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Généralités sur l'art
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Vide et plein : le langage pictural chinois
François Cheng
- Points
- Points Essais
- 2 Mai 1991
- 9782020125758
L'objet que se donne la peinture chinoise est de créer un microcosme, « plus vrai que la Nature elle-même » (Tsung Ping) : ceci ne s'obtient qu'en restituant les souffles vitaux qui animent l'Univers ; aussi le peintre cherche-t-il à capter les lignes internes des choses et à fixer les relations qu'elles entretiennent entre elles, d'où l'importance du trait. Mais ces lignes de force ne peuvent s'incarner que sur un fond qui est le Vide. Il faut donc réaliser le Vide sur la toile, entre les éléments et dans le trait même.
C'est autour de ce Vide que s'organisent toutes les autres notions de la peinture chinoise ; celles-ci forment un système signifiant auquel François Cheng est le premier à appliquer une analyse sémiologique. Son commentaire est enrichi par d'amples citations et des reproductions.
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L'autre art contemporain ; vrais artistes et fausses valeurs
Benjamin Olivennes
- Points
- Points Documents
- 28 Octobre 2022
- 9782757892497
L'art contemporain semble s'être toujours présenté en rupture avec les mouvements artistiques passés. Et si cette rupture n'était qu'un mythe ? Il existe un autre art contemporain, pour lequel les notions de beauté, de figuration ou même d'oeuvre ont persisté. Une tradition délaissée par les institutions, une cohorte d'artistes incompris, connus d'un petit milieu mais ignorés des grands collectionneurs. Dans cette essai vif et brillant, Benjamin Olivennes retrace l'histoire d'un autre XXe siècle artistique, à rebours des normes et des spéculations financières. Et rend hommage à ces artistes maudits, comme jadis, mais amoureux du monde et de sa beauté.
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Jeune paysan originaire d'Hazebrouck, Aimé Maeght a connu un destin fulgurant. Devenu l'ami de Bonnard, Matisse et Picasso, il s'est bâti un véritable empire artistique. Sa petite-fille part sur les traces de cet éblouissant grand-père dont l'héritage a été malmené par des conflits qui ravagent le clan familial. L'histoire de l'art moderne racontée par le prisme d'un de ses plus grands collectionneurs.
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Comment s'opère une révolution symbolique et comment réussit-elle à s'imposer ? À travers le cas exemplaire d'Édouard Manet, c'est à cette question que Pierre Bourdieu a consacré les deux avant-dernières années de son cours au Collège de France.
Située en pleine crise de l'Académie, à un moment où la croissance du nombre des peintres remettait en cause la tutelle de l'État sur la définition de la valeur artistique, la rupture inaugurée par Manet a abouti à un bouleversement de l'ordre esthétique. En abordant la genèse des tableaux de Manet comme une série de défis lancés à l'académisme conservateur des peintres pompiers, au populisme des réalistes, à l'éclectisme commercial de la peinture de genre et même aux « impressionnistes », Bourdieu montre qu'une telle révolution est indissociable des conditions d'émergence des champs de production culturelle.
Cours au Collège de France (1998-2000) suivis d'un manuscrit inachevé de Pierre et Marie-Claire Bourdieu.
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Souffle-esprit ; textes théoriques chinois sur l'art pictural
François Cheng
- Points
- Points Essais
- 13 Avril 2006
- 9782020868648
la peinture chinoise classique, au-delà de ses multiples courants, témoigne d'une continuité due à ce qu'elle est, aux yeux mêmes des chinois, l'expression la plus haute de leur spiritualité.
tout au long des siècles, les théoriciens et les peintres eux-mêmes ont consigné par écrit leurs réflexions et leurs expériences. cet ensemble de textes constitue un corpus organique, dans la mesure où il se réfère à une même conception cosmologique de base, où prime la notion de shen-ch'i (" souffle-esprit "), ainsi qu'à une même pratique de l'art du pinceau. ce qui est tenté ici, c'est, pour la première fois en occident, une présentation organisée selon des rubriques claires - art pictural en général, arbres et rochers, fleurs et oiseaux, paysages et hommes - de la meilleure part de ce corpus, traduite et annotée.
je voudrais très humblement offrir ce livre aux peintres
vivants et à venir, et également à ceux qui s'intéressent à la pensée chinoise, à ceux qui aiment l'art en général et s'interrogent sur sa signification ultime, et finalement à tous ceux qui sont à la recherche d'une possibilité de vivre aujourd'hui.
françois cheng
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éloge du quotidien ; essai sur la peinture hollandaise du XVII siècle
Tzvetan Todorov
- Points
- Points Essais
- 14 Octobre 2010
- 9782757814932
« La beauté gît dans le geste le plus humble. Quand Steen et Ter Borch, de Hooch et Vermeer, Rembrandt et Hals nous font découvrir la beauté des choses, ils ne se comportent pas en alchimistes capables de transformer en or n'importe quelle boue. Ils ont compris que cette femme qui traverse une cour, cette mère qui pèle une pomme, pouvaient être aussi belles que les déesses de l'Olympe, et ils nous incitent à partager cette conviction. Ils nous apprennent à mieux voir le monde, non à nous bercer de douces illusions; ils n'inventent pas la beauté, ils la découvrent - et nous permettent de la découvrir à notre tour. Menacés aujourd'hui par de nouvelles formes de dégradation de la vie quotidienne, nous sommes, en regardant ces tableaux, tentés d'y retrouver le sens et la beauté de nos gestes les plus élémentaires.
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éloge de l'individu ; essai sur la peinture flamande de la Renaissance
Tzvetan Todorov
- Points
- Points Essais
- 17 Mars 2004
- 9782020638531
La peinture flamande du XVe siècle est témoin d'une révolution dans les esprits : les peintres de ce temps découvrent que la vie sur terre mérite d'être observée et représentée. Or, montrer le monde tel qu'on le voit, c'est le peindre dans son individualité : celle des objets, des paysages, des animaux et - plus que tout - des êtres humains. Les êtres sont désormais peints pour eux-mêmes et non pour illustrer une leçon pieuse. Nous entrons dans l'ère de l'individu.
Tzvetan Todorov situe cette révolution dans l'histoire de l'image, il reconstitue le contexte théologique, philosophique et social dans lequel ont été peints ces tableaux. Il analyse l'art des grands pionniers Robert Campin et Jan van Eyck, celui de leurs disciples comme celui de leurs contemporains italiens : pensée et image marchent ici d'un même pas.
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La transfiguration du banal ; une philosophie de l'art
Arthur Danto
- Points
- Points Essais
- 23 Mai 2019
- 9782757876558
Dans une fable illustre, Borges a montré que deux textes littéralement indiscernables pouvaient constituer deux oeuvres différentes, voire antithétiques. Arthur Danto étend ici à l'ensemble des pratiques artistiques cette interrogation : le même objet peut être ici une vulgaire roue de bicyclette, là une oeuvre (Roue de bicyclette, par Marcel Duchamp) cotée à cette Bourse des valeurs esthétiques qu'on appelle le « monde de l'art ». Une telle transfiguration montre que la spécificité de l'oeuvre d'art ne tient pas à des propriétés matérielles ou perceptuelles, mais catégorielles : l'oeuvre possède une structure intentionnelle parce que, figurative ou non, elle est toujours à propos de quelque chose.
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La relation entre le message transmis par une oeuvre et la manière de vivre de son créateur n'est jamais simple, même si on n'est pas toujours conduit à un choix aussi cruel que celui entre « la bourse ou la vie ! ». Le premier des essais de ce volume, « Le cas Rembrandt », décrit d'une part la leçon d'humanité et d'universalité qui se dégage des tableaux et des gravures du peintre ; d'autre part, il rappelle ce que nous savons de ses rapports avec ses femmes et compagnes, enfants et autres proches. Le second, « Art et morale », résume d'abord le conflit séculaire entre les conceptions demandant la soumission de l'art à la morale et celles qui affirment l'autonomie de l'art. Il tente de montrer ensuite que l'amour du monde, et singulièrement du monde humain, est à la base tant de l'art que de la morale.
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L'activité artistique de John Coplans (1920-2003) s'inscrit dans une vie faite de ruptures radicales et de profondes continuités. Après une enfance entre l'Angleterre et l'Afrique du Sud, il s'engage à dix-sept ans dans l'armée britannique et combat durant la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1950, il étudie l'art à Paris puis à Londres où il devient peintre. À quarante ans, Coplans part aux États-Unis et se consacre à la critique d'art ; en tant que cofondateur de la célèbre revue Artforum, il joue un rôle essentiel dans les débats des années 1960-1970. En 1980, il débute à soixante ans une Å«uvre photographique, dont son propre corps est la seule matière, et qu'il poursuivra jusqu'à sa mort. L'historien d'art Jean-François Chevrier, interlocuteur et ami de Coplans, propose ici une «Âbiographie artistique» où sont abordés les grands enjeux de l'art du second XXe siècle, notamment aux États-Unis. La deuxième partie du livre est constituée d'une anthologie de textes de Coplans.
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Picasso/Picault, Picault/Picasso ; un moment magique à Vallauris 1948-1953
Sylvie Vautier
- Pointed Leaf
- 1 Juin 2016
- 9781938461361
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La Peinture photogénique est un court texte, publié pour la première fois en février 1975 dans un catalogue d'exposition consacré à Gérard Fromanger. Le peintre et le philosophe se sont rencontrés quelques années auparavant lors des actions du Groupe d'information sur les prisons.
Gérard Fromanger travaille en utilisant des photographies projetées sur la toile. En écho à ce croisement des médiums, Michel Foucault redécouvre une période oubliée de l'histoire de la photographie, entre 1860 et 1880, où les photographes reprennent en toute liberté des thèmes picturaux, interviennent sur les tirages à la manière des peintres, mêlent les registres et les genres. Il met en relation cette production d'images « androgynes » avec l'art contemporain des années 1960-1970 (hyperréalisme, pop art, et bien sûr le travail de Gérard Fromanger). Comme à son habitude, mais sur un nouveau terrain, Michel Foucault mène ainsi une archéologie du présent et esquisse la possibilité d'une autre histoire, différente des grandes scansions établies.
Jusqu'alors uniquement disponible en recueil les Dits et écrits (Seuil, 2001), La Peinture photogénique est ici accompagnée d'un choix des différentes oeuvres auxquelles Michel Foucault fait référence. Exactement trente ans après sa mort, cette nouvelle édition met en lumière un aspect moins connu de son travail : lui l'infini lecteur était aussi un formidable regardeur d'images.
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Hareng ; une histoire d'amour
Daniel Rozensztroch, Cathie Fidler
- Pointed Leaf
- 1 Novembre 2014
- 9781938461248
Une longue histoire d'amitié entre les deux auteurs, Daniel Rozensztroch et Cathie Fidler, est à l'origine de HARENG, UNE HISTOIRE D'AMOUR, un livre qui retrace à la fois l'histoire et l'iconographie associées à leur cher poisson. Rozensztroch - un collectionneur acharné de terrines à harengs dans lesquelles il était coutumier de mettre à mariner, et de servir, les harengs - partage ici sa passion avec Fidler, écrivaine et chercheuse, qui a rassemblé de son côté une iconographie exceptionnelle sur le sujet : étiquettes, affiches, gravures et timbres anciens côtoient dans ce livre des documents publicitaires, des reproductions de tableaux de peintres célèbres. sans oublier une dizaine de recettes traditionnelles, faciles à réaliser. Découvrez l'histoire et l'influence qu'a eu sur (presque) tous les continents ce merveilleux hareng, grâce au regard et aux récits de deux collectionneurs passionnés.
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La ville que nous voyons
Claire Tenu, Jean-François Chevrier
- Point Du Jour
- 16 Novembre 2013
- 9782912132765
À l'invitation du Point du Jour, Claire Tenu a travaillé pendant deux ans à Cherbourg. La ville que nous voyons désigne non seulement cette ville en particulier, vue à travers le livre, mais aussi toute ville, dont la découverte renouvelle une expérience semblable de la vision. Dans cette expérience, l'espace concret se superpose à un espace imaginaire ; ainsi, à Cherbourg, l'ouverture vers la mer, l'héritage napoléonien avec la construction de la rade, la peinture de Jean-François Millet natif de la région, mais aussi bien, quelle que soit la ville, la relation entre un « ici » et un « ailleurs », les traces de l'histoire, la présence vivante de l'art.
Ce livre n'est donc pas le portrait d'une ville, fût-il fragmentaire, où s'exprimerait un « style » photographique. Il constitue plutôt une manière de voir mettant en relation différentes images - telles qu'elles apparaissent dans notre tête et sous nos yeux.
Dans La ville que nous voyons, le regard de Claire Tenu a croisé d'autres regards. Certaines de ses photographies lui furent suggérées par les élèves et enseignants d'un collège avec lesquels elle a d'abord travaillé. D'autres évoquent des représentations anciennes qu'elle a réunies : cartes postales ou vues de Baldus, plans des digues ou dessins de Millet, photogrammes des Parapluies de Cherbourg ou encore un Songe de Jacob datant du XVIIIe siècle, conservé au musée de la ville. Précédées d'un avant-propos où Claire Tenu retrace les étapes de son travail, les séquences d'images sont entrecoupées de huit textes, entre récit et rêverie. Un essai de l'historien d'art Jean-François Chevrier apporte enfin un autre contrepoint à cet étrange concert.
Encarté dans l'ouvrage, se trouve un livret dépliable, issu d'un travail avec les étudiants des Beaux-Arts de Cherbourg sur une sculpture de Frank Stella visible dans la ville. Commandé par la municipalité de Miami, ce kiosque à musique monumental en inox fut fabriqué en 2001 par les Constructions mécaniques de Normandie. À la suite d'un imbroglio juridico-financier, cette « cruche cassée » (Broken Jug), qui emprunte son titre à une pièce de Kleist, est restée depuis lors sur le site du chantier naval. Inachevé et sans fonction, cet objet devient ici un livre dans le livre, auquel il fait écho et dont il s'échappe.
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Premier lauréat en 2007 du Prix du Jeu de Paume qui récompense l'oeuvre d'un artiste utilisant la photographie, Jean-Christian Bourcart livre ici une autobiographie fragmentaire à travers textes et images. Les souvenirs d'enfance, le récit familial et les débuts comme photographe de studio forment une trame à partir de laquelle se tissent finalement une existence et une oeuvre. De dérives hallucinés en Inde, jusqu'à l'Amérique contemporaine où il réalise ses dernières séries, en passant par la Bosnie en guerre, Jean-Christian Bourcart n'a eu de cesse de bouger et d'expérimenter par crainte que la mort ne le saisisse. Au fil des pages, le ton de l'auteur reste le même, simple, empathique mais sans complaisance à l'égard de lui-même et de ses proches. Le livre progresse d'émotions éprouvées en recherches d'intensité diverses, vers une forme d'apaisement toujours précaire. Au final une forme d'autofiction calmement douloureuse, surprenante, parfois drolatique, d'une vie entière.
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Explore the varied and incredibly chic residences crafted by internationally acclaimed decorator Tino Zervudachi in his first monograph, Tino Zervudachi: A Portfolio, written by Natasha Fraser-Cavassoni. Tino applies his unfaltering and flawless design to projects as diverse and all-encompassing as a Parisian château, a Swiss chalet, a zen refuge in Tokyo, a Mediterranean villa, and even a 45-meter long yacht, with a result that is never short of breath-taking. Tino's respect for the individual personality and cultural environment of each space he decorates, and his fearless ability to splash a room with a bold color, or to accent it with a striking piece of contemporary art, makes his work unparalleled.
With a foreword by the internationally esteemed interior decorator and Tino's mentor, David Mlinaric, a preface by Lindy, Marchioness of Dufferin and Ava, and dazzling images of Tino's high-profile interiors, Tino Zervudachi: A Portfolio presents an immaculate and inspiring collection of understated glamour that will leave you longing for more.
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Eero saarinen: furniture for everyman /anglais
Lutz Brian
- Pointed Leaf
- 1 Novembre 2012
- 9781938461019
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Veilleurs et guetteurs ; sémaphores du Cotentin ; musée maritime de l'île de Tatihou
Jean-françois Détrée
- Point De Vues
- 1 Juillet 2008
- 9782915548297
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Le seul portrait de Jeanne d'Arc réalisé de son vivant est la silhouette tracée d'une plume rapide par le greffier au Parlement de Paris. Jeanne d'Arc n'a pas de visage mais les portraits de Jeanne et les idéaux qu'on lui a fait défendre sont le reflet des mentalités et des convictions de leurs créateurs. L'interprétation de son personnage est propre à chaque époque et ce sont ces diverses représentations que vous retrouverez dans ce livre.
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Il était une fois ... les points droits
Véronique de Luna, Jean-louis Taffarelli
- Point-Contrepoint
- 1 Octobre 2006
- 9782951910812
Avec ce deuxième livre, Véronique de Luna veut mettre à la portée de tous le plaisir de la tapisserie à l'aiguille.
Les points droits sur canevas pénélope offrent un nombre illimité de combinaisons. Les gestes simples s'enchaînent et les motifs éclosent, tels des fleurs, sur les objets de la vie quotidienne. Il ne faut qu'un peu de canevas, de laine fine et de lin, une aiguille, un peu de savoir-faire et beaucoup d'imagination. Si vous savez faire du point de croix, vous saurez faire de la tapisserie au point. Vous découvrirez que le monde de la décoration contemporaine vous est ouvert.
Le temps est venu d'appliquer les techniques de la tapisserie à des thèmes modernes. Elle a toujours été un art décoratif et il convient donc qu'elle évolue, qu'elle s'adapte aux conditions de vie de notre époque. Si nous n'innovons pas, l'art se perdra. Nous souhaitons que l'innovation permette de sauver la tradition en préservant le savoir-faire...
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Louis Chesneau ; un photographe amateur ; Rouen ; le voyage à Saint-Sever en 1899
Didier Mouchel
- Point De Vues
- 1 Janvier 2003
- 9782951602038
A partir des années 1880, la photographie étend sa pratique à de nouvelles générations d'amateurs qui progressivement vont se regrouper en société. Louis Chesneau (1855-1923), négociant à Rouen, s'est passionné pour la photographie et a fait partie du Photo-Club rouennais.
Cet ouvrage, « Voyage à St Sever », nous plonge avec bonheur et intérêt dans l'atmosphère du Rouen du XIXe siècle.
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Corps mécaniques ; impressions de la Corderie Vallois
Sophie Zénon
- Point De Vues
- 1 Janvier 2005
- 9782915548013
Aujourd'hui devenu musée, la Corderie Vallois détient un important patrimoine industriel du début du siècle, témoignage des heures de gloire de l'industrie cotonnière rouennaise. Sophie Zénon, photographe, nous livre de cet espace une vision sensible et personnelle. Photographies contemporaines, images d'archives, échantillons de tissus, lexiques de termes de corderie sont tour à tour exploités par la photographe pour évoquer les liens étroits qui unissent le lieu, les machines et les hommes.
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Millet ; du Cotentin à l'aube de l'impressionnisme
Louise Le gall
- Point De Vues
- 28 Mai 2010
- 9782915548532
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Première monographie de Mathieu Pernot, La Traversée réunit des séries réalisées entre 1997 et 2013. La situation de groupes marginalisés y est toujours appréhendée via des formes qui tiennent du documentaire et de la mise en scène. Celles-ci détournent souvent des genres photographiques établis, du portrait d'identité au reportage d'actualité. Ainsi, ce travail critique n'engage pas simplement à dénoncer des injustices mais bien à s'interroger sur nos propres modes de représentation.
Depuis ses études à l'Ecole de la photographie d'Arles, Pernot n'a cessé de s'intéresser aux tsiganes. Une série de photomatons d'enfants suggère, sous le jeu photographique, le contrôle par l'image. Saliers, enquête sur un camp d'internement créé par Vichy, confronte des portraits de police et ceux des mêmes personnes un demi-siècle plus tard. Enfin, en Roumanie, Pernot photographie des familles devant leur maison, à la manière d'un photographe itinérant.
Le second sujet de La Traversée est l'enfermement carcéral. Les Portes forment un inventaire à l'intérieur des prisons tandis que les Hurleurs montrent des gens qui s'adressent aux détenus depuis l'extérieur en criant : leurs corps tendus sont l'image d'une violence subie comme des difficiles tentatives pour la contrecarrer.
Troisième sujet, l'habitat populaire moderne est abordé dans les séries extraites du Grand ensemble (Le Point du Jour, 2007). Des photographies d'implosions de barres sont suivis de cartes postales de ces mêmes quartiers, au temps de leur splendeur. Mathieu Pernot rapproche là deux représentations médiatiques des « banlieues », successivement porteuses de tous les espoirs et de tous les maux d'une société.
Reliant les sujet du livre, trois séries montrent, envahis par la végétation, des cours de prison désaffectées, des appartements HLM promis à la destruction et des campements clandestins désertés ; à chaque fois, des lieux de relégation dans lesquels une forme ambiguë de vie perdure. Le livre s'achève sur les images les plus récentes : les premières montrent les corps de migrants emmitouflés sous des couvertures dans la rue ; les secondes seront des portraits de Tsiganes, éclairés par une caravane en flammes.
La Traversée suggère peut-être aussi une autre perspective. Dans son texte « Sortir du gris », Georges Didi-Huberman, évoquant Baudelaire, la résume ainsi : « Un siècle et demi plus tard, le photographe de la vie moderne ne doit-il pas, lui aussi, extraire, fût-ce en noir et blanc, toute cette beauté, toute cette mémoire involontaire, toute cette énergie vivante qui a décidé - là est la nouveauté, mais elle date de Goya - de ne pas se plier à l'ordre de l'intolérable ? »