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Langues
Michel Agier
-
L'étranger qui vient : repenser l'hospitalité
Michel Agier
- Points
- Points Essais
- 26 Août 2022
- 9782757896884
La condition d'étranger est appelée à se répandre. Mais la mobilité que l'on se plaît à célébrer se heurte aux frontières que les États-nations dressent face aux « migrants ». Mis en demeure de pallier l'hostilité de leurs gouvernants, beaucoup de citoyens se sont retrouvés acculés à faire quelque chose : accueillir, nourrir ou transporter des voyageurs en détresse. Ils ont ainsi réveillé une vieille tradition anthropologique qui semblait endormie, celle de l'hospitalité. Cette façon d'entrer en politique par la petite porte de chez soi qu'on ouvre montre toutefois ses limites, que seuls pourront dépasser le droit et la cosmopolitique.
Si Michel Agier souligne les ambiguïtés de l'hospitalité, il révèle aussi sa capacité à déranger l'imaginaire national. Car l'étranger qui vient nous demande de penser autrement la place de chacun et chacune dans le monde. -
L'arrivée de nombreux migrants aux portes de l'Europe depuis 2010 a suscité d'âpres débats. Entre la peur et la compassion, y a-t-il place pour un principe partagé, universel, qui ferait de ces déplacés, venus de Syrie, de Libye, d'Ukraine, plutôt qu'un problème, une cause essentielle ?
Au nom de quoi s'engage-t-on pour des personnes qui ne sont pas ou pas seulement des travailleurs immigrés ou des réfugiés politiques , mais simplement des personnes en mouvement ? Changer notre relation aux migrants, reconnaître l'existence aux frontières d'une scène politique, et enfin voir la beauté profonde de ces mondes de Babel : voilà ce à quoi Michel Agier nous invite, dans cet essai personnel et engagé. -
La peur des autres : essai sur l'indésirabilité
Michel Agier
- Rivages
- Bibliotheque Rivages
- 21 Septembre 2022
- 9782743657185
Si chacun peut faire le constat qu'il est relié à la planète entière et au sort de tous les humains et non-humains qui y vivent, partout la relance des politiques nationales de sécurité, voire d'immunité, l'encourage au repli sur soi, à l'indifférence et, plus encore, à la peur des autres. Ainsi naît l'indésirabilité. A l'heure de la globalisation, l'étranger n'existe plus que sous la forme de l'indésirable. Tout ce qui est désirable est rendu proche, acceptable et vite familier, le reste est dérangeant, jetable, et peut être abandonné.
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Le besoin d'empathie n'a jamais été aussi grand, à hauteur de la réponse nécessaire à la peur de l'autre et aux appels à son rejet, dans les urnes tout comme dans la rue. Ce que peut en dire l'anthropologue (ou l'ethnologue, c'est-à-dire l'anthropologue lorsqu'il mène ses enquêtes de terrain) n'est pas de l'ordre du jugement, de l'indignation ou de la compassion. C'est le récit d'une expérience : le monde vu depuis le lieu qu'occupent celles et ceux que Michel Agier rencontre, sur son « terrain ».
Tout commence donc par la décision d'une rencontre, puis d'un échange et enfin d'une description du monde sans début ni fin, comme un exercice à la fois utile, permanent et accessible à toutes et tous. Tout ce qu'il peut comprendre, le savoir qu'il peut produire et transmettre, l'anthropologue le doit à l'histoire renouvelée d'une rencontre et d'une relation qui s'établit avec le monde qu'il découvre. Une relation qui, par méthode, le conduit vers l'empathie, seul moyen d'échapper aux préjugés et aux idées reçues.
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Vivre avec des épouvantails ; le monde, les corps, la peur
Michel Agier
- Premier Parallele
- 8 Octobre 2020
- 9782850610608
« Les quelques mois de la pandémie de 2020 ont-ils changé le cours de l'histoire du présent ? De l'événement sans fin on est passé à la quotidienneté de l'anormal, à l'inquiétude permanente, puis à la nécessité d'apprendre à vivre dans l'incertitude.
Ce petit livre est un exercice : celui d'un anthropologue dont le terrain d'observation a semblé se dérober avant de réapparaître sous un tout autre jour et qui a décidé de faire état, patiemment, du changement qui s'est opéré, pour éviter de le laisser se perdre dans les oubliettes de l'histoire.
Il y a deux moments dans cette écriture, et deux parties dans le livre. L'une consiste à porter un regard à la fois présent et décalé sur le temps de l'événement, comme le ferait l'anthropologue sur n'importe quel événement. L'autre étape est plus systématiquement réflexive et s'éloigne du terrain pour interroger les grandes questions que cet événement nous a laissées et qui sont apparues au fil de l'enquête qui la précède. Ni un journal de « vie confinée », ni une analyse définitive et surplombante du « monde d'après », ce livre est plus simple et plus risqué, c'est une tentative d'anthropologie du monde contemporain et de ses désordres.
L'exercice a l'avantage de montrer que les questions des chercheurs en sciences sociales ne tombent pas du ciel pur des idées, ni ne sortent (seulement) de tours d'ivoire pleines de livres, mais viennent de leur existence réelle, vécue comme observateurs, comme citoyens, comme habitants, voisins ou travailleurs, et aussi, l'avait-on oublié que cela nous est revenu brutalement en pleine face, comme corps parmi d'autres millions de corps. »
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Au moment où la ville se défait et disparaît dans de vastes conurbations sans bornes, le regard anthropologique est plus nécessaire que jamais pour retrouver, sans préjugé ni modèle a priori, les genèses et les processus qui recréent l'espace partagé de la ville. L'anthropologue Michel Agier défend et décrit une approche situationnelle et dynamique prolongeant les trois traditions d'enquête urbaine de l'Ecole de Chicago, de l'Ecole de Manchester et de l'anthropologie française du contemporain.
La réflexion se fonde sur des ethnographies urbaines mises en oeuvre depuis plusieurs années dans les quartiers périphériques, les «favelas» et les campements en Afrique noire, au Brésil, en Colombie, au Proche-Orient et en Europe. L'ethnographie urbaine et réflexive permet de repenser la ville à partir des citadins et des logiques sociales, politiques et culturelles qui la font naître et se transformer.
La question du faire-ville est ainsi au centre de la réflexion. Elle débouche sur une relecture actuelle, une mise en oeuvre et un dépassement du «droit à la ville» comme mythe et parole politique.
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D'avril 2015 à octobre 2016, jusqu'à dix mille migrants ont vécu dans des conditions extrêmement précaires au sein de la « Jungle » de Calais, suscitant autant de passions, de polémiques et de peurs que de solidarités. Michel Agier, reconnu internationalement pour ses travaux sur les migrants et les réfugiés dans le monde, a réuni des personnalités multiples (sociologues, architecte, associatif...) pour fournir les clés de compréhension de l'événement Calais - un objet politique, médiatique et symbolique inédit. Car toutes les indignations dont la Jungle a été l'objet, toutes les violences physiques et morales contre ses habitants et toutes les solidarités qui l'ont aidée à tenir forment un « concentré » de questions qui traversent aujourd'hui le monde aux prises avec la mobilité : comment se définit un « nous » local, national et européen face aux « autres » et à soi-même ? Comment peut-on - ou non - réinventer l'hospitalité à partir des camps ? Quel avenir s'invente dans ces lieux de mise à l'écart et d'exception qui finissent par ressembler à des occupations et à de nouveaux espaces politiques ?
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Lorsque sont entrées dans la vie des Européens les images de la migration sous forme de drames humains et de polémiques publiques, les questions portant sur l'accueil ou le rejet de ces exilés se sont posées avec beaucoup d'acuité. Entre la peur et la compassion, y a-t-il place pour un principe partagé, universel, qui ferait des migrants, plutôt qu'un problème, une cause essentielle ? Au nom de quoi devrait-on s'engager pour des personnes qui ne sont pas ou pas seulement des " travailleurs immigrés " ou des " réfugiés politiques ", mais des migrants, c'est-à-dire des personnes en mouvement, plus ou moins errantes ? Comment nous sentir solidaires de personnes dont la vie quotidienne est si éloignée de la nôtre et en même temps si proche, voire apparemment invasive ?
Enquêtant depuis plus de quinze ans auprès des personnes déplacées, allant voir comment ils vivent dans les lieux qu'ils traversent ou qu'ils finissent par habiter, Michel Agier a acquis une vision dépassionnée des multiples formes de la migration populaire. Dans cet ouvrage, il décrit de " nouveaux cosmopolites " à la place des " migrants ", et nous aide à mieux comprendre ces mondes de Babel nouvellement créés.
Changer notre façon de voir les migrants pour changer notre relation à eux, reconnaître l'existence aux frontières d'une scène politique qui demande de la négociation, et enfin voir la beauté profonde de ces " mondes de Babel " : voici ce à quoi Michel Agier nous invite, dans cet essai personnel et engagé. -
Réfugiés, sinistrés, sans-papiers : Politiques de l'exception
Michel Agier
- L'Harmattan
- 17 Janvier 2012
- 9782360850273
Les textes réunis dans ce hors-série par Michel Agier, anthropologue et directeur de recherche à l'EHESS, décrivent les formes de la mise à l'écart du rejet des étrangers et autres indésirables - de l'Europe à l'Afrique du nord et au Proche Orient, de l'Afghanistan à l'Amérique latine. Ils mettent également en évidence les conflits, tensions et révoltes dont ces situations d'exception sont le lieu.
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Anthropologie du carnaval ; la ville, la fête et l'Afrique à Bahia
Michel Agier
- Parentheses
- Eupalinos
- 12 Février 2000
- 9782863646151
A salvador de bahia, au brésil, le carnaval rassemble, pendant cinq jours et cinq nuits, un million de personnes dans les rues.
Dans ce qu'on appelle au brésil " la guerre des carnavals ", celui de bahia concurrence désormais le carnaval de rio en popularité et participation. l'histoire de ce succès a commencé avec son " africanisation ", née au milieu des années soixante-dix dans les quartiers noirs et déshérités de la ville. cette " anthropologie du carnaval " en fait la chronique en privilégiant trois thèmes : la ville - deux millions d'habitants, " rome noire " et ville métisse, exotique, inégalitaire et parfois raciste -, la fête - situation liminaire dans laquelle des exercices rituels peuvent être imaginés sans entrave - et l'afrique - vaste creuset, culturellement métis, d'une nouvelle identité noire brésilienne.
Tout en s'appuyant sur des données ethnographiques inédites, les analyses dépassent largement le cas brésilien et abordent des questions que l'on retrouve en bien des points de la planète : les fondements des mouvements identitaires et leurs excès ; les sources et les procédés de l'invention culturelle ; les sens, multiples et contradictoires, du métissage. elles s'interrogent, enfin, sur la place du rite dans nos sociétés urbaines et contemporaines : tous les ans dans la rue, des milliers de parades et mascarades inventent d'autres mondes et créent, pour un instant, d'autres identités.
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L'invention de la ville - banlieues, townships, invasions et favelas
Michel Agier
- Archives Contemporaines
- 1 Janvier 1999
- 9789057090141
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Anthropologues en dangers ; l'engagement sur le terrain
Michel Agier
- Nouvelles Editions Place
- Cahier De Gradhiva
- 9 Décembre 1997
- 9782858933006
Peut-on encore faire de l'ethnologie lorsque les terrains classiques de recherche sont occupés par la guérilla, quand leurs habitants vivent sur les décombres des guerres d'Indochine ou sont touchés par l'épidémie du sida parfois sans le savoir ? Comment définir sa position vis-à-vis des indiens d'Amazonie ou des aborigènes d'Australie lorsqu'ils développent au plan local et international des stratégies politiques désespérément identitaires ?
L'implication personnelle des anthropologues sur le terrain, condition première de leur métier, est devenue en cette fin de siècle une forme particulière d'engagement : nécessaire, parfois demandé dans l'urgence, mais aussi ambiguë, et moralement inconfortable.
Les témoignages, les bilans et les pistes de réflexion de cet ouvrage montrent la richesse et les difficultés, théoriques et politiques, de l'engagement critique. Savoir s'impliquer sur le terrain aujourd'hui, cela nécessite même d'être parfois politically incorrect...
Préface de Marc Augé. -
La condition cosmopolite ; l'anthropologie à l'épreuve du piège identitaire
Michel Agier
- La Decouverte
- Sciences Humaines
- 28 Février 2013
- 9782707174086
Un long moment d'incertitude s'est installé dans le monde. Les vies précaires durent plus longtemps et l'on s'y habitue ; le " kit d'urgence ", et plus généralement les matérialités provisoires et démontables ont pénétré l'architecture, l'industrie et l'art ; les mobilités, qu'elles soient urbaines ou planétaires, sont plus nombreuses, plus massives et parcourent les villes et la planète sans direction unique ou définitive, sans ancrage fixe. Le regard sur le monde change aussi, les incertitudes intellectuelles accompagnent logiquement la fragilisation du monde... À cette incertitude généralisée répond un idéal de " gouvernance " mondiale favorisant les fragmentations et créant un dispositif de mondes étanches où s'exerce le contrôle et où l'adhésion au système est sans cesse recherchée.
Dans ce dispositif, chacun est renvoyé à une identité prétendument essentielle, authentique et " vraie ". Ces assignations identitaires sont centrales aujourd'hui dans le monde. Elles font parfois appel à l'anthropologie, dans ses versions les plus culturalistes et différentialistes, aux fins de séparations et de rejets. Mais le même discours rejette aussi tous ceux qui, reprenant et transformant les langages mêmes qui les ont confinés dans les marges (" Roms ", " Noirs ", " réfugiés " ou " sans-papiers "), réclament ou imposent leur présence-au-monde, parce que ce monde est à la fois plus accessible et plus fermé que jamais.
Dans ce livre, Michel Agier veut rendre compte de cette dynamique paradoxale et la comprendre, sans jugement de surplomb. Sa réflexion invite le lecteur à reconsidérer les sens et les usages de la frontière, conçue ici comme ce qui nous fait humains en instituant la place et l'existence sociale de chacun tout en reconnaissant celles des autres. Lieu de passage, la frontière est instable, mouvante, sans cesse négociée. Le mur est son contraire, il est à la frontière ce que l'essentialisme identitaire est à l'altérité.
En plaidant pour la validité de l'approche anthropologique, Michel Agier cherche ici à dépasser le piège identitaire, à montrer que d'autres mots, d'autres manières de penser, sont possibles. Réapprendre à passer les frontières où se trouve l'autre, à les reconnaître et à les fréquenter, est devenu l'un des enjeux majeurs de notre temps.
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Gérer les indésirables ; des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire
Michel Agier
- Flammarion
- Bibliotheque Des Savoirs
- 4 Novembre 2008
- 9782082105668
Selon les chiffres officiels, cinquante millions de personnes dans le monde sont «victimes de déplacements forcés». Réfugiés, demandeurs d'asile, sinistrés, tolérés, déplacés internes..., les catégories d'exclus se multiplient, mais combien sont ignorées : retenus, déboutés, clandestins, expulsés... Face à ce drame, l'action humanitaire s'impose toujours plus comme la seule réponse possible. Sur le terrain, pourtant, le «dispositif» mis en place rappelle la logique totalitaire : permanence de la catastrophe, urgence sans fin, mise à l'écart des «indésirables», dispense de soins conditionnée par le contrôle, le filtrage, le confinement ! Comment interpréter cette trouble intelligence entre la main qui soigne et la main qui frappe ? Après sept années d'enquête dans les camps, principalement africains, l'auteur révèle leur «inquiétante ambiguïté» et souligne qu'il est impératif de prendre en compte les formes de contestations et de détournements qui transforment les camps, les mettent en tension, en font parfois des villes et permettent l'émergence de sujets politiques. Une critique radicale des fondements, des contextes et des effets politiques de l'action humanitaire.
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Le couloir des exilés ; être étranger dans un monde commun
Michel Agier
- Croquant
- 13 Janvier 2011
- 9782914968850
Un conflit est ouvert à propos de la liberté de circuler et de la possibilité pour chacun de trouver une place dans un monde commun.
Arrêtées par les murs et les législations protectionnistes des Etats-nations, des millions de personnes ne trouvent plus le lieu d'arrivée de leur voyage, et n'ont pas non plus d'autres ailleurs où aller pour se protéger, se reconstruire, revivre. Dans cet exil intérieur, de nouveaux lieux, " hétérotopiques ", apparaissent, se développent et se fixent, et avec eux une nouvelle conception de l'étranger, celle de l'indésirable au monde.
La frontière, le camp, la jungle ou le ghetto dessinent cette nouvelle topographie de l'étranger : un couloir des exilés se forme, ou règnent l'exception, l'exclusion et l'extraterritorialité, mais où parfois des transformations sociales ont lieu, où la marge devient refuge, à nouveau habitable et même vivable. Sur le chaos du présent s'inventent des mondes à venir... Face aux politiques de la peur et de l'enfermement, l'anthropologue Michel Agier défend une cosmopolite de l'hospitalité, seule à même de fonder une " anthropologie monde ", qu'il conçoit comme une pensée des rencontres et des reconnaissances de l'autre, "avec le monde commun en tête ".
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Cinquante millions de personnes dans le monde sont victimes de déplacements forcés, provoqués par les guerres et la violence. C'est tout un «pays» qui se crée, une population définie par le seul qualificatif de «victime» et réduite à un seul impératif, son maintien en vie hors de chez elle. Réfugiés afghans, déplacés colombiens, déportés rwandais, refoulés congolais, Tchétchènes, Somaliens, ils ont connu les massacres, la terreur et l'exode. Puis les camps, l'assistance humanitaire et l'attente interminable. Ils sont les emblèmes d'une nouvelle condition humaine qui se forme et se fixe au loin, sur les bords du monde.
Ce livre voudrait donner à comprendre le processus, actuel, de mise en quarantaine d'une partie de notre planète, et décrire ce qui se passe, ce qui est vécu : parler des souffrances, mais critiquer la victimisation dont les réfugiés sont l'objet. Montrer l'ambiguïté et la souillure des identités formées dans et par les guerres sales, mais aussi l'action qui permet aux réfugiés et aux déplacés de retrouver dans le camp même une place sociale, une humanité.
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Tout ce que fait l'ethnologue a une double dimension.
L'une est minutieuse, le détail est son ami, la moindre différence l'intéresse. Il enquête sur les relations sociales, les systèmes de parenté. Il cherche à comprendre les moteurs de la mémoire, de l'oubli, du secret. Les peines, les joies, des gens qu'il rencontre, constituent la matière de sa réflexion. L'ethnologue fait sa récolte en remuant la terre séchée des évidences : son savoir-faire a quelque chose du paysan; le terrain est comme la terre, il se malaxe, se triture et on le travaille.
Et voici l'autre dimension de son métier : tout ce qu'il apprend là-bas, l'ethnologue le montre ici. Il le ramène pour comparer, montrer ce qu'il y a de commun dans ce monde de différences. C'est ce qui fait de lui un anthropologue : sa recherche vise à construire un savoir sur l'humain, de portée universelle.
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Esquisses d'une anthropologie de la ville ; lieux, situations, mouvements
Michel Agier
- Academia
- 30 Décembre 2009
- 9782872099634
Michel Agier a enquêté pendant plusieurs années dans les quartiers périphériques, les établissements précaires et les campements, en Afrique noire, en Amérique latine et plus récemment en Europe. Il défend, dans cet ouvrage de synthèse, la possibilité, et
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A la naissance de tout ghetto il y a un refuge. Lieu d'une mise à l'écart, d'un abri dans un contexte hostile, il devient le nom d'une communauté de survie, dont l'avenir dépendra de sa relation aux autres et à l'État.
En attendant, aux yeux de l'anthropologue, l'habitant du camp, du campement ou du ghetto édifie, dans cet écart, sa part d'un monde commun qui est encore largement à faire ; et il montre ainsi l'universalité des histoires de reconstruction de soi et des lieux. Le maintenir enfermé dans son refuge originel, c'est nous enfermer nous-mêmes. L'ouvrir, c'est nous sauver tous.
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Babels : enquêtes sur la condition migrante
Michel Agier, Stefan Le courant
- Points
- Points Essais
- 8 Avril 2022
- 9782757895139
À partir de 2015, une quarantaine de chercheuses et chercheurs en sciences sociales se sont mobilisés pour comprendre la « crise migratoire » en France, en Europe et en Méditerranée. De Lesbos à Calais, de Beyrouth à Berlin, de Lampedusa à Paris, ils ont suivi les parcours des exilé·es poussé·es sur les routes par les troubles politiques, sociaux, environnementaux. Les relations qui lient ces migrante·s aux États, aux villes et aux sociétés d'accueil font naître les Babels de demain.
Pour le débat public et au-delà, ce livre offre une nouvelle compréhension de la condition migrante contemporaine.
Coordination : Sarah Barnier, Céline Barré, Nathalie Bernardie-Tahir, Véronique Bontemps, Yasmine Bouagga, Sara Casella Colombeau, Assaf Dahdah, Camille Gardesse, Marjorie Gerbier Aublanc, Camille Guenebeaud, Carolina Kobelinsky, Chowra Makaremi, Evangeline Masson Diez, Sarah Mazouz, Nicolas Puig et Camille Schmoll.
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Une pensée de la binarité a produit, partout, des rapports de domination en même temps que des frontières figées. Or, les rapports de domination exercés sur le monde sont aujourd'hui plus souvent envisagés comme la raison de sa perte. Dans ce contexte déstabilisant, entraînant de grandes inquiétudes, l'anthropologie apparaît comme une science providentielle !
Nous proposons de considérer la question trans au sein de situations où se rejouent et parfois se défont les binarités. Les phénomènes de passing de classe et de race ont ainsi contribué à remettre en cause les classifications et leurs limites, et jusqu'au principe même de leur normativité.
Terrain limite des « identités frontalières » (Miano), la question trans ouvre ainsi l'horizon d'une épistémologie nouvelle, qui est aussi une politique : celle de l'errance et de l'incertitude contre la fixité et la racine.
Ce numéro de Monde commun analyse les incertitudes de la race et du genre, les dédramatise et les replace dans un débat public plus large et nécessaire sur les frontières.
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Gilles Raynaldy a photographié la « Jungle de Calais » au fil des neuf mois précédant l'évacuation des réfugiés qui y étaient installés, entre février et octobre 2016. Dans le récit en forme de journal qui ponctue les images, il raconte son expérience d'étranger accueilli par les habitants d'un camp devenu, avec le concours de nombreux bénévoles, un lieu de vie commune, malgré la précarité et la répression. Si Gilles Raynaldy porte témoignage, c'est avant tout de sa propre découverte de ce territoire, du temps qu'il y a passé et des rencontres qu'il y a faites, comme des difficultés et des incertitudes qui furent les siennes. L'écrivaine Marielle Macé éclaire l'approche du photographe, sa présence non intrusive, son attention aux lieux, aux détails, aux gestes. L'anthropologue Michel Agier rappelle, lui, les formes urbaines et les usages sociaux qui s'inventèrent dans la Jungle et dont les enseignements demeurent actuels.