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sabyl ghoussoub
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« La vie de mes parents, c'est comme la guerre du Liban. Plus je m'y plonge, moins j'y comprends quelque chose. J'arrive à situer les protagonistes, quelques moments marquants me restent, puis, ensuite, je me perds. Trop de dates, d'événements, de trous, de silences, de contradictions ».
Sabyl a la trentaine. Il est né à Paris de parents libanais, tenus éloignés de leur pays par la guerre. Pourtant, à Paris, Beyrouth est partout. La famille élargie est restée là-bas. Seuls quelques allers-retours et WhatsApp les relient. Une part manque. Sabyl veut la combler. Micro en main, il leur demande de raconter. -
Il est défendu à un citoyen libanais de se rendre en Israël. Mais le narrateur, un jeune photographe franco-libanais, décide d'enfreindre la loi de son pays et ne pas suivre l'avis de sa famille. Arrivé à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, il subit un interrogatoire de plusieurs heures. Les questions fusent et se répètent. « Comment s'appelle votre mère ? Comment s'appelle votre père ? Comment s'appelle votre grand-père ? Comment vous appelez-vous ? » Des questions qui reviennent comme une berceuse et qui voudraient obliger le narrateur à se définir de manière définitive. Lui qui avait pensé faire ce voyage pour mettre de côté sa part libanaise, mettre Beyrouth entre parenthèses...
Après Le nez juif, Sabyl Ghoussoub revient avec le récit de ce voyage interdit, un livre plein d'humour, de tendresse et parfois de colère. -
Dans ce court roman très enlevé, Aleph, le narrateur, se présente comme un antihéros, une sorte de Woody Allen inversé.
Depuis tout petit, sa mère lui répète : « T'es moche, j'espère que tu te referas le nez quand tu grandiras. Et en plus tu ressembles à un juif. » Heureusement pour Aleph, sa mère n'a pas complètement raison : il n'est pas moche.
Enfant, il séduit les commerçants ; adolescent, il plaît aux filles et il se fait des copains, y compris dans le lycée privé des beaux quartiers où ses parents l'envoient.
En revanche, sa mère dit vrai sur un point : il ressemble à un juif. Et pour un Français arabe qui vit entre Paris et Beyrouth, ce n'est pas toujours facile.
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Si Paris était Beyrouth : La photo sans fin
Sabyl Ghoussoub
- Creaphis
- Format Passeport
- 31 Octobre 2024
- 9782354282042
Quels rapports la
littérature de soi qui puise ses sources dans l'histoire familiale entretient-elle avec le capital visuel que constituent les archives, films et photos, conservées dans les maisons et sauvegardées dans des albums ? C'est à cet exercice délicat et jubilatoire que se sont livrés l'écrivain Sabyl Ghoussoub, et l'anthropologue Sophie Brones.
Quels rapports la
littérature de soi qui puise ses sources dans l'histoire familiale entretient-elle avec le capital visuel que constituent les archives, films et photos, plus ou moins conservées dans les maisons et sauvegardées dans des albums ? Comment jouer avec ces images ? Qu'apportent-elles qui puisse finalement se partager dans un livre au même titre que la littérature, par l'effet d'une sorte de renversement qu'on peut voir à l'envers sur le dépoli d'une chambre photographique ?
C'est à cet exercice délicat et jubilatoire que se sont livrés l'écrivain Sabyl Ghoussoub, auteur de
Beyrouth-sur-Seine (Stock, prix du Goncourt des lycéens 2022) et l'anthropologue Sophie Brones, auteure notamment de
Beyrouth dans ses ruines, Parenthèses, 2020, ouvrage qui participe autant de l'enquête anthropologique que des études visuelles par son analyse fine des images (de différentes natures et origines) de la guerre civile et de l'après-guerre au Liban.
Le livre fonctionne en jouant sur les pleins et les vides de ce qui est la fois la réalité des deux villes et deux pays intrinsèquement liés (Beyrouth/Paris, France/Liban) et la dimension mémorielle des archives de famille avec les nombreuses et inévitables absences, éclipses visuelles et retraits mais aussi les associations et la construction d'un légendaire historique par l'écriture même des albums et sur les albums.
Ce que l'évocation et la description des images dans
Beyrouth-sur-Seine apporte au texte par l'écriture se trouve ici
visualisé par la reproduction d'une sélection de photographies sorties des albums et l'effet de réel (et de décalage du réel par le décadrage propre à l'esthétique amateur) qu'ils produisent.
Le livre, titré comme l'aveu d'une sorte d'assimilation iconographique, propose ainsi une autre forme de récit en images et vient en parfaite harmonie avec le " roman ", comme si les photographies écrites en négatif dans le roman prenaient ici une dimension de tirage positif.
Spécialiste (" spacialiste " pourrait-on dire tant elle prend soin de situer les images dans leur contexte d'émergence), l'anthropologue Sophie Brones donne quelques clés de la compréhension de la circulation des images vernaculaires et de l'archive photographique en relation avec la construction d'une saga familiale et d'une certaine manière patrimoniale.
Ce petit livre aide à comprendre par un raccourci sensible le sort des images dites de famille, petite planète d'une épopée de l'intime, qu'on a parfois envie de mettre sur orbite. -
Le Liban n'a pas d'age
Sabyl Ghoussoub, Georges Boustany, Tarek Nahas
- Bernard Chauveau
- 20 Novembre 2020
- 9782363062833
Pour marquer la date du centenaire du Grand Liban en septembre 2020, nous publions un ouvrage qui rassemble une centaine de photographies d'une trentaine d'artistes libanais contemporains Chacun de ces artistes a choisi trois images de « son » Liban, accompagnées d'un court texte : images du siècle écoulé ou à venir, des cèdres millénaires aux camps de réfugiés, des ruines aux couchers de soleil, des folles nuits de Beyrouth aux portraits de famille, de l'exil au retour, de la contestation à l'affrontement... Chacun de ces photographes pose ici un regard sur son pays des années de la reconstruction (à partir de 1990) à aujourd'hui.
Ce livre réunit des photographes de renommée internationale tels Patrick Baz, Roger Moukarzel, Aline Manoukian, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige et ceux de la jeune génération telles Myriam Boulos, Cha Gonzales ou Rania Matar.
Liste des photographes : Lamia Maria Abillama, Patrick Baz, Myriam Boulos, Grégory Buchakjian, Ghaleb Cabbabé, Roy Dib, Sirine Fattouh, Soha Ghandour, Cha Gonzalez, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Gilbert Hage, Ayla Hibri, Rasha Kahil, Houda Kassatly, Joe Kesrouani, Dalia Khamissy, Aline Manoukian, Rania Matar, Randa Mirza, Elias Moubarak, Roger Moukarzel, Clara Abi Nader, Serge Najjar, Hady Sy, Stéphanie Saadé, Lara Tabet, Camille Zakharia.
Le livre sera accompagné également par un texte du jeune écrivain, Sabyl Ghoussoub (auteur du roman Le Nez juif) ; un texte de Georges Boustany enrichi d'images d'archives qui traverseront le siècle passé et un texte de Tarek Nahas.
Un livre exceptionnel, tant par son contenu que par ses acteurs, à destination de tous publics, toutes générations, toutes sensibilités.