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Jean marie Drot
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Placé sous le signe de l'ami Joseph Delteil, auquel Jean-Marie Drot devait consacrer un film, "Vive Joseph Delteil", puis un essai : "Joseph Delteil, prophète de l'an 2000", "L'île" est un livre soliloque : un vieil homme se remémore ses errances entre Paris et Les Cyclades, entre l'Occident désabusé et la Grèce, cet Extrême-Orient de l'Europe où il a tenté de faire peau neuve, de retrouver sa liberté.
Sous le regard complice des déesses et des dieux, en communion avec Homère, Ariane et Thésée, le voyageur se métamorphose, se dépouillant des modes parisiennes et des faux besoins de la société de consommation. Au contact des éléments premiers les vagues, le vent, la lumière, il retrouve, sous l'invitation de Delteil "Vivre de peu", l'éternité rimbaldienne, "La mer allée avec le soleil".
C'est la lumière cycladique qui a illuminé ses nuits de pluie, de surmenage et de défaites urbaines, repoussé la tentation au renoncement. Dans l'ivresse de la plage enfin retrouvée, remontent en lui les lointains souvenirs de la guerre et de la Libération, les images des voyages aux quatre coins du monde mais comme étrangers tout à coup. Tout allait basculer dans le bleu du ciel quand, au cours d'une partie de pêche à la dynamite, l'explosion arrache la main droite du narrateur qui rejoint ainsi la tribu des manchots célèbres : Cervantès ou Cendrars. Tel était peut-être le prix à payer pour une seconde naissance.
Une confession lyrique et païenne, ponctuée par les accents du sirtaki et les lampées de vin grec. Une invitation panthéiste à communier avec la nature. Avec la vraie vie. -
Ah cette Marie ! Quel havre de paix elle était pour le petit Jean ! Longuement, Marie m'avait enfoui dans son tablier sans dire un mot, me serrant si fort que j'en ai perdu la respiration. Blotti contre elle, j'ai retrouvé un peu de l'insouciance que le brusque départ de ma mère avait effacé.
Jean, devenu Jean-Marie, est parvenu à une époque de sa vie où il écoute le grignotement des vers dans les poutres et où il constate avec un brin de philosophie, en compagnie de La Rochefoucault, que peu de gens savent être vieux. Mais lui rêve, comme toujours, de femmes sur blason d'azur. Toutefois, dans ce firmament, l'une d'elles l'emporte sur les autre, de cent coudées : Grand-Mère Soleil. Il est vrai qu'il aime océaniquement (ou égéennement si vous préférez) cette grand-mère. Il y a du Delteil à la fois chez elle et chez cet homme généreux et tellement amical. Tous les deux, ils parlaient avec les yeux. Jean-Marie aime citer René Char : Avec ceuc que nous aimons, nous avons cessé de parler, mais ce n'est pas le silence. Loin de là !
Laissons les oiseaux prendre leur envol, comme le jour de l'enterrement de Grand-Mère Soleil au cimetière d'Essey-les-Nancy ! Marie non plus ne s'arrêtait jamais.
La grand-mère ne tenait pas en place : elle avait la bougeotte, c'est elle sans doute qui, dès mon plus jeune âge, m'a transmis le virus du voyage. Le Grand Voyage, sans fin et à jamais !
Il lui consacre ce livre, en hommage, et parce que, écrit-il : Je te le répète, le temps n'est plus de séduire, moins encore de conquérir, mais de vous dire simplement MERCI !
Claude Carrez
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Au début des années soixante, Jean-Marie Drot tourne pour la télévision française une série de treize émissions, les Heures chaudes de Montparnasse, pour lesquelles il interroge les principaux protagonistes de cette bohème mythique.
Les récits de ces "montparnos" reconstituent d'une manière extrêmement vivante la vie intellectuelle de Montparnasse pendant un demi-siècle. André Salmon nous raconte sa première rencontre avec Paul Fort à la Closerie des Lilas, Jean Cocteau évoque Raymond Radiguet - "une usine de cristal alimentée d'alcool" -, Elsa Triolet ranime le souvenir de Maïakovski et du célèbre hôtel Istria, André Masson réinvente l'ivresse du carrefour Vavin, ce "salon en plein air sous les étoiles". A travers souvenirs et anecdotes de ceux qui les ont bien connus, le lecteur rencontre Soutine et Modigliani, Picasso et Léger, Derain et le Douanier Rousseau, et, en fin de voyage, Alberto Giacometti...
Jean-Marie Drot est auteur-réalisateur à la télévision française depuis 1951 (il a notamment tourné une série avec André Malraux, l'Art et les Hommes et Journaux de voyages), auteur de nombreux livres et voyageur impénitent. Il a été directeur de la Villa Médicis à Rome de 1984 à 1994.
Née en 1952, Dominique Polad-Hardouin est titulaire d'un doctorat en Géographie urbaine. En 1994, à l a suite des Heures chaudes de Montparnasse, elle soutient une maîtrise d'histoire de l'art sur le thème du Portrait croisé parmi les artistes de Montparnasse. Elle travaille actuellement à la Fondation Kikoïne.
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«On part vers une île à la fois pour disparaître, pour couper, et dans un rêve de totale métamorphose, mais on sait bien en même temps qu'on va sur l'île pour être plus disponible à certaines rencontres...» Jean-Marie Drot. Jean-Marie Drot nous emmène à Ios, une île des Cyclades, et à Haïti en passant par la Villa Médicis. Il partage avec nous son amitié pour des hommes qui sont eux-mêmes des îles : Joseph Delteil et André Malraux.
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L'auteur : Écrivain, poète, grand voyageur, ancien directeur de la Villa Médicis à Rome, homme de télévision, Jean-Marie Drot a réalisé de très nombreux films, notamment : Les Heures chaudes de Montparnasse (14 émissions présentant plus de 150 écrivains, poètes, artistes, comédiens, compositeurs, photographes...), Les Peintres naïfs (13 films sur Haïti, la Yougoslavie, la Pologne...), de très nombreux journaux de voyage (La Grèce, Venise, l'Egypte, le Québec, New York...), ainsi que le monumental Journal de voyage à la recherche des arts du monde entier avec André Malraux (plus de 14 films).Le livre : Aux antipodes de L'île, histoire d'une renaissance solaire, La Maison d'en face est une longue méditation sur une enfance sans cesse conjurée et l'enfouissement dans une maison solitaire de la campagne lorraine. Derrière le silence, le regard obsédant de l'enfant mort. De l'enfant fusillé que le narrateur porte tel un calvaire depuis bientôt cinquante ans. Obscure histoire d'un adolescent exécuté par la Résistance pour son appartenance à la Milice, et dont le souvenir hante à jamais le narrateur. Déchiré par ses cauchemars et la désolation du jardin qui le sépare de la maison d'en face, fermée, abandonnée sans doute, le narrateur tente de retrouver sa réalité. C'est, par bribes disparates, l'évocation d'une enfance coincée entre une boîte à curés et une famille distante, et la tentative de s'approprier le mystère de la maison d'en face. Car, brève accalmie, un matin, celle-ci s'est ouverte : un homme jeune, une jeune femme, Bérénice, y viennent, un moment, y abriter leurs amours et leur impuissance à communiquer. Liaison bientôt interrompue, solitude à nouveau omniprésente, il n'en faut pas plus pour que le narrateur/voyeur, s'arrache au silence et rejoigne Paris pour s'y perdre, substituant à l'étouffante retraite campagnarde l'isolement inhumain de la capitale où il va disparaître. La restitution d'une existence qui a manqué le rendez-vous avec l'amour, la fascination pour la mort et le silence. La peinture, lambeaux par lambeaux, d'un quotidien obscur partagé par tous ceux qui restent englués dans les habitudes et la soumission.
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Premier roman "noir" de Jean-Marie Drot, La longue nuit de Bibemus nous plonge dans une histoire nocturne et complexe, où l'enquête ne porte pas sur l'identité de l'assassin, mais plutôt sur les causes du crime.
Marchand de tableaux à Paris, Jacques, notre "héros", tourmenté et cultivé, vient d'assassiner sa maîtresse, Dora. Se rappelant un pèlerinage accompli dans sa jeunesse sur les traces de Paul Cézanne, Jacques se réfugie dans un "bastidon" perdu dans la campagne aixoise. Là, durant trois jours et trois nuits, il va chercher à comprendre pourquoi, sans raison apparente, il a tué la belle Polonaise. La jalousie serait-elle l'explication de son geste ? À moins que ce ne soit un accès de folie...
En s'enivrant de vin, dans la solitude de sa cabane sur le plateau de Bibemus, au-dessus des carrières portant ce nom étrange, Jacques devient son propre juge. D'un souvenir à l'autre, il reconstitue l'histoire de sa vie et, peu à peu, son acte monstrueux va lui révéler la vérité. -
Le songe de Poliphile
Thierry Ledoux, Jean-marie Drot
- Trans Photographic Press
- 23 Octobre 2014
- 9791090371286
Thierry Ledoux, un photographe, qui, peut-être, cherche à décrypter son destin futur, non pas dans le marc de café, mais dans l'écorce des arbres du monde entier.? Comme tout photographe qui se respecte, Thierry Ledoux est aussi un infatigable voyageur. Où n'est-il pas allé ?..
Thierry serait-il paysagiste ? À la recherche de l'insolite, de la catastrophe sanglante, du beau sublime, ou de l'incroyable diversité des visages humains de par le monde ?
Thierry, lui, secrètement, se passionne pour les arbres ou plus exactement pour L'ARBRE, non pas pour le pittoresque des branches ou pour leurs formes bizarres, mais plutôt pour l'écorce, et ce qu'il y voit (et que très probablement nous ne verrons jamais) relève d'une sorte de magie visuelle.
Ainsi, Thierry réussit à nous prouver que, certes, l'arbre peut porter des fruits mais aussi susciter pour celui qui le regarde d'assez près toutes sortes de fantasmagories. Et là que n'ai-je pas découvert ? (.)