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Thomas Ostermeier
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Thomas Ostermeier fait du présent son territoire d'élection. Il le dit : "Il y a très peu de metteurs en scène qui s'intéressent à ce qu'est l'homme... non pas dans son essence, mais dans son présent." Il procède à cet examen en le reliant sans cesse aux données de la pensée économique aujourd'hui majoritaire. Son théâtre invite à prendre conscience des menaces qui pèsent sur l'homme sans qu'il envisage la moindre perspective de rachat. Le théâtre d'Ostermeier s'avance comme un fer de lance dans le monde inquiet qui est le nôtre.
GEORGES BANU -
« Reda se lève et marche d'une extrémité à l'autre de la chambre.
Reda.
Tu vas le payer, je vais te buter moi sale pédé, tu m'as insulté de voleur, je vais te faire la gueule pédale.
Édouard, voix intérieure.
Voilà pourquoi. Il désire et il déteste son désir. Maintenant il veut se justifier de ce qu'il a fait avec toi. Il veut te faire payer son désir. Il veut se faire croire que ce n'était pas parce qu'il te désirait que vous avez fait tout ce que vous avez fait mais que ce n'était qu'une stratégie pour faire ce qu'il te fait maintenant, que vous n'avez pas fait l'amour mais qu'il te volait déjà. »
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Corps et acteur sont au coeur des enjeux du théâtre de Thomas Ostermeier. Sa pratique de la scène, qu'il veut artisanale, commence par un apprentissage du regard, puis s'élabore dans une dynamique d'expérimentation, autour du plaisir du jeu, de la conception scénographique, du mouvement chorégraphique, de la composition musicale et de la partition rythmique. Chacune de ses trois à quatre mises en scène annuelles est l'occasion d'explorer de nouvelles formes, dans une perpétuelle recherche influencée autant par Meyerhold ou Eisenstein que par Artaud.
Dans ces entretiens avec Sylvie Chalaye, Thomas Ostermeier revient sur sa formation à Berlin, entre beaux-arts, musique et art dramatique, sur ses expériences à la Baracke, sur ses compagnonnages comme sur ses influences croisées. L'occasion de transmettre quelques clefs de sa pratique artistique.