Pourquoi se réclamer de la « manière de Rembrandt et de Callot » quand on est soi-même en train d'inventer une forme de poésie inédite, le poème en prose, et un style pittoresque original, celui de Gaspard de la nuit ? Aloysius Bertrand ne livre guère de réponse, théorise peu sa pratique et évite les grands discours - autant de silences à faire parler. Sa passion pour les arts graphiques, la peinture, mais aussi l'imprimerie et encore tous les arts populaires a nourri son livre. Mais jamais il ne s'agit de transposition : nulle imitation, pas même de description d'oeuvres. Bertrand fait usage et mention d'arts autres que le sien car il y cherche des valeurs : valeurs esthétiques, certes, mais surtout morales et peut-être politiques.
« Prends Bertrand, on y trouve tout ! » C'est, dit-on, ce que Mallarmé conseillait à sa fille.
Il y avait lui-même trouvé quelque chose comme un poète parnassien avant l'heure. Sainte-Beuve y avait vu un petit soldat de la bataille romantique, Baudelaire « le peintre de la vie ancienne », Breton un « surréaliste dans le passé ».
Nous proposons d'éclairer ici, sous toutes ses facettes, le charme d'un recueil romantique, gothique, fantastique, voire frénétique, introduisant au Grand oeuvre longtemps méconnu qu'est Gaspard de la Nuit.
Textes de Luc Bonenfant, Jacques Bony, Gérard Dessons, Jacques Dürrenmatt, Marie-Catherine Huet-Brichard, Mélanie Leroy-Terquem, Matthieu Liouville, Dominique Millet-Gérard, Michel Murat, Sabine Ricote, Lise Sabourin, Jean-Luc Steinmetz, Françoise Sylvos, Carla Van Den Bergh, Gisèle Vanhese, Nathalie Vincent-Munnia.
Pour décrire la lecture, et même la lecture de textes poétiques ardus, Mallarmé parlait d'une « transparence du regard adéquat ». Cette transparence, nombreux sont ceux qui l'ont ressentie en entendant Bertrand Marchal lire les textes de Mallarmé. Ses cours, ses éditions et ses essais ont rendu transparent ce qui pouvait paraître hermétique.Cette intelligence des textes, mise au service des étudiants, des chercheurs et de tous les amateurs de littérature, est le don qu'il a fait à ses élèves et à ses lecteurs - une communauté présente dans le monde entier. Ce volume entend le remercier et rendre hommage à son oeuvre d'éditeur et de critique.Le mot de « lecture » est celui que Bertrand Marchal a choisi pour le titre de son premier ouvrage publié, Lecture de Mallarmé, marquant par sa modestie et son honnêteté intellectuelle. Puisse son exemple être suivi par ce recueil d'articles en offrant des lectures respectueuses de la lettre et de l'esprit, des lectures qui, loin de faire valoir le critique, l'effacent au profit des oeuvres.
Avec les contributions de : Joseph Acquisto - Sophie Basch - Philippe Beck - Ramla Bédoui - Barbara Bohac - Éric Bordas - Régine Borderie - Michel Brix - Gabrielle Chamarat - Dominique Combe - Antoine Compagnon - Benoît de Cornulier - Michel Deguy - Béatrice Didier - Pascal Durand - Romain Enriquez - Aurélie Foglia - Georges Forestier - Yann Frémy - André Guyaux - Jean-Marc Hovasse - Jean-Nicolas Illouz - Romain Jalabert - Michel Jarrety - Filip Kekus - Juliette Kirscher - Kensuke Kumagai - Patrick Labarthe - Sylvain Ledda - Frank Lestringant - Dominique Millet-Gérard - Yumi Murakami - Michel Murat - Steve Murphy - Florence Naugrette - Roger Pearson - Nathalie Preiss - Éléonore Reverzy - Thierry Roger - Henri Scepi - Andrea Schellino - Thomas Schlesser - Julien Schuh - Évanghélia Stead - Jean-Luc Steinmetz - Jérôme Thélot - Alain Vaillant - Hélène Védrine - Vincent Vivès - Seth Whidden - Fériel Younsi.
La poésie est un travail d'invention avec et dans la langue dont les enjeux historiques, sociologiques, psychologiques et esthétiques sont abordés ici pour les domaines français et anglais.
Selon Arthur Rimbaud, la mission du poète est de « trouver une langue ».
La poésie est ainsi le laboratoire d'une langue. Mais se définit-elle contre le langage courant ou comme la révélation de ce langage ?
« Trouver », est-ce hériter de ce qui s'est décanté dans la langue à travers les siècles ou inventer de l'inouï ?
Et que fait la poésie à la langue nationale, locale, traduite, coloniale ou métissée dont elle se sert ? Comment cette langue poétique travaille-t-elle la langue de l'intérieur ?