Filtrer
Rayons
Support
Prix
Arts et spectacles
-
Courbet Face a la Caricature : Le Chahut par l'Image
Schlesser/Tillier
- Kime
- 11 Septembre 2007
- 9782841744312
Aucun peintre, davantage que Courbet, n'a été la cible des illustrateurs et des caricaturistes de son temps : Daumier, Nadar, Bertall, Cham, Le Petit ont multiplié les traits les plus durs et les plus drôles depuis l'entrée fracassante du Franc-Comtois au Salon en 1850 avec son Enterrement à Ornans jusqu'à son engagement dans la Commune qui lui valut la réputation de déboulonneur de la colonne Vendôme. Ces caricatures raillent tout à la fois Courbet lui-même sous quantité de masques différents (le rustre, le buveur de bière, le prophète, le boeuf...), sa peinture (des parodies d'Un enterrement, des Casseurs de pierres, des Demoiselles des bords de la Seine...), le public qui les juge, les amis qui les défendent. Producteur, production et réception - les trois étapes de l'esthétique - se trouvent ainsi brocardés tour à tour et parfois ensemble par ces images.
-
Anna-Eva Bergman : vies lumineuses
Thomas Schlesser
- Gallimard
- Temoins De L'art
- 10 Novembre 2022
- 9782072986208
Elle a longtemps échappé aux radars de l'histoire de l'art. On découvre aujourd'hui avec Anna-Eva Bergman (1909-1987) une peintre d'importance majeure qui a investi dans son oeuvre une ambition sacrée, presque mystique. Sa vie, racontée pour la première fois grâce à une enquête au coeur de ses archives, est hors norme:une enfance norvégienne sous le signe de la peur; une jeunesse bohème et aventureuse à travers l'Europe; une carrière d'illustratrice; des démêlés avec l'Allemagne nazie; une lutte acharnée avec une santé défaillante; trois mariages, dont deux avec le même homme - Hans Hartung - à vingt-huit ans de distance; une fin tragique dans la splendeur de sa villa d'Antibes.Mais, surtout, Anna-Eva Bergman, c'est une vie dédiée à la création, loin des modes. Elle est aujourd'hui l'objet d'un engouement spectaculaire et sa cote s'envole. Il n'en a pas toujours été ainsi. Insuffisamment reconnue dans son pays d'origine, défendue par quelques rares alliés en France et en Europe, elle fera une très honorable carrière, certes, mais en sourdine, souvent dans l'ombre. Elle a beau croiser la route de Kandinsky, Soulages ou Rothko, elle demeure marginale. Caractérisés par l'emploi de feuilles d'or et d'argent et le rythme de la ligne, ses tableaux sont des évocations hiératiques et simplifiées, radicales, des grandes forces structurantes de l'univers - les éléments, les minéraux, le temps ... Elle a laissé une quantité considérable de documents (la plupart en norvégien) qui permettent de comprendre enfin cette femme, dans la complexité de son être, le drame de son existence et la magnificence de son oeuvre.
-
Jongleur de mots et de mélodies, Serge Gainsbourg a laissé son empreinte dans de nombreux quartiers de Paris. Et, près de trente ans après sa mort, la rue de Verneuil reste indissociable de son nom. Si l'enfance de Lucien Ginsburg se déroule rue Chaptal, le jeune homme découvrira plus tard la rive gauche. Épousant toutes les mutations musicales, le chanteur en suit la géographie : Milord l'Arsouille, Trois Baudets, Mars Club, Calavados, Bus Palladium, Palace, Casino de Paris, Zénith... Du début des années 1960 à la fin des années 1990, aucune boîte, aucun restaurant, aucun bar ne lui est étranger.
De Castel à l'Élysée-Matignon, du Bus au Gibus, de l'Alcazar aux Bains Douches, Gainsbourg a été de toutes les tribus. Prince des poètes, il fut aussi celui de la nuit parisienne.
-
Le roman vrai de l'impressionnisme ; 30 journée qui ont changé l'art
Thomas Schlesser, Bertrand Tillier
- Beaux Arts Éditions
- 16 Mai 2018
- 9791020404664
Plus qu'une histoire de l'impressionnisme, ce sont des histoires qui sont ici racontées par deux spécialistes.
Documentés de façon très précise, mais dans un style romancé, ces trente récits de journées bien réelles retracent l'évolution d'un mouvement qui a révolutionné la peinture. Du scandale d'Impression, soleil levant exposé chez Nadar en 1874, au don par Claude Monet de ses Nymphéas à l'État français en 1918, l'ouvrage nous fait revivre les disputes d'Edgar Degas et Gustave Caillebotte au café Guerbois, le mariage d'Eugène Manet avec Berthe Morisot, le conflit qui oppose Pierre-Auguste Renoir à Camille Pissarro, l'installation du docteur Gachet à Auvers-sur-Oise ou la faillite du marchand Paul Durand-Ruel.
En revenant sur les hauts lieux et les grandes dates de l'impressionnisme, ce « roman vrai » permet de comprendre l'histoire de ce groupe d'artistes qui, en quittant l'atelier pour peindre sur le motif, allaient, par leur travail sur la touche et la lumière, bouleverser le regard.
-
Bilingual French-English edition Le 27 septembre 1900, Pablo Picasso, âgé de 19 ans, arrive à Paris pour s'y établir. Il y demeurera un demi-siècle, changeant plusieurs fois d'adresse et d'atelier, du Bateau-Lavoir de Montmartre au grenier des Grands-Augustins à Saint-Germain-des-Prés.
Si la suite de l'histoire s'écrit dans le sud de la France, entre Vallauris et Mougins, c'est bien sur les bords de la Seine que le génie du peintre éclate et se déploie, des Demoiselles d'Avignon à Guernica.
Suivre Picasso à Paris, c'est arpenter les quartiers prisés des artistes, pousser la porte des galeristes et des graveurs, visiter les ateliers des amis, se perdre dans des bouges enfumés, goûter les plaisirs du cirque, du théâtre, du cinéma... ou guetter la lumière à la fenêtre de Fernande, d'Eva, d'Olga, de Dora ou de Françoise.
On 27 September 1900, 19-year-old Pablo Picasso arrives in Paris and spends half a century there, changing his address and atelier several times, beginning with the Bateau-Lavoir in Montmartre and finally to the Grands-Augustins attic in Saint-Germain-des-Prés. From Les Demoiselles d'Avignon to Guernica, it is on the embankments of the Seine that the painter's genius bursts forth and unfolds.
To follow Picasso around Paris is to wander through the popular districts where artists lived and worked, to push open the doors of the gallery owners and engravers, to visit the ateliers of his friends, to enjoy the pleasures of the circus, the theatre, the cinema and smoke-filled bars... or to watch for the light in the window of Fernande, Eva, Olga, Dora or Françoise. -
La gare de Lyon, le métro Rome, Drouot... Barbara a chanté et vécu Paris, passionnément, avant de se retirer à Précy. Après une enfance aux Batignolles et une adolescence rue Vitruve, elle se forge un prénom sur la rive gauche - chez Moineau, à L'Écluse, à Bobino -, puis sur la rive droite, de l'Olympia à Pantin.
Ce livre est un voyage intimiste dans les pas de celle que Brel appelait « la grande » : ses jours, ses nuits, ses lieux de vie et de travail, ses amis, ses amours... Suivons-la dans la capitale : « Nous irons voir ensemble les jardins refleuris et déambulerons dans les rues de Paris ».
-
Faire rêver ; de l'art des Lumières au cauchemar publicitaire
Thomas Schlesser
- Gallimard
- Art Et Artistes
- 17 Octobre 2019
- 9782072799440
Cet ouvrage est une histoire de ce qui fait rêver et de ceux qui font rêver:architectes des Lumières, partisans de la suggestion tels que Turner ou Mallarmé, visionnaires surréalistes, cinéastes du fantastique... Il reconstitue depuis le XVIII? siècle jusqu'à nos jours la généalogie d'une ambition extraordinaire:trouver les meilleures formules pour stimuler l'imaginaire et inventer un monde enchanté, ce que les saint-simoniens désignent comme un «paradis terrestre», grâce à l'influence de la création sur la psyché. C'est donc aussi une histoire politique car cette quête est sous-tendue par des projets de réforme de la société au potentiel parfois totalitaire. Le fantasme esthétique tourne alors au cauchemar publicitaire et asservissant - au point de rendre la formule «faire rêver» suspecte, sinon dangereuse. Dialogue entre les arts, les idées et les sciences, le présent essai fait écho à des problématiques qui vont bien au-delà de la culture visuelle, traitant aussi bien des développements de l'intime en Occident que des hantises post-humanistes.
-
Cet ouvrage, toujours d'actualité, bénéficie d'une iconographie très spectaculaire soulève des enjeux très contemporains : transhumanisme, statut de l'animal, crise écologique, peur de la fin du monde.
L'art a, de manière très spectaculaire, dépeint et décrit depuis deux siècles et demi les forces qui dépassent (et déclassent) l'être humain. Non plus les forces invisibles du divin mais les soulèvements de la nature, l'immensité du temps et de l'espace, les conséquences incontrôlables des avancées scientifiques sur le vivant.
Oui, de nombreux artistes - et parmi les plus géniaux, de Turner à Pierre Huyghe et de Claude Monet à Stanley Kubrick - ont montré comment l'homme a senti lui échapper son sentiment de centralité dans le cosmos ; ils ont représenté cette crise essentielle en relativisant sa présence d'une part et en exprimant, d'autre part, les mystères enchantés ou les menaces cauchemardesque de l'univers dans lequel il se meut.
Aussi ce livre, qui privilégie la peinture mais fraie aussi du côté de la sculpture ou du cinéma, donne-t-il à voir et comprendre des paysages édéniques et vierges, des beautés végétales et animales, la furie mortifère des éléments, le fantasme d'une civilisation complètement mécanisée, le saut dans l'abstraction, l'âme des choses ou encore l'anticipation de l'Apocalypse...
En suivant un parcours chronologique de 1755 à nos jours, il raconte, de manière très accessibles les grands événements historiques (le séisme de Lisbonne, la bombe atomique, etc.), scientifiques (les découvertes de Darwin, la conquête spatiale), personnels (les drames de l'enfance de Friedrich, la crise mystique de De Chirico) qui ont conduit des artistes à montrer ce qu'est, selon la magnifique expression de Baudelaire, « l'univers sans l'homme ». -
L'art face à la censure ; six siècles d'interdits et de résistances
Thomas Schlesser
- Beaux Arts Éditions
- 6 Mars 2019
- 9791020404695
-
Legacy : Alberto Giacometti-Sophie Ristelhueber
Sophie Ristelhueber, Hugo Daniel, Pierre Wat, Thomas Schlesser
- Éditions Fage
- 22 Septembre 2022
- 9782849757246
« Legacy » fait dialoguer des oeuvres anciennes, inédites?et de nouvelles productions de Sophie Ristelhueber?avec un ensemble d'oeuvres d'Alberto Giacometti. Reconnue mondialement pour son travail photographique sur la guerre, l'artiste propose ici une réflexion tout aussi importante mais moins connue, autour des traces de la mémoire familiale inscrites dans les lieux et objets de réminiscence. Cet ouvrage richement illustré permet de saisir la force et la singularité de ces oeuvres de l'intimité. Dans une approche teintée de mélancolie, Ristelhueber revisite l'un des sujets fondamentaux de l'artiste moderne, l'ambivalence entre la vie et la mort dans la représentation artistique.«Legacy» places old works, not previously exhibited and new productions of Sophie Ristelhueber side by side in dialogue with a series of pieces by Alberto Giacometti. Internationally renowned for her photographic work on war, the artist presents here a reflection as important but less well-known on the traces of family memory inscribed in places and objects of reminiscence. This richly illustrated book gives the reader the opportunity to discover the strength and singularity of her works on intimacy. In an approach tinged with melancholy, Ristel- hueber revisits one of the main issues the modern artist is concerned with, the ambivalence between life and death in art representation.
-
Hartung et les peintres lyriques
Xavier Douroux, Thomas Schlesser, Juliette Evezard, Pauline Mari, Judicaël Lavrador
- Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture
- 8 Décembre 2016
- 9791096209002
Cet ouvrage, édité sous la direction de Xavier Douroux à l'occasion de l'exposition présentée au FHEL en 2017, cherche à montrer la vision d'un artiste, Hans Hartung qui s'est imposé comme une des figures centrales d'une peinture libérée des règles classiques comme de la tentation d'un nouvel académisme : une peinture abstraite, où prime une facture très expressive - une mise en forme qui donne naissance à des formes amples et à des contrastes de couleurs puissants.
Cette peinture, tout en étant émancipée, demeure habitée par un sens aigu du contrôle, une adhésion choisie à la maîtrise.
L'oeuvre de Hartung entre en résonance avec celles d'autres artistes : ceux que l'on relie historiquement à « l'abstraction lyrique », mais aussi de grands noms de la scène internationale.
Illustré par un ensemble inédit d'oeuvres provenant des collections de la Fondation Hartung- Bergman.
Mise en persperctive de l'oeuvre d'Hartung avec une sélection de peintures d'artistes internationaux.
Enrichi de textes de spécialistes tels que Xavier Douroux, Thomas Schlesser, Juliette Evezard ou Judicaël Lavrador.
-
Abraham Poincheval
Thomas Schlesser
- Les presses du réel
- Palais De Tokyo
- 1 Février 2017
- 9782840669432
Première monographie, s'inscrivant dans la collection publiée avec Les presses du réel en lien avec les expositions du Palais de Tokyo, avec des vues d'exposition et une sélection d'oeuvres emblématiques, un entretien, un essai et un ensemble de notices.
Abraham Poincheval est un explorateur insatiable. Qu'il s'agisse de traverser les Alpes en poussant une capsule qui lui sert d'abri ou de s'enfermer une semaine dans un rocher, ses expéditions - itinérantes ou statiques - nécessitent un engagement total du corps. Les sculptures habitables que l'artiste conçoit sont des laboratoires au moyen desquels il fait l'expérience du temps, de l'enfermement ou de l'immobilité. Elles sont l'enveloppe qui accueille le performeur, l'objet qui perturbe le paysage et qui existe à travers les récits des témoins. Les deux nouvelles performances d'Abraham Poincheval au Palais de Tokyo le conduisent à expérimenter les temporalités des règnes animal et minéral.
-
Yan Pei-Ming face à Courbet
Thomas Schlesser, Collectif
- Les presses du réel
- 16 Juillet 2019
- 9782378961015
Catalogue de l'exposition mettant en vis-à-vis des grandes oeuvres de Gustave Courbet et des créations de l'artiste contemporain Yan Pei-Ming, à l'image de ce qu'il créa en 2009 au musée du Louvre avec ses « Funérailles de Mona Lisa » : Yan Pei-Ming propose une série d'oeuvres inédites spécialement créées pour le bicentenaire de la naissance de Courbet.
Pour célébrer le Bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet, il fallait nécessairement, après avoir rappelé tout ce que l'art doit à la liberté esthétique que le peintre a su imposer en son temps, montrer combien il reste une référence pour les artistes d'aujourd'hui.
C'est Yan Pei-Ming, peintre contemporain et internationalement reconnu, qui se confronte à une dizaine d'oeuvres majeures du maître d'Ornans. C'est d'ailleurs dans l'atelier de Courbet à Ornans que Yan Pei-Ming a réalisé les toiles qui viennent relever le défi d'un face-à-face.
L'exposition Yan Pei-Ming face à Courbet s'attache à traduire les multiples connivences artistiques entre ces deux peintres à quelque six générations d'écart. Il y a dans la manière d'être et de peindre de Yan Pei-Ming bien des points communs avec Courbet, un geste large et sûr, une bataille livrée sur de grands formats et toujours une densité émotionnelle que l'artiste sait cacher sous son apparence sereine et joyeuse.
-
La correspondance de Courbet ; 20 ans après
Yves Sarfati, Thomas Schlesser
- Les presses du réel
- 1 Août 2018
- 9782378960315
Un retour sur la correspondance de Gustave Courbet, par un ethnologue, une écrivaine, un psychanalyste, un chasseur, un philosophe, un gastroentérologue, un psychiatre, deux conservatrices du patrimoine et six historien.ne.s d'art.
Il y a 20 ans, paraissait l'intégrale de la correspondance de Gustave Courbet sous l'égide d'une chercheuse américaine : Petra ten-Doesschate Chu. Sa publication nous permettait d'accéder à un panorama autobiographique de Courbet, depuis ses 18 ans jusqu'à l'heure de sa mort. Il fallait fêter cet événement. D'une part pour remercier Petra Chu en personne, toujours très active, de son travail considérable, précis, minutieux, et obtenir ses confidences sur les origines de cette publication, avant elle plusieurs fois annoncée d'intention mais jamais aboutie. D'autre part, pour prendre la mesure des renouvellements considérables que la Correspondance de Courbet a introduits dans la réception du peintre, la compréhension de ses toiles, la perception de l'homme. À ce titre, pour beaucoup de chercheurs réunis dans cet ouvrage anniversaire, la parution de la somme de Petra Chu en 1996 est un jalon aussi important dans l'historiographie du peintre d'Ornans que l'accrochage public de L'Origine du monde au musée d'Orsay en 1993.
Autour de Petra Chu sont donc ici réunis : un ethnologue, une écrivaine, un psychanalyste, un chasseur, un philosophe, un gastroentérologue, un psychiatre, deux conservatrices du patrimoine et six historien.ne.s d'art. Une multiplicité de perspectives et de discours pour célébrer la richesse du matériau réuni par « Le Chu », en croisant les champs disciplinaires pour démontrer l'inépuisable source de l'ouvrage, et découvrir un Courbet homme de lettres, plus protéiforme, plus humain et plus subtil que jamais. Tantôt séducteur, tantôt procureur ; tantôt ostensible, tantôt inconscient ; tantôt syntone à l'interlocuteur ou à l'événement, tantôt digressif, ordalique : toujours Courbet vibre au rythme de son temps, du temps historique, politique, et du temps biologique aussi, que viennent rythmer les grands cycles de la vie du peintre, ses maladies comme ses ivresses, ses réactions irréfléchies comme ses adresses stratégiques. À la veille de son bicentenaire, un Courbet plus vivant que jamais.
-
L'art face à la censure ; cinq siècles d'interdits et de résistances
Thomas Schlesser
- Beaux Arts Éditions
- 7 Mai 2011
- 9782842788384
La censure sur les oeuvres d'art existe depuis des siècles, elle fut d'abord l'apanage de l'Eglise, grande spécialiste de la mise à l'index et des autodafés, qui livra une véritable guerre contre les images, censurant ce qui s'éloignait des canons officiels. On pouvait penser qu'après la révolution de 1789, la censure allait reculer devant la raison.
Mais dès 1793 un décret propose la destruction des gisants de Saint-Denis et une vague de vandalisme détruit de nombreux chefs d'oeuvre du patrimoine. Au XIXe siècle, la censure est surtout politique et s'attaque à la presse, notamment ses illustrateurs tel Daumier. La liste des artistes frappés par la censure religieuse ou étatique est longue : Courbet, Manet, Munch, Schiele, Malévitch, Picasso, Dali...
Fer de lance de la paranoïa dans les régimes totalitaires, la censure n'existe plus officiellement dans les pays démocratiques, mais elle emprunte des voies plus insidieuses : pressions contre les musées, dénonciations calomnieuses, interdictions à certaines catégories de public.
Les artistes n'ont pas fini de se battre contre les hérauts de l'ordre moral et les conservateurs de tous ordres. Car la censure pose la question des limites de l'art : que peut-on ou que doit-on représenter ? pour quel public ? Jusqu'où l'art peut-il aller trop loin ?
A travers un choix d'un cinquantaine de cas de censure, de la Renaissance à nos jours, Thomas Schlesser, historien de l'art et romancier, invite à redécouvrir des chefs d'oeuvre méconnus, des tableaux scandaleux, des gravures interdites, des films censurés.
Du procès de Véronèse aux photographies récemment censurées de Larry Clark, en passant par l'iconoclasme de la Réforme, les scandales Courbet et Manet, l'emprisonnement de Daumier ou d'Egon Schiele ou l'exposition d'art dégénéré organisée par les Nazis, l'auteur raconte en détails, à l'aide d'anecdotes, de documents et de commentaires détaillés, l'histoire de ces oeuvres, qui ont affronté les pouvoirs en place et qui ont témoigné de la progression de la liberté en art.
Raconter les épisodes de censure, c'est en effet voir tout à la fois ce qu'on attend et ce que l'on craint de la création, c'est surtout mesurer le pouvoir des images et le désir de contrôle que l'autorité cherche à exercer sur elle. C'est donc raconter une histoire des consciences.
-
Receptions de courbet - fantasmes realistes et paradoxes de la democratie (1848-1871)
Thomas Schlesser
- Les presses du réel
- 10 Octobre 2007
- 9782840662044
Un essai pour décrypter le mythe et les fantasmes socio-politiques entourant l'oeuvre et la vie de Courbet sous le Second Empire, en les resituant dans le contexte des conflits d'opinion de l'époque.
De Gustave Courbet, on fixa fort tôt des images en pagaille : le démocrate rouge de la Commune, l'amoureux de la nature, le paysan foulant Paris de ses sabots, le bohème alcoolique. On affecta surtout à son style dit « réaliste » de saisissantes vertus et des dangers potentiels qui émanaient d'aspirations socio-politiques antagonistes. Pourtant, dans ce concert dissonant - dont on doit les plus fameux morceaux de partition à Baudelaire, Bruyas, Castagnary, Cham, Champfleury, Gautier, Planche, Proudhon, Sabatier-Ungher ou Zola - , il y avait la projection d'une obsession commune. Cette peinture éprise de mimesis, excluant l'imagination, assujettie à une pure représentation de l'univers sensible, pouvait, comme le miroir des frères Grimm, dire son mot sur le monde et aiguillonner son cours : l'harmoniser ou le désunir, le soigner ou l'achever, lui promettre l'avenir ou le promettre au passé... Cette esthétique qui semblait prendre acte de la réalité était en réalité une esthétique en actes.
Ce livre décrypte la généalogie d'un mythe de l'histoire de l'art, dont le début du XXIe siècle n'est pas encore revenu. Il relève certaines des facultés fantasmatiques prêtées aux productions de Courbet sous le Second Empire pour révéler la nature d'attentes collectives. Plus encore, le présent essai tempère l'idée selon laquelle l'oeuvre et la vie de Courbet seraient dépositaires d'une dimension démocratique. Si cette dernière existe, elle procède davantage des conflits d'opinion que provoquait un art à la fois puissamment matériel et inintelligible parmi des contemporains à l'affût du moindre espace d'expression.
-
La musique passionnément ; 30 ans du fonds d'action Sacem
Thomas Schlesser
- Textuel
- Musique Et Danse Beaux Livres
- 22 Novembre 2007
- 9782845972513
Depuis 30 ans, le Fonds d'Action Sacem conduit " sans bruit " une politique de mécénat en faveur de la musique particulièrement active et diversifiée. Il se donne pour objectifs : d'encourager les jeunes à venir aux concerts de musique classique ; de promouvoir la musique de film et le métier de compositeur de musique de cinéma ; de soutenir la création des compositeurs au travers des commandes ; de favoriser les opérations musicales en faveur des jeunes défavorisés... Son histoire épouse celle de moments forts de la vie artistique des trois dernières décennies. Présent sur des festivals d'envergure internationale, il initie également des publications scientifiques de tout premier plan. La musique passionnément retrace les actions et les engagements de cette institution. Au travers de témoignages et projets les plus audacieux, le Fonds d'Action Sacem souhaite continuer pour longtemps à servir la musique, toutes les musiques.
-
Ils avaient pour enseigne " L'Écluse ", " la Fontaine des Quatre Saisons ", " L'Échelle de Jacob ", " La Colombe ", " Milord l'Arsouille ", " Le Port du Salut ", " Le Cheval d'or " Sur leurs scènes minuscules se sont révélés de futurs grands de la chanson et de la scène : Juliette Gréco, Léo Ferré, Serge Gainsbourg, Jacques Brel, Georges Brassens, Guy Béart, Barbara, Jean Ferrat, Raymond Devos, le mime Marceau,.. Sans oublier Georges Moustaki, les Frères Jacques, Jacques Douai, Catherine Sauvage, Hélène Martin, Serge Lama, Jean Yanne, Boby Lapointe Et tant d'autres !Ces cabarets ont, une vingtaine d'années durant, fait de la rive gauche un formidable creuset culturel puis se sont éteints un à un, soufflés par la télévision, le yé-yé, mai 68, l'industrie du disque et la vogue du café-théâtre. Gilles Schlesser raconte l'histoire de ces petits lieux de minuit", côté rive gauche comme côté rive droite, dans un livre documenté et nostalgique. En annexe figurent, lieu par lieu, les principaux artistes accueillis."
-
-
Mouloudji ; l'homme au coquelicot
Gilles Schlesser
- La Belle Gabrielle
- La Legende De Montmartre
- 1 Mai 2009
- 9782952770552
Difficile de résumer Mouloudji, artiste protéiforme, doué de tous les talents et orphelin de son enfance. Enfant-acteur prodige (les Disparus de St Agil), écrivain "existentialiste" (Enrico, En souvenir de Barbarie), peintre (plus de six cents toiles), acteur de théâtre (la Tête des autres) et de cinéma (nous sommes tous des assassins), il traversa le siècle sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger, posant sur les êtres et les choses son sourire ravageur et sa tendresse mélancolique. Pour le "Papillon noir" du Flore, comme le surnommait Cocteau, Montmartre fut un refuge. Il y habita, s'y produisit (Aux Trois Baudets, Chez ma cousine...). Avant et pendant la guerre, en "petit invité", il côtoya Prévert, Desnos, Jean-Louis Barrault, Charles Dullin, Picasso, Boris Vian, la "famille" Sartre, Jean Genet, Audiberti et tant d'autres. Il fut, dans les années cinquante, numéro 1 au hit-parade des chanteurs à "texte". Découvrir Mouloudji tout autour de la Butte, c'est entrer dans la nostalgie d'une époque magique où tout était possible, où talent s'écrivait souvent avec un "s".
-
Connaître Mouloudji ? Vaste quête. L'homme échappe. Non qu'il soit silencieux : tout au contraire, il parle, se raconte. Mais tout ce qu'il dit, ce qu'il chante, ce qu'il peint, ce qu'il écrit, se dérobe. Mouloudji reste insaisissable.
Mouloudji se confond avec quelques chansons : Le Déserteur, Comme un p'tit Coquelicot, La Complainte des infidèles, Un jour tu verras. Il représente la chanson rive gauche de l'immédiat après-guerre, la légende de Saint-Germain-des-Prés, les années Sartre, Queneau, Vian, Prévert.
Cet ouvrage raconte la vie de Marcel Mouloudji (1922-1994), de son enfance bohême dans les quartiers populaires de Paris, entouré d'une mère violente et d'un père mutique, jusqu'aux devants de la scène.
De tous les grands artistes orphelins de l'amour, Mouloudji apparaît comme l'un des plus pathétiques. Mais il gardera toute sa vie la grâce, la légèreté et la créativité de l'enfance, accompagnées d'un sourire au charme absolu et d'un humour dévastateur. Gilles Schlesser retrace l'histoire d'un homme-enfant au destin étonnant auquel les fées ont tout donné, sauf l'essentiel : l'amour d'une mère.
-
Le roman vrai de l'impressionisme
Thomas Schlesser, Bertrand Tillier
- Beaux Arts Éditions
- 15 Mai 2010
- 9782842787394
Plus qu'une histoire de l'impressionnisme, ce sont des histoires qui sont ici racontées par deux spécialistes.
Documentés de façon très précise, mais dans un style romancé, ces trente récits de journées bien réelles retracent l'évolution d'un mouvement qui a révolutionné la peinture. Du scandale d'Impression, soleil levant exposé chez Nadar en 1874, au don par Claude Monet de ses Nymphéas à l'Etat français en 1918, l'ouvrage nous fait revivre les disputes d'Edgar Degas et Gustave Caillebotte au café Guerbois, le mariage d'Eugène Manet avec Berthe Morisot, le conflit qui oppose Pierre-Auguste Renoir à Camille Pissarro, l'installation du docteur Gachet à Auvers-sur-Oise ou la faillite du marchand Paul Durand-Ruel.
En revenant sur les hauts lieux et les grandes dates de l'impressionnisme, ce "roman vrai" permet de comprendre l'histoire de ce groupe d'artistes qui, en quittant l'atelier et pour peindre sur le motif, allaient, par leur travail sur la touche et la lumière, bouleverser le regard.
-
Un " peintre en sabots " descendu du Jura et marchant sur Paris pour secouer les beaux-arts en y administrant un souffle nouveau, à forte teneur républicaine et socialiste : c'est ainsi que Courbet fut perçu par ses contemporains. L'homme goûte la publicité tapageuse et affectionne les sujets qui excitent le public. Un enterrement à Ornans, présenté en 1851, inaugure ainsi deux décennies d'excès marquées par l'exposition de toiles que les contemporains jugeaient outrancières. Doté d'une liberté technique qui confère à ses tableaux une saisissante originalité, Courbet, avec ses compositions dissonantes, ébranle le Second Empire soumis à un académisme encore tout-puissant. Cet ouvrage permettra de se familiariser avec ses inventions picturales qui, en de nombreux points, annoncent les avant-gardes du XXe siècle. II tentera également de saisir le " mythe " Courbet en mesurant son influence sur ses plus notables confrères (Millet, Manet, Monet...) et en décryptant les savoureux détournements des caricaturistes. Hérault d'une peinture nouvelle, Courbet devint finalement le martyr de la Commune, emprisonné puis contraint à l'exil suite au " déboulonnage " de la colonne Vendôme. Selon les principes de la collection " Tableaux choisis ", ce livre propose des clefs d'analyse pour comprendre l'oeuvre de Courbet présentée à travers le prisme de douze toiles emblématiques exposées dans les plus grands musées.
-
Monographie de Courbet sous forme chronologique, cette ouvrage s'attache à répondre, aux deux sens du mot "journal" : témoignage personnel de l'artiste (à travers des extraits de sa correspondance avec ses amis, ses proclamations ou manifestes dont celui, célèbre, du « réalisme ») et le journal du temps(extraits de critique d'art sur l'artiste ou le contexte de la création à la même époque), ceci parallèlement à la présentation de l'oeuvre plastique et son commentaire. L'ensemble de la vie et de l’œuvre de Courbet est ainsi divisée en trois ou quatre périodes: Les débuts d’un enfant du siècle (1840-1850) ; Le temps des scandales (1851-1862) ; La consécration d’une avant-garde (1863-1870) ; la déchéance et la mort (1871-1877) À l’intérieur de ces subdivisions, on retrouve, année après année, trois approches récurrentes et complémentaires – VIE (des artistes), CONTEXTE (politico-économico-culturel ), ŒUVRE. Leur répartition est déterminée par la nature et le développement de l’activité artistique et l’émergence des œuvres . Ainsi s’expriment au fil d’une destinée enfin exceptionnellement documentée et non moins bien mise en perspective, à travers les prises de position politique de Courbet comme à travers l’art du peintre de L’Atelier et de L’Enterrement à Ornansl, les trois valeurs-clefs qui ont marqué son parcours d’un sceau inaltérable : la Liberté, le Travail et, plus que tout, la Vérité .