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Quoi de commun entre un photographe qui essaye de capturer des fantômes, un expérimentateur qui tente d'enregistrer ses pensées en disposant une plaque sensible sur son front, un opérateur de fête foraine, un prestidigitateur en chambre noire, de joyeux amateurs, quelques chasseurs de reflets et des producteurs anonymes d'images énigmatiques ? Rien, si ce n'est leur appartenance à cette vaste catégorie photographique encore insuffisamment étudiée : celle du vernaculaire. La photographie vernaculaire est le plus souvent appliquée ou fonctionnelle, c'est-à-dire utilitaire. La famille est l'un de ses principaux lieux de production ou de circulation, elle est donc aussi domestique. Surtout, elle se situe hors de ce qui a été jugé le plus digne d'intérêt par les instances de légitimation culturelle. Elle se développe en périphérie de ce qui fait référence, compte et pèse dans la sphère artistique. Elle est l'autre de l'art, mais c'est précisément à ce titre qu'elle a intéressé les avant-gardes et continue d'être regardée par nombre d'artistes utilisant la photographie. En historien consciencieux, mais non sans délectation, Clément Chéroux revient dans cet ouvrage sur quelques-unes de ces pratiques vernaculaires oubliées. Elles deviennent autant d'occasions d'interroger la photographie : faut-il (ou non) croire aux images, comment s'aveugler en les regardant, qu'est-ce qu'un amateur, quel est l'inconscient photographique du cinéma de Georges Méliès, les photographes forains ont-ils le pouvoir de changer la vie en changeant de décor, quelle était la véritable activité d'Eugène Atget, pourquoi les images documentaires avaient-elles valeur d'extase pour les surréalistes ?
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Hellfest : la bible
Philippe Lageat, Vanessa Girth, Baptiste Brelet
- Point Barre
- 8 Novembre 2022
- 9782957834211
L'histoire du Hellfest, qui vient de souffler sa quinzième bougie, n'a jamais été un long fleuve tranquille. Dès 2006, Ben Barbaud et Yoann Le Nevé, fondateurs de l'événement, et leurs fidèles ont en effet relevé bien des défis pour parvenir à faire de cette grand-messe d'enfer l'un des plus importants festivals de musiques extrêmes au monde. Un lieu de pèlerinage unique à Clisson, la petite Venise de Loire-Atlantique, au pays du Muscadet. C'est ce parcours haut en couleur que ce livre hors norme, réalisé en coproduction avec le Hellfest et préfacé par Kerry King (guitariste du mythe Slayer), retrace avec un souci du détail jusqu'alors inédit. Au menu de ces 592 pages et de ces 4,5 kilos de passion, l'histoire, la vraie, avec ses heures de gloire et de doutes, plus de 1.500 de photos (pour la plupart inédites), environ 500 documents, des dizaines d'interviews exclusives et des tonnes d'archives (affiches, pass, flyers, dessins préparatoires, etc.). Les meilleurs moments musicaux de ces quinze années de communion sont également au coeur de ce pavé, de même qu'un focus sur certains des principaux disciples de cette success story comme on en voit peu. L'histoire agitée d'un festival culte à la renommée internationale et d'un site sacré, certes, mais plus encore les tribulations improbables d'une bande de copains un peu fous, mais qui rêvent grand.
Cette aventure humaine a aujourd'hui sa bible. Un livre définitif écrit par Philippe Lageat, Vanessa Girth et Baptiste Brelet, du mensuel Rock Hard.
Fait par des fans, avec des fans, pour des fans -
Histoire de l'architecture et de l'urbanisme modernes Tome 2 ; naissance de la cité moderne (1900-1940)
Michel Ragon
- Points
- Points Essais
- 17 Octobre 1991
- 9782020132886
De l'influence des plasticiens à celle des ingénieurs, de l'urbanisme rationaliste (le corbusier, gropius) à l'apport des pays nordiques, de l'architecture américaine (f.
L. wright) au développement d'un style international, tout ce qui contient un devenir à la naissance de la cité moderne et à notre propre environnement est évoqué dans ce deuxième volume de 1900 à 1940.
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Histoire de l'architecture et de l'urbanisme modernes Tome 3 ; de Brasilia au post-modernisme, 1940-1991
Michel Ragon
- Points
- Points Essais
- 17 Octobre 1991
- 9782020132893
Istoire de l'architecture et de l'urbanisme modernes Tome 3 : De Brasilia au post-modernisme (1940-1991) Traçant l'atlas de l'architecture du XXe siècle, esquissant une sociologie de l'urbanisme, ne ménageant pas réserves et critiques à l'égard des bâtisseurs de notre décor quotidien, ce livre rend aussi justice aux grands créateurs de notre époque. L'auteur brosse, par touches successives, de Barcelone à Moscou, de Vienne à Chicago, de Paris à Brasilia, le tableau vivant des méthodes, des moyens, des échecs et des rêves dont l'homme se sert pour construire ses cités et tenter d'y vivre.
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Histoire de l'architecture et de l'urbanisme modernes Tome 1 ; idéologies et pionniers, 1800-1910
Michel Ragon
- Points
- Points Essais
- 17 Octobre 1991
- 9782020132879
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Dans une petite maison près de rabat, abdellah vit avec ses parents et ses huit frères et soeurs.
Adolescent, il découvre la sensualité avec son frère aîné. quand celui-ci tombe amoureux d'une femme, il se sent abandonné. parti pour la suisse, ce n'est pas la liberté tant espérée qu'il découvre, mais l'exclusion et les déceptions amoureuses
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" Aznavour est un immense interprète mais il est avant tout auteur. Cet ouvrage reprend l'intégrale de ses chansons, de Ma Bohème à Emmenez-moi. Au total, plus de 500 chansons qui ont permis la consécration de l'auteur : fils d'immigrant arménien arrivé par hasard à Paris, il est à présent le chanteur français le plus connu dans le monde.
" Charles Aznavour est né en France en 1924. Auteur, compositeur et interprète populaire depuis plus de soixante ans, il est aussi acteur et écrivain.
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Ohé Matelot ! offre au lecteur une autre incursion envoûtante dans l'esprit du collectionneur par excellence et archiviste du quotidien, Daniel Rozensztroch. Les intérêts de Rozensztroch se sont déplacés de manière fructueuse entre les Spoon et Herring) et le général (A Life of Things), mais maintenant ils voyagent en mer, rassemblant et présentant une collection singulière d'objets, d'images et de représentations de marins hommes et femmes. L'océan a inspiré une vaste monde de l'imagerie vernaculaire et populaire, une grande partie est étrange et unique, produite par la tension entre les lois de la nature qui régissent les océans et les sociétés flottantes miniatures laissées à leur merci. Méticuleusement assemblé et avec une individualité qui est devenue sa marque de fabrique, Rozensztroch offre au lecteur un régal visuel qui va des jouets anciens et des timbres-poste aux croquis séduisants de l'artiste français Jean Cocteau et à la prose bscandaleusement délirante de Jean Genet.
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Nos prisons rend compte, à travers un montage de textes et d'images, du travail mené durant trois ans par Maxence Rifflet avec des détenus. Il est ponctué de « documents » anonymes et d'oeuvres artistiques concernant les prisons, rassemblés au fil de cette recherche.
Au départ du projet, il y avait une question : comment photographier dans un espace de surveillance sans le redoubler, comment cadrer sans enfermer ? La première réponse a été de ne pas s'intéresser à l'enfermement en général, mais à des lieux particuliers : photographier des prisons, plutôt que la prison.
Les cinq premières, où Maxence Rifflet a mené ces ateliers, évoquent une longue histoire architecturale : de la petite maison d'arrêt de Cherbourg datant de 1827 à la maison centrale « ultra-sécurisée » de Condé-sur-Sarthe inaugurée en 2013, en passant par les prisons de Caen, Rouen et Val-de-Reuil dont la construction s'étend sur un siècle et demi. Conçu après Mai-81, la centre de détention expérimental de Mauzac en Dordogne se compose de bâtiments autonomes entre lesquels on peut circuler. À l'inverse, la maison d'arrêt de Villepinte, en région parisienne, illustre les restrictions spatiales induites par une surpopulation permanente.
Néanmoins, l'architecture carcérale n'est pas uniquement le sujet de ce travail ; elle est aussi le lieu où il s'est élaboré : il s'agissait de photographier non seulement des prisons, mais en prison, sans nier les contraintes que cela suppose et en collaboration avec les détenus.
Aussi, Nos prisons constitue d'abord le récit d'une expérience subjective, quoiqu'indissociable des photographies réalisées en commun. Maxence Rifflet raconte les lieux et les usages qu'il découvre, ses échanges avec les prisonniers, les relations avec l'administration, ou encore ses rencontres avec Robert Badinter, initiateur de la prison de Mauzac, avec Christian Demonchy qui en fut l'architecte avant de construire celle de Villepinte.
Le titre, dans sa simplicité, expose une dualité : nos prisons, car elles sont partie intégrante de la société où nous vivons, que nous en sommes responsables ; mais nôtres aussi, parce qu'elles semblent procéder d'une logique fatale et s'imposer à nous. En donnant une vision inédite des prisons en France aujourd'hui, ce livre engage à s'affranchir des représentations abstraites qui nous empêchent d'en imaginer même la transformation. -
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À la fin des années 1960, l'opposition à la guerre du Vietnam, au racisme et à l'injustice sociale se radicalise aux États-Unis, avec le soutien de nombreux artistes. Le 9 septembre 1971, une révolte éclate à la prison d'Attica dans l'État de New York. Immédiatement, les détenus, en majorité noirs, font entrer journalistes, photographes et observateurs. Pour la première fois, une mutinerie est ainsi suivie de l'intérieur. Au bout de quatre jours, l'assaut est donné. La révolte se solde par quarante-trois morts et des dizaines de blessés.
L'événement a un écho immense, entraînant enquêtes et mobilisations :
Attica devient un symbole de la lutte contre l'arbitraire. C'est cette histoire, à la fois artistique et politique, que met en lumière le livre. Elle renvoie aux conflits raciaux qui traversent toujours les États-Unis et à la situation dramatique de ses prisons. Elle engage aussi à porter plus d'attention aux conditions de détention comme aux discriminations qui existent en France aujourd'hui.
Outre documents et images d'archives, le livre rassemble des photographies et oeuvres graphiques d'artistes tels que Cornell Capa, Emory Douglas, Faith Ringgold, Martha Rosler, Stephen Shames, ou Frank Stella. Il comprend également six essais d'historiens de différentes disciplines ainsi qu'une introduction et un récit des événements par Philippe Artières, historien, directeur de recherches au CNRS et responsable de l'ouvrage.
L'historienne de l'art Elvan Zabunyan consacre son essai à l'engagement des artistes américains au cours des années 1960-1970. Se plaçant du côté du « pouvoir », l'historien de la photographie Thierry Gervais analyse la manière dont Newsweek, Time ou Life rendent compte des événements tandis que, du point de vue opposé, l'historienne du cinéma Nicole Brenez revient sur les films militants réalisés à cette époque. Les historiens de la musique Jedediah Sklower et Emmanuel Parent resituent les différents morceaux consacrés à Attica dans l'évolution des musiques populaires aux Etats-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale.
Deux essais de spécialistes de l'histoire africaine-américaine complètent cet ensemble. Le livre s'ouvre sur un panorama de la situation politique et de la contestation aux Etats-Unis, au tournant des années 1960-1970, écrit par Caroline Rolland-Diamond, professeure à l'université Paris-Ouest ; il se conclut avec un texte de Tom Holt, professeur à l'université de Chicago, sur le lien entre la prison et la discrimination raciale aux Etats-Unis.
En proposant cette diversité de points de vue, Attica, USA, 1971 espère permettre aux lecteurs français à la fois de découvrir un événement exceptionnel et une histoire dont les échos sont encore sensibles aujourd'hui.
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Comment faire face à « un monde imparfait » ? Telle est la question que se pose le jeune Gilles Caron, appelé en 1960 à faire son service militaire en Algérie, dans une lettre à sa mère. Devenu reporter au sein de l´agence Gamma, il photographiera nombre de situations de con its durant la seconde moitié des années 1960, jusqu´à sa disparition en 1970 au Cambodge, à l´âge de trente ans. Ce livre propose un parcours à travers quelques-uns de ses reportages entre 1967 et 1970, d´Israël au Tchad, en passant par le Vietnam, le Biafra, Mai-68, l´Irlande du Nord et Prague. Un chapitre est consacré à ses photographies de tournage (notamment Baisers volés de François Truffaut et Week end de Jean-Luc Godard). Les historiens de la photographie Guillaume Blanc, Clara Bouveresse et Isabella Senuita éclairent le contexte historique et les conditions de production de ces images, pour certaines devenues célèbres, et leur diffusion par la presse à laquelle elles étaient destinées.
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L'activité artistique de John Coplans (1920-2003) s'inscrit dans une vie faite de ruptures radicales et de profondes continuités. Après une enfance entre l'Angleterre et l'Afrique du Sud, il s'engage à dix-sept ans dans l'armée britannique et combat durant la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1950, il étudie l'art à Paris puis à Londres où il devient peintre. À quarante ans, Coplans part aux États-Unis et se consacre à la critique d'art ; en tant que cofondateur de la célèbre revue Artforum, il joue un rôle essentiel dans les débats des années 1960-1970. En 1980, il débute à soixante ans une Å«uvre photographique, dont son propre corps est la seule matière, et qu'il poursuivra jusqu'à sa mort. L'historien d'art Jean-François Chevrier, interlocuteur et ami de Coplans, propose ici une «Âbiographie artistique» où sont abordés les grands enjeux de l'art du second XXe siècle, notamment aux États-Unis. La deuxième partie du livre est constituée d'une anthologie de textes de Coplans.
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Je suis faite comme ça ; mémoires
Juliette Gréco
- Points
- Points Documents
- 17 Janvier 2013
- 9782757831687
De quoi est faite Juliette Gréco ? Issue d'une famille résistante, échappant de justesse aux camps, elle s'engage après la guerre aux côtés des artistes et des intellectuels de Saint-Germain-des-Prés. La voilà qui devient muse, incarnation intemporelle de la ville de Paris, sans trop savoir comment, en en appréciant chaque instant. Dans cette autobiographie, ponctuée d'anecdotes passagères et d'impressions durables, la chanteuse se souvient de tout, de rien, et rend hommage aux habitants de ses souvenirs.
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« Grass Grows » est issu du travail de Camille Fallet à Glasgow et de ses recherches sur l'histoire de la ville. Glasgow est une des métropoles où est né et s'est développé le capitalisme depuis la fin du XVIIIe siècle. Son architecture ancienne célèbre la puissance économique et la volonté de conquête de la Grande-Bretagne industrielle.
Au cours des années 1970-1980, la ville a connu un véritable effondrement dont l'espace urbain porte les traces. Pour Camille Fallet, elle fut le décor d'un imaginaire artistique habité par le travail de Walker Evans sur l'architecture victorienne aux États-Unis dans les années 1930. -
De Chris Marker, on connaît généralement quelques films phares (Le Joli Mai, La Jetée, Le Fond de l'air est rouge), et parfois la légende : l'amour des bêtes, l'indépendance farouche, l'engagement constant, le goût du secret et des images. Mais son parcours biographique et artistique reste encore à explorer. Né en 1921 et décédé le jour de sa naissance, quatre-vingt-onze ans plus tard, Chris Marker a influencé plusieurs générations d'artistes et de cinéastes à travers le monde. Proche des réalisateurs Agnès Varda et Alain Resnais, célébré par le critique André Bazin dans les années 1950, il fut un des réinventeurs du documentaire et participa au mouvement du cinéma militant dans les années 1960-70. Dès les années 1980 et jusqu'à sa mort, il s'intéressa aux nouvelles technologies.
Composé de vingt-deux notices à la fois historiques et analytiques, ce livre prend en compte l'ensemble du corpus markerien - des premiers articles dans la revue Esprit aux films célèbres ou méconnus, en passant par les photographies, les objets multimédias, les textes de toute nature. Les reproductions, nombreuses qui courent tout au long du livre, sont des « bandes » composées généralement de trois photogrammes. Tantôt il s'agit de réaliser des montages, rapprochements d'extraits venus d'oeuvres différentes ; tantôt de faire droit au filmage de Marker, et de restituer sa force discrète d'évocation. Idéalement, ce circuit des images doit permettre une autre perception des oeuvres, parallèle à celle proposée par le texte.
Cette forme ouverte a paru la plus à même de restituer la diversité du « phénomène » Marker, ses complexités comme ses cohérences. Also known as Chris Marker (« Connu aussi sous le nom de Chris Marker ») est moins le portrait d'un homme ou d'un auteur qu'un récit suggestif, une traversée des signes qui en tracent les possibles visages.
Dans un important dossier-hommage publié en août 2012, au moment de la mort du cinéaste, Libération recommandait Also known as Chris Marker comme le meilleur essai consacré à Marker. Le livre, réédité à l'occasion de la manifestation « Planète Marker » au Centre Pompidou, propose une liste des oeuvres et une bibliographie actualisées.
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L'oeuvre photographique de Raoul Hausmann est restée longtemps méconnue.
De cet artiste-clé du XXe siècle, la postérité a d'abord retenu le rôle majeur au sein de Dada Berlin, les assemblages, les photomontages, les poèmes phonétiques, quand les vicissitudes de l'Histoire ont effacé cette autre facette, à tous égards prééminente, de son travail.
À partir de 1927, en Allemagne, Hausmann devient un photographe prolixe, avant que sa pratique ne décline après son départ d'Ibiza en 1936. Entre ces deux dates, il aura débattu du rôle de la photographie, publié des textes théoriques, quand ses compagnons d'aventure avaient pour nom August Sander et Lázló Moholy-Nagy, lequel ne craignait pas de déclarer : « Tout ce que je sais, je l'ai appris de Raoul. » Hausmann photographe étonne. Lui dont on connaît la veine acerbe et mordante de l'époque Dada vise ici la pacification, la réconciliation, une forme de résistance au temps par la sérénité. À partir de 1926, l'atmosphère de Berlin lui semblant de plus en plus oppressante, il prolonge sans cesse ses séjours dans de petits villages sur la mer du Nord et sur la Baltique. Là, il photographie le sable, l'écume, les tourbières, des corps nus, les courbes des dunes, le blé, les brins d'herbe, l'anodin qui s'impose dans un éblouissement.
Son attention se porte aussi sur de modestes artefacts solitaires - râpes à fromage, chaises cannées, corbeilles en osier - tous objets troués qu'il transforme en flux, voire en tourbillon de lumière. Hausmann nomme ces expérimentations « mélanographies ». Elles restituent le saisissement né de l'apparition de l'image, écrit-il, comme « la dynamique d'un processus vivant ».
Après l'incendie du Reichtsag en 1933, Hausmann, qui sera qualifié d'artiste « dégénéré » par les nazis, quitte précipitamment l'Allemagne pour Ibiza.
Sa pratique photographique évolue. Fasciné par la pureté des maisons paysannes en forme de cubes blancs, il réalise l'inventaire photographique de ces « architectures sans architecte ». La photographie vient alors soutenir une étude anthropologique de l'habitat vernaculaire, engagée contre les théories racialistes agitant les milieux architecturaux dans les années 1930.
Lui-même intégré à la communauté insulaire, évoluant presque hors du temps, comme dans un « état de rêve » , Hausmann réalise encore des portraits saisissants des habitants, tout en continuant son travail sur les formes du végétal. Le déclenchement de la guerre d'Espagne et l'abandon presque immédiat du petit territoire d'Ibiza aux franquistes marquent le début d'un exil autrement pénible qui ne lui permettra plus de se consacrer de façon aussi assidue à la photographie.
Accompagné de textes de l'historienne d'art Cécile Bargues, auteur de Après Dada. Raoul Hausmann (Madraga, 2015), ce livre est le premier entièrement consacré à son oeuvre photographique. Il accompagne l'exposition présentée au Point du Jour à l'automne prochain, puis au Jeu de Paume début 2018.
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Gilles Raynaldy a photographié la « Jungle de Calais » au fil des neuf mois précédant l'évacuation des réfugiés qui y étaient installés, entre février et octobre 2016. Dans le récit en forme de journal qui ponctue les images, il raconte son expérience d'étranger accueilli par les habitants d'un camp devenu, avec le concours de nombreux bénévoles, un lieu de vie commune, malgré la précarité et la répression. Si Gilles Raynaldy porte témoignage, c'est avant tout de sa propre découverte de ce territoire, du temps qu'il y a passé et des rencontres qu'il y a faites, comme des difficultés et des incertitudes qui furent les siennes. L'écrivaine Marielle Macé éclaire l'approche du photographe, sa présence non intrusive, son attention aux lieux, aux détails, aux gestes. L'anthropologue Michel Agier rappelle, lui, les formes urbaines et les usages sociaux qui s'inventèrent dans la Jungle et dont les enseignements demeurent actuels.
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AC/DC tours de France
Philippe Lageat, Baptiste Brelet, Vanessa Girth
- Point Barre
- 4 Novembre 2021
- 9782957834204
Cet ouvrage est initialement paru sous le titre Tours de France 1976-2014 en octobre 2014. Beau livre de 5 kg renfermant plus de 2500 photos et documents, ce best-seller taxé de « Bible » par les fans est épuisé et ne sera jamais réédité sous cette forme. Pour la première fois disponible au format « broché » (15,5 x 24cm), cette somme de plus de 700 pages, agrémentée de 16 pages de photos et révisée pour l'occasion, renferme de nouveaux témoignages et des informations complémentaires. Elle retrace tout ce qu'AC/DC a fait en France de 1976 à 2014 : concerts, enregistrements d'albums, apparitions tv, séances de dédicaces, jams, etc. Pour venir à bout de ce pavé, Baptiste Brelet, Philippe Lageat et Vanessa Girth ont réalisé plus de 200 interviews exclusives. Groupes de première partie, roadies, gens de maisons de disques et de médias, tourneurs, proches, fans, et bien évidemment membres et ex-membres d'AC/DC, tous ont accepté de se livrer exclusivement pour ce livre unanimement salué.
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En décembre 1989, Gilles Saussier photographie pour l'agence Gamma la révolution roumaine. Quinze ans plus tard, il revient à Timisoara mettre en relation ses images de presse avec les événements de 1989, le passé plus lointain et la situation actuelle du pays. Vigoureuse critique du photoreportage, Le Tableau de chasse est aussi une méditation sur l art et la mort, l histoire racontée par les pouvoirs et la mémoire des sans-voix.
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Pictures ; s'approprier la photographie, New York 1979-2014
Douglas Crimp
- Point Du Jour
- 10 Mai 2016
- 9782912132727
Dès 1979, Douglas Crimp met en rapport, contradictoire, la reconnaissance de la photographie comme art moderniste par le musée, le marché (spécificité du médium, style propre à chaque artiste, tirages originaux) et l'usage inverse, qualifié de « postmoderniste », qu'en font de jeunes artistes (mélange des médiums, reproductions multiples, ambiguïté de l'auteur). Durant les années 1980, il poursuit cette réflexion polémique, en suivant ceux qu'on qualifie désormais de « Pictures Generation », d'après son premier article « Pictures ». Au moment de l'épidémie du sida, il insiste sur l'enjeu politique de la représentation des malades et milite au sein d'Act Up New York. Il participe alors à la naissance des Queer Studies, consacrées à la construction sociale des genres sexuels.
Enfin, dans les années 1990-2000, Crimp revient sur des artistes qu'il a contribué à faire connaître, en s'intéressant au contexte de production de leurs images. Ce recueil est une réflexion sur les différents modes d'appropriation de la photographie. Il évoque aussi le parcours d'un théoricien de l'art, gay new-yorkais, inscrit dans son époque.