Classique de la littérature mystique, Le Livre de l'ami et de l'Aimé s'inscrit dans la veine du Cantique des cantiques, tout en s'inspirant de la tradition soufie. Composé de 365 versets, qui doivent nourrir une méditation quotidienne, il constitue une partie du roman Blaquerne. L'Aimé représente Dieu et l'ami l'homme amoureux de Dieu. Ce chant, d'une très pure et très noble élévation, fait l'éloge de la solitude et de la contemplation. La préface de Michel Cazenave replace Ramon Llull dans le contexte de son siècle et cerne son entreprise spirituelle : " L'Amour est tout pour notre Majorquin : rien n'existe que d'amour, par l'amour et pour l'amour, dans cet Amour éternel qui circule à jamais entre le Père et le Fils par l'entremise de l'Esprit, dans cet Amour cosmogonique où toutes les créatures sont appelées à boire le vin de la Vie et à recevoir le baiser de la divine haleine." La présente traduction, due à Guy Lévis Mano et Josep Palau, restitue la grande poésie de cet écrit qui compte parmi les plus importants de son auteur.
Que font réunis ici tant d'animaux ? Ils choisissent leur roi, évidemment ! Et tout semble indiquer que le Lion s'emparera de la couronne, même si la Renarde recourra à toutes sortes de stratagèmes pour le contrôler dans l'ombre. Cette ancestrale pulsion qui est de se vautrer dans le plaisir de tout dominer la poussera à concevoir d'incessantes intrigues à travers la tromperie, les mensonges, la ruse et l'appui de sa grande éloquence.
Mais bien qu'ils en soient les acteurs, le livre ne parle pas vraiment des animaux. Il aborde en réalité des aspects les plus sombres de la condition humaine. Derrière cette fable chorale, le Livre des bêtes, de Ramon Llull, est avant tout une satire du comportement des hommes dans la lutte pour le pouvoir, où l'envie, l'ambition et la cruauté sont les germes du mal.
Llull a écrit Félix ou Le livre des merveilles à Paris, entre les années 1287 et 1289, dont le Livre des bêtes est la septième d'un total de dix parties et peut se lire indépendamment compte tenu de la singularité de son récit. En réalité, il a été conçu comme un avertissement au roi de France, Philippe IV le Bel, avec qui l'auteur avait eu des contacts politiques dans les années de rédaction de l'ouvrage.
735 ans plus tard, cette histoire fabuleuse et pleinement actuelle voit le jour sous la forme d'une bande dessinée.
Un Gentil (un païen), effrayé par la mort qu'il pressent, quitte sa ville pour la forêt. Il y rencontre trois sages - un juif, un chrétien et un musulman. Chacun lui expose sa religion, montrant ce qu'elle a de commun et de différent avec les deux autres. Le Gentil les remercie et leur annonce avoir trouvé sa voie ; cependant, les trois sages ne veulent pas connaitre son choix, et décident de se retrouver chaque semaine pour poursuivre leurs échanges...
L'album se termine par une double page informative qui éclaire le lecteur sur l'auteur, les idées de l'histoire et lui offre des pistes de réflexion.
Formidable et judicieux exposé sur les trois religions révélées, dialogue de chacune avec un païen philosophe, ce livre propose la voie de la tolérance.