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Jorge de Sousa noronha
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« Dans toute vie humaine il y a nécessité de chercher la mesure. N'ayant rien trouvé de mieux, j'ai construit ma vie avec règles et compas, prit le temps de calculer les moyens, les pour et les contre. J'ai tracé des droites et des courbes, et pas toujours les bonnes, des images et des mots, cherchant inspiration dans une architecture qui m'apparaissait évidente... J'ai gardé des maîtres, cependant, le sens du beau et de la géométrie, l'intuition de l'espace infini et des perspectives concrètes, j'ai gardé de la vie le sentiment d'une rigueur nécessaire et pas toujours observée. Le monde n'est pas seulement ce que l'on voit, mais ce que nous faisons avec nos paroles. Car l'exacte géométrie, l'ordre juste des choses et des mots est en soi une exigeante fatalité. Elle nous survivra de toute manière. » Comme des pierres somnolentes, ces éclats de vie sortent entiers non pas de nulle part mais de la vaste carrière d'un vécu, comme des images de choses vues, de moments retenus, de souvenirs parfois douloureux. Ils surgissent chaque fois comme des rêves plus ou moins flous qu'il faut saisir vite avant qu'ils ne s'évanouissent, si l'on veut en garder une trace. Jörge de Sousa Noronha est né à Lisbonne en 1936. Il est installé à Paris depuis 1961. Artiste, écrivain, spécialiste et expert en arts graphiques, il est l'auteur de divers ouvrages consacrés à l'histoire et aux techniques de l'estampe, et d'un essai, Les Imagiciens. Enseigne l'estampe et l'archéologie de l'image à l'EAC, l'École Supérieure d'Art Communication à Paris. Les textes poétiques réunis dans ce premier recueil, écrits directement en langue française, traduisent une pensée originelle partagée entre deux mondes, entre deux formes de langage, entre deux existences. Ils en portent sans doute quelques indicibles traces qui leur confèrent un parfum singulier.
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Nous vivons dans un état d'image permanent. L'image est intimement liée au concept de sa perception et constitue une problématique qui est propre à la nature humaine. L'intimité de l'auteur avec les métiers de création d'images imprimées l'a inévitablement conduit à une réflexion d'ensemble sur les diverses approches de l'image visible et sur les conditions particulières où cet objet-image a pu naître, vivre et se reproduire. Les sept vies de l'image développées ici sont les sept strates ou les temps essentiels à la compréhension d'une imagerie totalitaire, dont les « imagiciens » sont à la fois les instigateurs, les fabricants, les dépositaires et, finalement, quelque part, les victimes consentantes.