Melchior, un policier au nom de roi mage, ex-repris de justice et fils d'une prostituée, qui a fait des «Misérables» de Victor Hugo son «vade-mecum» vital, mène l'enquête sur les terres de l'Ebre, à l'extrême sud de la Catalogne. Mais ici plus qu'ailleurs "tôt ou tard, tout s'explique par la guerre" et il devra faire sien le dilemme de Jean Valjean : "Rester dans le paradis, et y devenir démon, rentrer dans l'enfer, et y devenir ange !".
En vacances à Majorque, la fille de Melchor, devenue une adolescente rebelle, est retenue prisonnière dans la villa d'un magnat de la com, réputé pour fournir à ses amis une large palette de "chair fraîche". Javier Cercas disait récemment dans un entretien que "l'antidote à l'injustice, c'est la solidarité et l'amour". Il le démontre ici dans un thriller révolté qui dénonce l'intolérable impunité des puissants et interroge la valeur des héros "ordinaires".
Melchor quitte provisoirement sa Terra Alta d'adoption pour venir prêter main-forte aux services de police de Barcelone dans une affaire de tentative d'extorsion de fonds basée sur l'existence présumée d'une sextape. L'enquête doit être menée avec célérité et discrétion car la victime est la maire de la ville.
L'inspecteur plonge alors dans l'univers de la haute bourgeoisie catalane et de ses rejetons élevés au-dessus des lois. Protégées par un clan qui leur assure une impunité de classe, ces âmes si bien nées connaissent peu de limites et la vie des sans-grades leur est parfaitement indifférente. Sous un vernis de raffinement, ces privilégiés n'ont rien à envier aux prostituées et aux junkies peuplant les bas-fonds qui ont vu naître l'enquêteur. Et quand le chantage est assorti d'une demande de démission de l'édile, il apparaît évident qu'il est le fruit d'une manoeuvre politique visant à déstabiliser la mairie pour favoriser quelques intérêts. L'indéfectible intégrité de Melchor est mise à rude épreuve au contact des rouages du pouvoir, là où règnent le cynisme, l'ambition décomplexée et l'arrogance des nantis.
Indépendance est un roman furieux qui brosse un portrait sans fard des élites politiques et économiques barcelonaises et vient épingler un mouvement souverainiste qui, en guise d'indépendance, entendrait surtout préserver celle de sa caste.
Berlin 1945.
Quelques semaines avant l'entrée des chars russes dans la capitale allemande bombardée, nous retrouvons Arturo Andrade, héros ambigu et fascinant du très remarqué Empereurs des ténèbres. Jeune homme violent et lucide sur l'espèce humaine, il décide, après le siège de Stalingrad, de rester à Berlin "pour voir", pour scruter l'horreur et guetter les monstres qui l'entretiennent. Dans une ville en ruines, paysage piranésien, l'ancien soldat de la Division Azul observe la dislocation du régime nazi, enquête sur l'assassinat d'un scientifique, côtoie des savants dévoués à la fabrication de l'arme totale et vit un grand amour avec Silke, une passion qui le rend soudain émouvant.
Cet immense amour sauvera-t-il Andrade de ses tourments passés ? Quels sont ces démons qui hantent Berlin au coeur de cette apocalypse qui n'en finit pas de durer ?
Le livre Le cliché date du 26 juillet 1920. Ce jour-là, derrière les murs de l´asile La Castañeda de Mexico, le photographe Joaquín Buitrago, riche héritier morphinomane, est ému par son étrange modèle. Un nom : Matilda Burgos. Un visage, un regard, et ces mots : « Comment devient-on photographe de fous ? » Il se souvient. C´est elle. Celle qu´il avait photographiée douze ans plus tôt, alors qu´il effectuait un travail sur les maisons closes de Mexico, capitale en pleine mutation. Comme hypnotisé, il se met en quête du passé de la fascinante aliénée, ce qui le renvoie à sa propre histoire.
« Il doit y avoir autre chose dans le silence de sa vie. Il s´en approche de plus en plus. Il en est convaincu. Il peut le sentir dans l´air et dans les douces voix de la morphine. Cette fois il n´a pas peur de mourir. C´est sans importance. Cette fois il ne la laissera pas partir. » Cristina Rivera Garza, dans un roman à la tension constante et à la poésie foudroyante, tisse le canevas de la vie mouvementée de Matilda Burgos, depuis les plantations de vanille de Papantla jusqu'à l´asile, et nous invite au voyage de deux êtres solitaires dans les clairs-obscurs de la folie.
« Un des romans les plus beaux et les plus troublants jamais écrits au Mexique. » Carlos Fuentes L'auteur Cristina Rivera Garza est née en 1964 à la frontière nord-est du Mexique, à Matamoros. Docteur en histoire de l´Amérique latine et professeur à l´université de San Diego, elle partage sa vie entre le Mexique et les États-Unis. Elle est l´auteur de six romans, grâce auxquels elle a acquis une reconnaissance internationale. Personne ne me verra pleurer, son chef-d´oeuvre, a été traduit dans plusieurs langues, et a reçu le prix du Meilleur Roman au Mexique en 2000.
Marta Aguilera, journaliste investie et chevronnée, apprend une nouvelle qui va bouleverser son destin : atteinte d'une tumeur cérébrale, il ne lui reste que deux mois à vivre. Marta, qui n'a désormais plus rien à perdre ni de comptes à rendre, voit alors le monde comme un lieu chargé de menaces et décide d'occuper le temps qui lui reste en faisant justice elle-même.
Lancée dans une course contre la montre pour sa propre vie, et face à l'inébranlable lieutenant de police Daniela Gutiérrez, Marta va tout faire pour appliquer sa propre loi du talion.
Un thriller marquant, trépidant et incontestablement différent, dont on ne sort pas indemne.
Un roman que vous lirez comme si vous en étiez vous-même le personnage principal.
Le moment est crucial. À l'espoir se mêle la crainte, avant l'action. Et l'on reste en suspens, touché de manière inattendue par l'histoire de ce "cancre", inspirée de la vie de l'auteur. Ou par celle du jeune Pedro, l'apprenti pêcheur. Celle de Toni, immobile au fond de la boutique de son père, qui surprend une sinistre conversation avec un fantôme du passé. Ou encore celle de Young Sànchez, le boxeur poids plume, à la veille de livrer son premier vrai combat. Ce sont, en tout, sept drames sensibles, comme autant d'instantanés poignants où un geste, un regard suffisent à dire l'instant fragile du basculement de l'insouciance à la gravité. Lorsque, confronté au monde des adultes, l'enfant est mis face à des responsabilités, des choix, face à son destin, entre le ciel et la mer.