« Elle aussi l'attendait. Cela faisait un bon moment qu'elle cherchait du regard l'auteur de ce baiser dont le souvenir l'avait obsédée tous ces jours-ci. Elle n'en avait pas dormi, sans cesse réveillée par les images de ce rendez-vous qui, il fallait le reconnaître, avait bouleversé sa vie. Elle ne pensait pas que cela pouvait lui arriver. Elle avait déjà eu des relations mais toutes vouées à l'échec. Les jeunes gens qui avaient trouvé grâce auprès d'elle s'étaient montrés comme des enfants gâtés par une vie trop facile, un peu trop enclins à faire la fête. Ça manquait de sérieux tout ça. Alors qu'elle devinait cette qualité chez André. En plus il était beau garçon et... embrassait si bien. Quand elle le vit s'approcher, elle manqua défaillir. » Au début, il y a la passion, l'évidence. Très vite, le mariage, puis les enfants qui naissent... Pour autant, aussi fulgurant et puissant semble-t-il, l'amour n'est pas à l'abri des dommages du temps. Le temps qui lézarde, qui fissure, qui éloigne, puis qui sépare les êtres. C'est ce chemin qu'empruntent malgré eux Edwige et André qui, du coup de foudre à l'indifférence, des coups de canif dans le contrat aux grands drames, connaissent une relation amoureuse qui ne cesse de s'abîmer et se déliter. Sans jugement ou parti pris, toujours avec bienveillance, Pierre Bourgeat suit ses deux personnages sur les sentiers escarpés du couple et compose pour eux une complainte douce-amère.
Julianne? La parfaite étudiante paumée, jeune femme intelligente et sensible qui se noie dans une époque où tous les excès sont à portée de main. La relation Julianne-Étienne? Oh, c'est simple, elle est amoureuse, désespérément, pathétiquement, alors que lui n'est qu'absence, instabilité et jeux inconséquents. Alors en attendant, Julianne trinque, dans tous les sens du terme. Tutoie les abîmes de la désolation. S'oublie dans quelque relation superficielle ou quelques notes de musique. Et puis soudain, quand Étienne se déclare, c'est l'éclaircie, la vie qui reprend sens. Julianne vivante. Enfin, avant de trinquer à nouveau quand son amant ami retrouve son comportement versatile. Je suis le journal de Julianne et voici ses confessions.
Amour à doubles tranchants, alcool et autodestruction pour une oeuvre qui sonde une âme féminine à la dérive face à un homme insaisissable. Un roman aux éclats tantôt lumineux, tantôt ténébreux, vertiges et descentes des montagnes russes et dont Joanne R. fait le lieu d'un étrange jeu de manipulation. En somme, un anti roman à l'eau de rose incisif et déroutant pour lecteurs revenus des douceurs romantiques.
Dans la France de l'après-guerre. Adolescente, Sophie grandit entre son père et sa belle-mère. ou plutôt devrait-on dire qu'elle suit, sans broncher, les desiderata des adultes qui la ballottent d'écoles en pensionnats, d'appartements en demeures où elle finit par vivre comme emmurée. Naturellement, l'envie de l'indépendance finit par naître en elle, de même que celui de retrouver une mère d'origine allemande et inconnue. Une mère avec qui, par voies détournées et secrètes, elle finira par rentrer en contact et auprès de qui elle ira vivre en région parisienne. Là où elle rencontrera Jean-Marc, jeune pianiste virtuose. Mais est-ce pour autant que le conte de fées peut commencer ?
Dans le sud du Chili. C'est en fouillant dans le grenier de l'hacienda familiale dont elle vient d'hériter qu'Isabel découvre un manuscrit aux allures de journal intime : « Nous sommes dans les années cinquante, dans un petit village perdu dans les prairies et les immenses propriétés de fermiers, dans un temps où on ne parlait pas encore de vitesse, de technologie, où chacun se connaît »... Se dévoile alors au fil des pages l'histoire d'Athénaïs, institutrice vieille fille du haut de ses vingt-neuf ans, et de sa rencontre avec l'énigmatique lord Wellington, le châtelain étranger récemment installé... Le rachat du château du village par un riche noble anglais est une chose, qu'une institutrice abandonne sa vertu dans ses bras en est une autre : c'est beaucoup pour une communauté qui vit repliée sur elle-même... Mais au-delà de la chronique d'un microcosme nourri de rumeurs, d'une société enfermée dans ses classes, de l'évocation d'une époque révolue, c'est l'initiation amoureuse et la peinture d'une passion dévorante que l'auteur nous invite à partager. Une romance faite de hauts et de bas, d'impossible et de miracle, d'ombre et de lumière, qui saura faire battre le coeur d'un large public.
Sébastien est originaire de Saint-Pierre-et-Miquelon, où il revient pratiquer la pêche avec son père. En bon marin trentenaire, il est très attaché à son indépendance et est quelque peu solitaire. Émeline est une jeune Indienne vivant dans une réserve, mais a reçu une éducation chrétienne. Elle est grande et blonde aux yeux bleus, et de ce fait se sent différente de ses semblables. Tous deux seront amenés à quitter leur famille suite à un événement traumatisant. En quête de renouveau et d'aventure, ils entameront chacun un voyage initiatique à travers la partie nord-est de l'Amérique qui finira par les réunir.
Une histoire touchante que celle de ces deux jeunes gens dont les destins se croisent. L'auteur nous fait voyager en leur compagnie à la découverte d'une nature sauvage et magnifique, Un voyage initiatique qui nous bouleverse et nous laisse émerveillé et reconnaissant. Un vrai plaisir, simple, naturel, authentique.
« Sur le tapis, quelques objets : un cendrier, un crayon, un cahier et d'autres babioles, elle se voit les ramasser machinalement... Ces détails lui reviennent par bribes à force de concentration. Encore quelque chose de mystérieux l'interpelle, à chaque fois que le chat passe devant les étagères, il lève la tête, miaule et hérisse le poil... Isabelle ouvre les yeux mais minou n'a pas bougé de sur ses genoux, il dort tranquille en ronronnant... Rêve-t-elle tout éveillée, ou serait-ce l'effet de son imagination ? » Pâtissier de génie, Joël avait quarante-sept ans. Des collègues malfaisants, une famille manipulatrice qui ira jusqu'à l'interner de force pour lui soutirer de l'argent... et puis, un jour, son coeur lâche... Isabelle, sa compagne, s'effondre ! Comment ? Pourquoi ? Alors qu'elle se remémore leurs quinze ans de vie commune, leur chat Caramel va l'aider à se souvenir d'un détail qui l'avait frappée le soir du drame. Joël cachait-il quelque chose ? S'appuyant sur des personnages forts et une intrigue habile, Angie livre une très belle histoire d'amour et de deuil.
Jeune et désespérant de trouver un travail, des amis aux amours névrotiques et une famille pour le moins épuisante, un art consommé de s'enticher du mauvais garçon : ceci pourrait être le portrait de la narratrice par elle-même. Une femme un rien désenchantée, qui noie ses chagrins dans quelques verres quand elle ne passe pas ses soirées devant les séries télé, à l'écoute de ses amis alors qu'elle-même est incapable de trouver chaussure à son pied... Bienvenue donc dans l'existence turbulente de l'héroïne de "Football, amour, kebab", qui, cerise sur le gâteau, doit encore supporter un nouveau voisin avec qui les relations seront loin d'être évidentes. Une bande d'amis aux vies compliquées, des coups de tonnerre dans la famille, des amants qui vont s'avérer rapidement aussi décevants que les précédents...
Dix-sept ans après avoir quitté la femme qu'il aimait, Bruno, journaliste free-lance en quête d'absolu, lance une bouteille à la mer. Un bref message laconique dans lequel il exprime à cette dernière son désir de savoir ce qu'elle est devenue et si le bonheur était au rendez-vous. Après avoir longuement hésité, Michèle, qui vit seule avec son fils d'une quinzaine d'années, lui répond en lui dévoilant une partie de sa vie d'après leur rupture. Les deux anciens amants ignorent qu'il s'agit du début d'une longue correspondance qui, grâce à l'instantanéité d'Internet, va leur permettre de se redécouvrir et de renouer, avec l'expérience, le fil d'un amour interrompu.
À l'extrémité nord de la plage, nous nous sommes assis entre les rochers. Nous sommes restés longtemps sans prononcer un mot, à regarder l'océan, sans oser esquisser un geste, en respirant à peine, afin de préserver cet instant. Je ne me souviens plus dans quel ordre et comment se déroula la suite, mais je n'oublierai pas quand vos yeux se peuplèrent de villes englouties. Sur la plage déserte, un cheval d'amadou, se dressa sous la lune. Ma fleur à ventre de négresse, se mit à battre au rythme des tambours.
Voici le roman d'une solitude. Voici le roman d'un errance. Voici le roman d'un amour manqué. Voici le roman d'une folie, celui d'une non-rencontre. Voici le roman d'un raté. Vous avez dit désespéré ? Oui. Et désespérant.
Début du XXIe siècle, Donatien, jeune homme idéaliste et atypique en quête de bonheur, va passer quarante jours en Anjou pour des raisons professionnelles. Là, la Destinée mettra sur sa route deux jeunes femmes au charme physique quasi identique, mais aux antipodes l'une de l'autre: Ève, totalement libérée, séductrice, adepte d'un hédonisme raffiné, puis Marie, d'une égale beauté, mais vertueuse et toute en retenue... Il lui faudra donc faire un choix décisif entre ces deux êtres en fonction de sa propre conception de l'existence...
Elle n'aimait pas le silence. Il avait un côté inquiétant et oppressant. Allongée sur son lit, elle aimait s'y lover les jours de vacances et week-ends pour les grasses matinées. De plus, les baldaquins rendaient les choses beaucoup plus féeriques. Telle une princesse déchue, elle aimait particulièrement s'y blottir afin de s'isoler, se faire la plus petite possible pour que le reste du monde puisse l'oublier. Pourtant devenir invisible lui était impossible. Mais aujourd'hui,c'était décidé, elle répondait à Raphaël ! Raphaël...
« Si je t'avais épousé, j'aurais épousé ta tristesse, elle m'aurait habitée et abîmée. Ton avenir se résumait à moi ; le mien se voulait bien plus exponentiel, je ne t'aurais pas permis d'être heureux. Tu ne l'as pas compris, je pense que tu m'en as voulu, pourtant, je le sais, je n'étais pas faite pour toi. Quand est-ce que l'on comprend que l'on ne s'aime plus ? La vie ne me l'a pas appris, à toi non plus, je crois. » Tout d'abord, il y a l'insouciance de l'amour. Toute sa puissance qui, malgré les anicroches, fait de lui un sentiment invincible. C'est sans compter sur l'usure du quotidien, les rêves qui divergent, les éducations aux antipodes, autant de facteurs qui lézardent le couple. Et après l'éclatement de celui-ci, se retrouver est-il possible ? Tout peut-il s'oublier quand, en plus, l'un semble avoir aimé plus que l'autre ? Douce et terrible autopsie d'un couple qui se fait et se défait sur plusieurs décennies, Le Jour de la Saint-Antoine déroule, de l'innocence à l'amertume, les histoires parallèles et croisées d'un homme et d'une femme à la fois trop proches et trop dissemblables.
« Au comble de la rage et du désespoir, il fut tenté de se jeter par la fenêtre avec son ordinateur. Il avait tellement rêvé de cette femme pendant des nuits entières. Il croyait enfin tenir celle qui détenait les qualités de féminité si rares qu'il cherchait depuis si longtemps. C'était affligeant, c'était consternant. Pourquoi cette malédiction, pourquoi toujours la trahison ? » Yi est une fille somme toute banale et qui a pourtant ouvert une brèche dans le coeur de Yu. Incapable de l'oublier, le jeune homme entame une correspondance avec cette femme singulière. Que veut-elle vraiment ? Le sens de ses mots lui échappe tandis qu'un murmure démoniaque menace l'équilibre de Yu. Folie ou réalité ? Le diable, impitoyable, se loge souvent dans les détails. De l'idylle au désenchantement, Pascal Debrégeas ajoute une corde à son arc en jouant cette fois la carte d'un fantastique à la Todorov. Un roman sentimental d'une autre trempe, aussi génial que troublant.
« Le week-end, il sort en discothèque. Tabou ou Club Écossais. Il s'y rend avec un copain. Un champion de la drague. Étienne n'est pas un as sur ce plan. Il ne sait pas s'inventer un vocabulaire de conquête. Il n'a pas la panoplie du séducteur. Il danse des slows. Il choisit longuement une fille et l'invite. Mais il ne concrétise que rarement. Il rêve d'exotisme. De pays lointains. Et il pense que sur terre, il doit bien y avoir la perle rare qu'il imagine. Une jeune fille qui partagerait ses attentes. » À la recherche du grand amour, Étienne fait de sa vie une excursion érotique. Épris d'une Arabe catholique, puis d'une Malienne musulmane et enfin d'une juive d'origine marocaine, il n'hésite pas à s'immerger dans des familles aux valeurs très éloignées des siennes pour trouver la perle rare. Dans un enchaînement poétique et rocambolesque, Emmanuel Harel nous fait ainsi voyager vers un ailleurs enivrant et exotique.
« Il avait envie de prendre un café, et voir tout ce monde en terrasse l'inspirait et le poussait à faire de même. Il prit une place en terrasse, pour mieux observer les gens qui passent. Il aimait observer les gens et deviner ce qu'ils pouvaient faire dans la vie ! Soudain, à la table près de lui, une jeune femme vint s'asseoir. Elle portait un sac rempli de livres. Son attention fut attirée par le titre de l'un d'eux : Je suis tombé amoureux de ma mère. Confortablement installé dans son fauteuil, il observait du coin de l'oeil sa voisine. Il cherchait comment il allait réussir à engager la conversation. » Marie-Rose envisage d'ouvrir son magasin de prêt-à-porter féminin. Lors d'un stage à Paris, son regard croise celui d'Édouard. Travaillant dans le monde de l'art et attendri par les yeux bleus de la demoiselle, il l'invite à un vernissage qu'il organise dans le 5e arrondissement. Devant le charme et la ressemblance physique troublante avec sa maman, emportée à trente-sept ans par une septicémie, il se prend d'affection pour la jeune femme. L'écriture veloutée d'une rencontre placée sous le signe d'une double attirance, comme dans un océan d'imaginaire.
« Il se rend bien compte qu'il y a quelque chose de changé, elle n'est plus du tout la même. Il est malheureux, inquiet, des doutes ont envahi son esprit et il ne pense plus qu'à ça. Aurait-elle pris un amant ? Cette incertitude le rend malade ; serait-ce possible qu'elle le trompe ? Elle a quelquefois un comportement étrange, mystérieux, et s'il lui pose une question, elle éclate de rire, l'embrasse, après quoi tranquillement elle prend sa voiture pour aller Dieu sait où ! » Les doutes qui assaillent Armand Delpierre sont bel et bien fondés. Sa femme, Véronique, pour qui rien n'est trop beau, le trompe avec un autre. Déçu et blessé, le poids de cette trahison semble insurmontable. Sa rencontre avec Charlotte pourrait tout changer, mais comment repartir du bon pied lorsque l'on commence une histoire par des mensonges et de viles motivations ? Liliane Eyrolle donne vie avec maestria aux sentiments les plus forts de la passion amoureuse.
« Le lendemain, à l'heure de la pause déjeuner, Olaf était déjà en train de casser la croûte lorsque je braquai un coup d'oeil sur lui pendant que je me décidais pour la composition de mon repas devant les hors-d'oeuvre. Il n'était pas bien placé du tout, à côté de la procession des étudiants qui venaient du libre-service. Bien entendu, n'importe qui aurait choisi de ne pas s'installer à cette table bruyante et passagère. La preuve que ce n'était pas le bon choix : ils n'étaient que deux à cette table de six, un solitaire et lui. J'optai pour la place à sa gauche. Je rougis de mon audace d'aller me loger à côté de lui ; pourquoi pas à côté du solitaire ? Pourquoi l'avais-je élu, lui ? J'avais le sentiment que tout le monde avait vent de ma manoeuvre à ce moment-là. » Voir sans être vue, puis soudain être dans l'objet des regards... Avancer vers l'autre, et le laisser venir à soi... S'abandonner et se dérober... Aimer et partir... Ces mouvements de balancier, cette chorégraphie des yeux et des corps sont à l'oeuvre tout au long de ce roman signé Marie Lehmann, qui évoque l'entrée d'une jeune étudiante, Ninon, dans le monde du désir - et plus précisément dans la sphère du désir masculin. Mû par une écriture réaliste et parfois acérée, mais aussi délicate et encline à l'humour, ce récit nous place dans le sillage d'une héroïne qui, de page en page, gagne en liberté et en courage.
« After a much-appreciated meal, Clementine seemed to have renewed energy. «What's the next stop on our pilgrimage?» she asked. «Pilgrimage?» asked Christophe. Taking his hand in hers, Clementine said: «Do you know, Chris? I really feel as though I'm on a pilgrimage. I feel as though I have set out, not so much on a honeymoon as a voyage of discovery, discovery of myself, and discovery of my family. I have the strange feeling that everything was preordained and that the different pieces of the puzzle are just falling into place. Have you ever thought of life as a great jigsaw puzzle?» » Pushing through the Darkness is a novel about family life and its areas of misunderstanding, but also one about the Caribbean and its dramas, and the upheavals of history - a triple perspective which makes of this work a sensitive walk along the paths of Caribbean memory
Par amour, on est prêt à tout... Emmanuel, professeur de lettres, aime son pays, mais la gloire plus encore... Il décide de se lancer en politique. Son but ? Devenir président de la République. Nina, sa brillante élève, ne le laisse pas indifférent... Un sentiment fort partagé. La jeune femme, admirative, pourra compter sur lui pour l'épauler lors de l'écriture de son premier essai. Une collaboration qui servira de tremplin à chacun d'eux. Mais les histoires d'amour ne se déroulent pas toujours comme on le souhaiterait... Carla, elle, ne mène pas la vie de sa patronne. Une rencontre va chambouler son existence... Comment réaliser ses rêves ? Par amour ? Explorant la recherche du bonheur de tout un chacun, Elissa Gucci signe un roman choral où les destins se croisent, se frôlent, prennent des virages inattendus. Romance et clins d'oeil à la sphère politique s'entremêlent, portés par une galerie de personnages jamais figés, prêts à tout pour s'épanouir.
« Elle revit la dernière sortie qu'elle avait faite chez elle. Son père, au retour d'une promenade à cheval, l'avait ramenée au château des Monts où logeaient ses amis, le père et le fils de Montserrail qu'elle ne pouvait souffrir. Elle réentendit les paroles malveillantes de l'un et de l'autre dites à son endroit et répétées lors de l'enterrement de son père. Elle ne les avait jamais revus depuis. Malheureusement, elle allait être obligée de supporter leur présence. L'échéance fatidique fixée par son père dans son testament approchait, elle allait devoir épouser ce jeune orgueilleux si elle voulait garder sa fortune, la directrice de la pension l'en avait informée, autrement elle serait déshéritée. Comment échapper à ce sinistre destin ? Dans un an, elle serait majeure et libre ! Pouvait-on la contraindre ? De quelle manière ? » Après Le Testament ou Kercastel notamment, Claude Michel compose avec Rebelle un de ces romans dont elle a le secret. Soit Magali, jeune orpheline et héritière dont on a voulu décider du destin dès l'enfance, qui refuse de céder son indépendance aux désirs des hommes, ni même la violence de ces hommes qui veulent s'imposer à elle. Indomptable, l'héroïne est même de celles qui parviennent, grâce à leur caractère alliant bonté et fierté, à transformer les coeurs que l'on aurait cru perdus. Famille aux règles implacables et aux sombres secrets, féminité combattante et compassionnelle, passion et espérance sont aussi les ingrédients clés de cette oeuvre au souffle entraînant.
« Puis leur relation devint de plus en plus intime. Jim rentrait de plus en plus souvent au ranch et venait à elle. Il avait toujours une nouvelle balade à lui offrir, une nouvelle recette à lui faire découvrir, une nouvelle histoire qui venait de ses ancêtres. Juste pour elle. Elle aimait l'écouter. Elle éprouvait une joie particulière mêlée de curiosité quand il fermait les yeux et se concentrait sur ce qu'il allait lui raconter. Il dessinait souvent en même temps qu'il parlait et elle avait l'impression de l'entendre réciter des poèmes. » C'est le récit d'un doux enracinement - littéralement d'une douce implantation, d'un heureux épanouissement - dans une autre terre, au contact d'une autre société, qui se niche au coeur de ce texte composé par Catherine Tomas. Au fil de ces pages se déroule ainsi l'histoire de Suzanne, enseignante qui s'expatrie en Alberta, dans l'Ouest canadien, et qui, tout en y reconstruisant sa vie, tout en y développant de nouvelles amitiés et de nouvelles amours, se trouve elle-même. Du premier frisson ressenti une fois la terre étrangère foulée au plaisir intense d'être là, chaque jour - sans omettre les accrocs liés à un tel dépaysement -, l'auteur chante, de plus en plus puissamment, l'amour du pays choisi.
« Le jour suivant, je me remémorai les paroles d'Anita la voyante qui me parlait d'une femme avec des enfants, il y avait un ?L? dans son prénom. Je me souviens qu'elle avait insisté sur le fait qu'elle n'était pas tout à fait libre. Et si c'était la femme de ma vie ? D'un autre côté, je sentais que je ne pouvais plus tenir longtemps le cul entre deux chaises. L'une accueillante, l'autre plus que repoussante ! Au milieu de toute cette tragédie, il y avait Christophe et Marion et je me dis qu'ils auraient sûrement à subir les conséquences de mon choix, quelle qu'en soit l'issue. Cela faisait des années qu'ils supportaient nos disputes quotidiennes qui, au début, ne les affectaient que très peu ? nous évitions de nous réprimander devant eux ? mais depuis deux ans, leur mère n'hésitait plus en leur présence à me demander de les quitter définitivement et d'aller habiter ailleurs ».
En se séparant de Fabienne pour mieux vivre sa passion pour Hélène, le narrateur de ces lignes est-il sûr d'aller vers des cieux plus cléments ? Ou bien son existence, déjà plombée par une épouse acariâtre, va-t-elle basculer encore un peu plus dans l'enfer sentimental ? Roman qui entraîne son héros sur des montagnes russes émotionnelles, et qui évoque avec sensibilité les thèmes de la maladie et de la paternité, L'Infidélité d'une nuit dit encore et surtout le désir de paix et de stabilité d'un homme qui tente de préserver ceux qu'il aime de toutes les tempêtes.
« Après de longues années de silence et de retrait au coeur de son palais de cristal inconnu de tous, la fée Viviane se décida à se promener sur les berges du lac pour y cueillir des fleurs blanches miraculeuses qui avaient vu le jour. Ces mêmes fleurs attirèrent le regard de Kylian et il se vêtit promptement pour en faire la surprise à Nour, la dame de ses pensées. C'est ainsi qu'ils mirent la main tous les deux sur la même fleur. » Amour, aventure et légendes tissent le fil d'une tapisserie médiévale semblable à celle de la Dame à la Licorne, terreau légendaire et artistique incomparable. L'auteur a fait sienne une maxime héritée d'une idéologue qui se plongea dans l'origine des légendes épiques : « au commencement était la route ». C'est ainsi que l'on se déplace dans ce recueil mi-chevaleresque, mi-courtois, à la façon des troubadours. Si les voyages ont le plus souvent une portée onirique, le livre s'achève dans l'évocation du terroir où vit l'auteure, l'Armagnac !