme saisonnier nomade et parcourt la France, attentif à ses beautés et ouvert à l'aventure.
C'est son histoire pleine de rebondissements et d'anecdotes qu'il nous raconte sur un ton complice, avec la fierté de s'en être bien sorti et avoir appris à aimer la vie malgré ses coups durs. Ce livre, plein d'humanité et d'espoir, nous donne envie d'être généreux et reconnaissants, et nous invite à poser un autre regard sur ceux qui vivent différemment.
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Humanitaires : partir, revenir, mourir un peu
François Audet
- Kennes Editions
- 6 Octobre 2021
- 9782380754056
La mort côtoyée au quotidien, une conciliation travail-famille impossible, des relations à distance imposées: voilà le genre de vie auquel souscrivent des milliers de travailleurs humanitaires. Une balle perdue en Iran, un enfant enlevé au Libéria, des vies emportées par l'eau en Birmanie... Chaque expérience est unique et pose la sempiternelle question: comment reconstruire sa vie et s'émouvoir à nouveau du quotidien quand on a assisté aux pires horreurs? Peut-on un jour se remettre complètement de déracinements en séries? Ce sont à ces questions que tentent de répondre humblement des hommes et des femmes - médecins, infirmiers, logisticiens, juristes, anthropologues et autres - qui ont en commun d'avoir vécu des choses hors du commun. En filigrane de leurs histoires, bouleversantes, se dessine un doute: «Suis-je à ma place ici, et vais-je réussir à réintégrer une vie normale?»
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Ce matin-là, elle a pris des vieux vêtements plus très propres, des ballerines à la semelle trouée, une veste informe. Elle s'est habillée discrètement et a enfoncé un bonnet sur sa tête, a pris un gobelet et sa pancarte et s'est assise seule contre un mur.
Elle a commencé à mendier dans nos rues.
Elle, c'est Fatiha Saidi. Dans ce livre, elle raconte ce que signifie l'invisibilité, la disparition aux yeux du monde, la chute à terre, dans tous les sens du terme.
Au-delà d'une expérience hors norme qui l'a bouleversée et qu'elle relate avec respect pour celles et ceux qui hantent nos rues, Fatiha Saidi nous prend par la main, nous invite à poser un regard sur un monde que nous croisons sans le voir. Sans jugement de valeur et sans moralisme, son ouvrage nous bouscule et nous incite à la réflexion sur le phénomène de la grande pauvreté.
Bouleversant et terriblement humain, ce récit est un coup dans le ventre. On y entend murmurer « s'il vous plaît, une petite pièce ».
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« La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu'en dire (...) Tout donnait l'impression d'un monde en train de s'écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J'ai décidé de partir dans une ville française où je n'ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail.
(.) J'ai conservé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n'ai plus quitté mes lunettes. Je n'ai touché aucune allocation. Il était convenu que je m'arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c'est à dire celui où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009.» F.A.
Grand reporter de renom, Florence Aubenas a choisi de vivre le quotidien des « précaires » et livre un témoignage unique.
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Trente ans après sa libération, Alain Barret se « vide » et dresse le bilan de son parcours chaotique, de ses premiers faux pas à son entrée à la mairie de Paris à la fin des années 80. Un témoignage sincère et riche, à double niveau de lecture, humain et social, révélateur des effets pervers du système carcéral et du défi de la réinsertion.
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Mon journal de bord auprès des SDF
CŒUr-Sacre Mackpayen
- Editions Du Pantheon
- 18 Juillet 2023
- 9782754765367
L'auteur est éducateur dans un centre d'hébergement pour SDF de la Croix-Rouge française. Durant trois années, il a tenu un journal où il rapportait les situations auxquelles il doit faire face en tant qu'accompagnateur d'un public composé d'hommes de tous âges et de toutes origines. À travers ce témoignage où la drôlerie côtoie le tragique, il nous livre les ressorts qu'il emploie pour mener sa mission à bien : tenter de permettre à ces « gueules cassées » de renouer avec la vie.