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Fuyant l'Irlande, où il est né en 1799, Cashel Greville Ross s'enrôle dans l'armée. Ainsi débute un parcours tumultueux, semé d'épisodes glorieux et de revers de fortune, dans les pas de l'Histoire. Blessé et décoré à la bataille de Waterloo puis témoin des atrocités de l'armée anglaise aux Indes, il arpente la France et l'Italie, où il se lie d'amitié avec Byron et Shelley avant de tomber éperdument amoureux de la mystérieuse Raffaella. Mais le goût de l'aventure l'emporte inexorablement chez ce romantique impétueux. Célébré à Londres pour ses récits de voyage, floué par son éditeur, emprisonné un temps pour dettes, il bondit allègrement d'un continent à l'autre, et se réinvente tour à tour en fermier d'Amérique, explorateur à la recherche des sources du Nil ou encore diplomate à Trieste.
Avec une jubilation contagieuse et un souffle irrésistible, William Boyd nous entraîne dans la chevauchée débridée d'un personnage follement attachant, et nous enchante à la manière des grands romanciers anglais du XIXe siècle. -
Dans la station balnéaire de Brighton, indifférents au tumulte du monde en cet été 1968, trois personnages sont réunis pour les besoins d'un film dans l'esprit des « Swingin' Sixties ». Tous ont une double vie.
Talbot Kydd, producteur chevronné, affronte les embûches du tournage (réécritures du scénario, erreurs de casting, défection de l'actrice principale) et se demande comment faire son coming out. Anny Viklund, jeune beauté américaine à la vie amoureuse chaotique voit réapparaître son ex-mari, terroriste en cavale, et suscite l'intérêt de la CIA. Quant à l'épouse délaissée du metteur en scène, Elfrida Wing, autrefois saluée comme « la nouvelle Virginia Woolf » avec son premier roman, elle combat sa panne d'écrivain à grand renfort de gin tonic.
À travers ces trois êtres désemparés et attachants, Boyd nous entraîne dans les coulisses de la duplicité et de la simulation, là où se trame le scénario de nos vies secrètes au détriment des apparences. Il nous livre un récit tendre et jubilatoire, qui restitue avec brio l'esprit d'une époque.
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Telle Rome, Nkongsamba, capitale à peine mythique d'un jeune Etat africain, est bâtie sur sept collines.
Mais la comparaison s'arrête là. Nul n'en souffre davantage que le premier secrétaire au Haut-Commissariat britannique, Morgan Leafy, la trentaine bedonnante, le cheveu en voie de disparition, la peau trop rose pour le soleil d'Afrique, le foie en crise aussi permanente que ses relations avec l'agressive et imposante Mrs Fanshawe, l'épouse de son supérieur direct, le Haut-Commissaire-adjoint. Rien ne vient dans sa vie relever l'ennui vertigineux d'une routine administrative absurde, la banalité pathétique des soirées au club, pas même ses ébats avec une maîtresse noire loin d'être au-dessus de tout soupçon...
Voici pourtant que cet horizon embrumé de chaleur moite s'éclaire avec l'arrivée de la jolie (encore que ce nez...) Priscilla, la fille du couple Fanshawe.
Le même jour, son patron confie à Morgan une délicate mission : celle de soudoyer un politicien local afin de rétablir par le biais d'élections contrôlées l'influence et la gloire de l'ex-puissance coloniale. Que Morgan réussisse à la fois dans cette entreprise et son projet d'épouser Priscilla, et c'en sera fini de la médiocrité gluante qui menace d'engloutir sa vie et ses légitimes ambitions. Tout semble bien commencer, et il paraît acquis que le nez trop pointu de Priscilla va changer sinon la face de Kinjanja du moins le destin de notre héros.
Hélas, très vite les catastrophes s'enchaînent.
Et il apparaît encore plus rapidement que si la Grande-Bretagne doit continuer " à gouverner les vagues " au Kinjanja, il lui faudra d'abord maîtriser les tempêtes que soulève chaque intervention du malheureux Morgan...
Avec ce premier roman, magnifique et irrésistible, chargé de moeurs coloniales dans une Afrique aimablement vengeresse, William Boyd s'est haussé d'emblée au premier rang des satiristes anglo-saxons.
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Pendant la canicule de l'été 1976, dans la campagne oxonienne, une jeune femme rend visite à sa mère, dont les propos la désarçonnent. Que penser en effet quand votre mère si anglaise, si digne, vous annonce tout de go qu'elle n'est pas Sally Gilmartin mais Eva Delectorskaya, une émigrée russe et une ex-espionne de haut vol ? Et pourtant Ruth Gilmartin doit s'y résoudre : tout est vrai. Depuis trente et quelques années, pour tenter de retrouver la sécurité, voire sauver sa peau, Sally-Eva a échafaudé avec soin le plus vraisemblable des mensonges.
Au fil de la lecture du mémoire que lui remet sa mère, Ruth voit sa vie basculer. À qui se fier ? À personne justement, comme le voulait la règle numéro un du séduisant et mystérieux Lucas Romer qui a recruté Eva en 1939 pour les services secrets britanniques. Mais Ruth comprend. Si Eva se découvre maintenant, c'est qu'elle a besoin de l'aide de sa fille pour accomplir sa dernière mission : régler une fois pour toutes son compte à un passé qui, du Nouveau-Mexique à un petit village de l'Oxfordshire, s'acharne à vouloir rattraper une vie, déjà depuis longtemps, habitée par la peur.
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Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Amory Clay, jeune bourgeoise anglaise, s'initie à Londres à la photographie. Lassée des portraits mondains, elle fréquente les milieux interlopes de Berlin, en rapporte des clichés sulfureux qui font scandale. Recrutée par un magazine de photomontage américain, elle s'installe à New York, où elle noue une amitié amoureuse avec un diplomate-écrivain français, puis convainc son patron et - amant - de créer un bureau à Londres qu'elle dirige. En 1936, lors d'une manifestation des fascistes d'Oswald Mosley, elle est passée à tabac, et est grièvement blessée.Séjour à New York à la veille de la guerre. Puis retour dans le Vieux Monde pour couvrir le Débarquement. Elle croise au milieu des ruines un bel officier et authentique lord écossais, Sholto, qu'elle épouse et suit dans son château. Deux jumelles naissent qui sèmeront la joie et le chaos. Abimé par la boisson et la culpabilité, Sholto meurt d'une crise cardiaque. Obligée de travailler, Amory renoue avec la photo et la notoriété au Vietnam puis se rend en Californie à la recherche de sa fille enrôlée dans une secte. Leurs retrouvailles virent au bain de sang.Septuagénaire, Amory vit recluse dans sa petite maison sur une île écossaise. Mélancolique et apaisée, elle revisite son parcours. Alors que la maladie gagne, elle envisage de se donner la mort.
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Tous ces chemins que nous n'avons pas pris
William Boyd
- Seuil
- Cadre Vert
- 2 Novembre 2017
- 9782021360493
Un don juan patenté s'impose la chasteté mais compense en collectionnant les baisers volés ; un kleptomane retrace son parcours de vie à travers les objets qu'il a dérobés ; un couple séparé se retrouve par hasard et remonte les cinq ans de sa relation, en partant de la rupture banale pour revenir au coup de foudre initial ; une jeune femme qui accumule les échecs professionnels et amoureux réussit à toujours avancer en faisant du surplace ; un acteur naïf voit sa vraie vie se transformer en un cauchemardesque thriller de série B.
Tous ces chemins que nous n'avons pas pris nous donne à voir ces rencontres fortuites qui font affleurer le passé à la surface de nos émotions, ces décisions impulsives qui changent irrévocablement le cours d'une vie, ces hésitations et renoncements qui compliquent tout.
Ces neuf nouvelles pleines d'humour, de sensibilité et de surprises mettent en valeur une fois de plus le regard pénétrant, malicieux et bienveillant de William Boyd et son talent unique de conteur.
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* Adam Kindred, jeune climatologue désireux de restituer un dossier à son
propriétaire, un médecin, le retrouve poignardé chez lui. Afin d'échapper au
tueur qu'il a surpris, et à la police car tout l'accable, il se crée un refuge
au bord de la Tamise et peu à peu se clochardise. Désertant un Londres
indifférent au sort de ses marginaux, il se mêle aux bas fonds de l'East End et
à une société interlope plongée dans un enfer moderne. Son enquête inlassable
l'amène à démasquer la conspiration de puissantes firmes pharmaceutiques prêtes
à commercialiser un traitement contre l'asthme, très lucratif pour elles,
mortel pour des milliers d'enfants. William Boyd pose ainsi la question du
parcours moral et psychologique où les notions de bien et de mal, d'innocence
et de culpabilité sont malmenées. * Né à Accra (Ghâna) en 1952, William Boyd a
étudié à Glasgow, Nice, et Oxford, où il a également enseigné la littérature.
Il est l'auteur de 5 recueils de nouvelles, récits ou essais, et de 9 autres
romans. Il est marié et vit aujourd'hui entre Londres et la Dordogne.
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1914.
L'Afrique Orientale. Au pied du Kilimandjaro, à la frontière des territoires anglo-allemands, vient de retentir l'écho lointain d'un attentat à Sarajevo. Colons, fermiers et militaires des deux bords se jettent avec d'autant plus d'ardeur dans la guerre qu'ils sont persuadés, comme l'explique un officier anglais, qu' " elle ne durera pas plus de deux mois. II fait trop chaud ici pour se battre plus longtemps.
On fondra tous comme neige au soleil! " Quatre ans plus tard, trois semaines après l'armistice en Europe, l'armée allemande d'Afrique n'a toujours pas capitulé car... personne ne lui a ordonné de le faire. Cette guerre cocasse, ubuesque et meurtrière, contrepoint ignoré des grandes batailles d'Europe, sert de toile de fond à un roman qui, dès sa parution voici vingt ans, a placé son auteur au premier rang des écrivains de sa génération.
Six personnages : Temple Smith, le bedonnant mais dynamique fermier américain, amoureux de ses machines; Eric von Bishop, son mélancolique et bizarre voisin allemand dont l'épouse, Liesl, amatrice de rahat-loukoums, est une plantureuse incarnation de l'ennui; Félix, l'étudiant dilettante d'Oxford, qui se voudrait esthète et cynique plutôt que vierge et boutonneux ; son frère, le beau Gabriel, un officier de carrière en pleine et difficile lune de miel avec la jeune et candide Charis.
Six héros, pas toujours très héroïques, dont l'histoire, racontée avec une verve graphique et une ironie tendre, ne cesse d'osciller entre la folie et la raison, l'hilarité et l'horreur.
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Hope clearwater, jeune, belle et savante éthologue, analyse les circonstances qui l'ont conduite à sa retraite volontaire de brazzaville plage, entre ciel, sable et océan.
D'abord son mariage raté avec le mathématicien john clearwater. puis, après la fin tragique de cette union, sa fuite en afrique, dans un centre de primatologie où elle se retrouve aux prises avec une colonie de chimpanzés cannibales.
Salué par la critique et le public comme un chef-d'oeuvre, brazzaville plage témoigne à nouveau d'un talent qui n'a pas fini d'étonner.
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En cette fin d'été 1913, le jeune comédien anglais Lysander Rief est à Vienne pour tenter de résoudre, grâce à cette nouvelle science des âmes qu'est la psychanalyse, un problème d'ordre intime. Dans le cabinet de son médecin, il croise une jeune femme hystérique d'une étrange beauté qui lui prouvera très vite qu'il est guéri, avant de l'entraîner dans une histoire invraisemblable dont il ne sortira qu'en fuyant le pays grâce à deux diplomates britanniques, et ce au prix d'un marché peu banal. Dès lors, Lysander, espion malgré lui, sera contraint de jouer sur le théâtre des opérations d'une Europe en guerre les grands rôles d'une série de tragi-comédies. Sa mission : découvrir un code secret, dont dépend la sécurité des Alliés, et le traître qui en est l'auteur. Sexe, scandale, mensonges ou vérités multiples aux frontières élastiques, chaque jour et chaque nuit apportent leur tombereau d'énigmes et de soupçons. L'aube finira-t-elle par se lever sur ce monde de l'ombre, et par dissiper enfin les doutes que sème avec une délectation sournoise chez le lecteur fasciné l'auteur de cet étonnant roman du clair-obscur ?
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Fasciné par les confessions de jean-jacques rousseau dont il a tiré un des chefs-d'oeuvre, toujours recommencé, du cinéma muet, john james todd s'abandonne à son tour aux confessions.
Les souvenirs de son enfance solitaire en ecosse, de la grande guerre sur le front belge, de sa vie dans le berlin de la république de weimar, du hollywood de la chasse aux sorcières, se tissent à la trame des jours paisibles qu'il coule aux bords de la méditerranée où il s'est retiré.
Mi-désenchanté, mi-moqueur, constamment lucide, ce john james todd est bien dans la lignée des héros de boyd dont les heurs et malheurs sont toujours dépeints avec une irrésistible malice.
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La croix et la bannière.
Timide, gauche et irrémédiablement anglais, Henderson Dores, quarante ans, expert en tableaux, adore l'Amérique où il songe à refaire une vie jusque là plutôt médiocre. Oui, mais l'Amérique justifiera-t-elle ces espoirs et lui rendra-t-elle cette affection ? La question risque de rester en suspens si l'on en juge par la série rocambolesque d'aventures que va connaître Henderson, lors d'une mission d'expertise que lui confient les patrons de la maison de vente aux enchères dont il est l'employé.
Le sud profond des Etats-Unis se révèle un terrain miné où Henderson - le lieu géométrique de toutes les complications possibles - risque de manquer de ressources pour faire face à un milliardaire bizarre, à ses tableaux douteux, à sa progéniture redoutable - sans compter une exaspérante Lolita, fille de son ex et future épouse...
Publié en 1984 après l'immense succès de Comme neige au soleil et celui des Nouvelles Confessions, - alors que William Boyd découvrait l'Amérique La croix et la bannière n'est pas seulement une étourdissante pochade, c'est un merveilleux divertissement autour des moeurs et coutumes d'un pays que l'auteur, à travers le regard affolé de son emblématique anti-héros, contemple d'un oeil tendre mais lucide.
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A 31 ans, Lorimer Black se croit bien armé pour imposer toutes les escroqueries que conçoit la compagnie d'assurances pour laquelle il travaille comme expert. La GGH (du nom de son directeur George Gerald Hogg ) travaille à une grande échelle : assurances d'usines, d'immeubles, d'hôtels. La dernière affaire qu'il a eu à régler a été tout bénéfice : il a découvert son client, M. Dupree, fabricant de mannequins, pendu au milieu des décombres de l'incendie de son usine. On a rangé la mallette des indemnités, mais Lorimer a eu son bonus. Toute la technique de la compagnie est d'intimider le client, de déclarer que le sinistre (incendie, indondation) est son oeuvre et de sous-estimer les dégâts. Le chantage va jusqu'à ce que les clients battent en retraite et acceptent comptant un dédommagement sans rapport avec la somme convenue.
Lorimer est romp u à ces chantages qu'il prend pour du savoir-faire. Ils n'atteignent que des parvenus, avides d'argent, alors qu'il est un arriviste stylé. Lorimer avait tout fait pour oublier qu'il s'appelle Milomre Blocj et que sa famillle, modeste est d'origine roumaine et tzigane. Est-ce pour cela qu'il a de tels troubles du sommeil qu'il est obligé de fréquenter l'Institut des rêves lucides et ne confie qu'à son Livre de la Transfiguration sorte de journal, livre de raison, ses réflexions, ses pensées intimes, ses espoirs, ses désirs, souvenirs, en versets numérotés ?
Pourtant, lui qui se voit déjà le successeur de Hogg malgré la présence d'un nouveau venu, Torquil Hevoir-Jayne, ne comprend pas qu'avec la construction de l'hôtel Fedora, sa compagnie, alliée à une filia le la Fortress Sure, a combiné un coup énorme. Elle a surévalué l'immeuble auprès des promoteurs (Gale-Harlequin), pour 80 millions de livres, mais les entrepreneurs, Edmund et Rintoul qui étaient en retard sur les délais prévus et affolés de devoir payer un dédommagement, ont mis le feu au sous-sol de l'hôtel, qui a brûlé jusqu'au cinquième étage : Lorimer a cru à la bonne affaire de sa vie quand les promoteurs ont accepté un dédommagement dérisoire de 10 millions de livres qu'on leur offrait. Lorimer était tout content de son bonus. Mais il a fait un pas de trop, de son propre chef, il en a parlé à un journaliste financier du Times. Deux jours plus tard, le Financial Times annonce le rachat de Gale-Harlequin par un géant de l'immobilier avec tous les détails et les chiffres des transactions et des participants, une aubaine pour cette entreprise qui battait de l'aile et acceptait toutes les compromissions (avant de se rétablir pour les dénoncer). Hogg a cru à une magouille et a licencié Black pour délit d'initié. Pour ne rien arranger, la soeur de M. Dupree l'accuse du suicide de son frère : il était obsédé par l'approche de sa visite. Lorimer voit sa carrière s'effondrer comme un château de cartes. Le vaillant petit soldat est désarmé. Il n'a été qu'un bouc émissaire même si on lui laisse penser qu'on lui pardonnera.
Trois événements ponctuent cette période de déboires : la mort de son père, son lien le plus fort avec un passé refusé et le symbole de sa trahison, celle de sa voisine, la charmante Lady Haigh, une véritable aristocrate qui lui faisait accepter d'habiter un modeste appartement de Pimlico et l'amour de Flavia Malinverno, une actrice qui lui promet de quitter pour lui son mari et lui propose de partir avec elle à Vienne. Ils vont peut-être l'aider à avoir enfin une image vraie de lui, sans rêves d'acquisitions matérielles ni rêves assistés?
Ce qui pourrait n'être qu'un excellent thriller est chargé de toute une symbolique de cette Angleterre post-thatchérienne. Le livre se passe à Londres, un Londres dominé par les immeubles de Canary Wharf, exemple de l'escroquerie immobilière, le Londres des nouveaux riches roulant en BMW, Mercedes, habillés à l'italienne, mais où l'appât du gain domine toutes les classes ; où les bars, Matisse, St Mark's et autre El Hombre Guapo ont remplacé les pubs d'antan, où tout n'est que paraître, où l'on n'a plus le courage d'assumer son identité sans se donner l'excuse que Gérard de Nerval, Guillaume Apollinaire et Blaise Cendrars avaient changé de nom. Mais il existe encore des héros vulnérables qui n'attendent que la rédemption...
Un Boyd presque complètement nouveau "les thèmes, l'écriture sont annoncés dans les nouvelles" , très alerte dans l'exposition de ce milieu corrompu, très sobre dans son humour, passionnant de la première à la dernière page.
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« J'ai écrit huit romans mais je ne peux m'empêcher d'écrire des nouvelles. Quelque chose dans la forme brève me séduit et m'attire inlassablement ». Tels sont les propos de William Boyd dont le présent recueil est la démonstration éclatante. Ces histoires tour à tour drôles, absurdes, poignantes, comme les vies de leurs personnages animés du désespoir tranquille et contagieux propre aux anti-héros boydiens nous promènent à
travers le temps et l'espace. Que ce soit la rencontre fortuite d'un homme et d'une femme sur une plage de Nouvelle-Angleterre, les derniers jours d'un jeune soldat blessé après le débarquement en Normandie, les affres d'un gentilhomme russe contemporain de Tchekhov, l'intérêt principal de l'auteur réside, au delà des styles et modes de narration divers, dans son exploration de la condition humaine et d'existences dominées par le besoin ou l'absence d'amour.
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1969, James Bond vient de fêter ses 45 ans. Sa hiérarchie l'envoie au Zanzarim (Afrique occidentale), ancienne colonie britannique ravagée par une guerre civile. Sa mission : mettre un terme au conflit lié à l'énorme réserve de pétrole attisant les convoitises de l'Occident. Deux tribus s'affrontent, l'une ayant fait sécession en 1967 en créant la République démocratique de Dahum. Les Britanniques soutiennent le gouvernement officiel du Zanzarim et veulent la capitulation de Dahum, qui s'octroie les réserves de pétrole.
Arrivé au Zanzarim sous l'identité d'un journaliste, Bond rencontre son contact des services secrets, Blessing, une charmante jeune femme qui l'aide à traverser le pays et le séduit. Ils sont faits prisonniers par des mercenaires et Blessing disparaît. Bond, qui la croit morte, s'échappe, poursuit seul sa mission. Il infiltre le camp rebelle, découvre qu'une organisation caritative, AfricaKIN, a établi un pont aérien avec la capitale de Dahum, Port Dunbar, et aide le gouvernement du Zanzarim à terrasser les rebelles. Lors de l'évacuation de Port Dunbar, Blessing réapparait accompagnée d'un mercenaire : ils tirent sur Bond, le laissant pour mort.
Le récit évolue ensuite vers New York, où Bond joue solo. Il comprend que Blessing travaille pour la CIA et qu'elle s'est introduite dans le réseau d' AfricaKIN, paravent d'un vaste trafic de drogue.
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1894. Accordeur surdoué à l'oreille absolue, le jeune Brodie Moncur, employé d'un vénérable fabricant de pianos à Édimbourg, accepte avec joie un poste important dans la filiale parisienne, fuyant ainsi l'ennui de la province et la hargne de son pasteur de père. Mais sa rencontre avec John Kilbarron, le « Liszt irlandais », et la maîtresse de ce dernier, la soprano russe Lika Blum, dont il tombe fou amoureux, va changer inéluctablement le cours de son existence. Devenu indispensable au pianiste, il le suit de Paris à Saint-Pétersbourg, où sa liaison clandestine avec Lika est éventée par Malachi, le frère maléfique de Kilbarron.
Dès lors convaincu d'être traqué, Brodie ne cessera d'errer et de courir d'un bout à l'autre de l'Europe - Nice, Genève, Trieste ou encore Vienne - avant de s'exiler dans les îles Andaman, au large des côtes indiennes, où se scellera son destin.
Dans ce livre foisonnant et romantique en diable, le maestro William Boyd mêle la passion, la musique, l'Histoire à l'aube des bouleversements du XXe siècle, et entraîne le lecteur dans les coulisses fascinantes des acteurs méconnus et géniaux du monde de la musique.
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Un jeune cinéaste africain fait malgré lui et contre toute attente la conquête d'un Hollywood qui se voudrait champion de l'art sinon de l'essai. Innocence impudente contre mégalomanie impavide, cette super-production de choc vaut le détour. Et pour accompagner l'ineffable Destin de Nathalie X, voici neuf autres petits miracles de l'alchimie boydienne. Entre amours étranges d'une jeune veuve anglaise et d'un poète portugais méconnu, les ravages nostalgiques de la mouche-saucisse, un clin d'oeil à Cyril Connolly, un hommage aux artistes du Bauhaus, ou une épitaphe pour l'auteur vietnamien de Comment ciseler les légumes tombé sous les roues d'une bicyclette de gendarme, en passant par les déjeuners littéralement impayables d'un mari infidèle et les rêves d'un Brésil de banlieue, le choix est difficile. A chacun sa théorie, comme on dit à Hollywood. Mais tous seront d'accord : cette tendresse sous laquelle pointe l'exquise cruauté d'un humour irrépressible, c'est bien la marque de l'écrivain William Boyd.
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Labyrinthes de souvenirs éphémères, instants de vie réels ou inventés, présent inévitablement tricoté dans le passé, tous les récits réunis dans ce recueil portent la marque d'un écrivain fasciné par le cinéma.
Que ce soit avec visions fugitives (un musicologue américain en route pour un village de la meuse en ruine pendant la première guerre mondiale), hantise (un architecte-paysagiste, victime d'une étrange schizophrénie), vidéo pour adultes (le cynisme oxonien dans toute sa splendeur), fantaisie sur une valse aimée (à hambourg, une petite prostituée mélomane rencontre un jeune pianiste) ou encore varengeville (georges braque console un petit garçon).
Ce recueil pourrait aussi - si le titre n'était pas déjà pris - s'intituler " je suis une caméra ".
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Bambou ; chroniques d'un amateur impénitent
William Boyd
- Seuil
- Cadre Vert
- 17 Septembre 2009
- 9782020977364
" Plante une pousse de bambou - coupe du bambou pour le reste de ta vie. " Voilà un proverbe chinois dont William Boyd a compris l'ineffable sagesse en revisitant la masse de ses articles et chroniques, c'est-à-dire essentiellement ses écrits de journalisme littéraire. Du coup, muni d'un titre tout trouvé, Bambou, et d'un solide sécateur, Boyd a entrepris un grand élagage dans les millions de mots que, parallèlement à dix romans, recueils de nouvelles et autres scénarios, il n'a pas cessé de s'approprier depuis sa première recension voici près de trente ans. Dans la sélection opérée ici, et qui couvre la période 1978-2004, sont regroupés critiques, commentaires, portraits de " people " (ceux sournoisement délectables du duc et de la duchesse de Windsor par exemple), de peintres, d'auteurs (Rousseau, Camus, et son cher Tchekhov) ou bien de villes (Londres, Paris, Montevideo), qui tous témoignent d'une curiosité constamment en éveil et d'une plume généreuse - plume que pourtant l'auteur, si l'on en juge par ses remarquables articles sur l'art et les artistes, semble avoir parfois souhaité remplacer par un pinceau...
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A livre ouvert. les carnets intimes de logan mountstuart
William Boyd
- Seuil
- Romans
- 27 Septembre 2002
- 9782020529044