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Imprimé à compte d'auteur en 1938, Le Pote, 1916 n'avait jamais été édité et son intérêt était resté confidentiel. Le roman est centré sur la forte amitié entre Rallie (on n'a pas de mal à y reconnaître Rallon lui-même) et son « pote », Bouboule, « un gros soldat, un rouquin à la démarche pénible ... » Nous sommes sur le front et nous voyageons de Nancy à Verdun. Écrit à hauteur d'homme et à ras-deterre par un homme qui a fait cette guerre, c'est le quotidien des combattants qui est au coeur de l'écriture : alcool, nourriture, poux, rats, saleté, peur, horreur des batailles, paysages, relations entre soldats et avec les civils, sexualité et amour mais aussi critique des supérieurs ainsi que de la conduite et de la nécessité de la guerre. Pas de haine de l'ennemi, en tout cas, dans ce roman où deux soldats essayent seulement de tenir coûte que coûte. Sa sincérité, sa description du conflit qui y est tout sauf un décor, méritent en tout cas largement qu'on le lise encore. Il pose aussi le problème, si fréquent et toujours d'actualité, du rapport entre expérience militaire et fiction.
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En 1920, la terre est un bon investissement pour les petits paysans de la Gâtine poitevine. Le long du Thouet, les récoltes sont prometteuses et la pêche est bonne ! Ernest et Clémentine Brémaud auraient pu acheter la ferme des Ormes dans sa totalité mais, à trop hésiter, ils ont dû se contenter de la partager avec les Gendron.
Les Brémaud regrettent leur manque d'audace mais, après tout, la ferme ne reviendra-t-elle pas à leur petit Joseph quand il aura épousé Eglantine, la fille Gendron ? Même si Clémentine sait qu'il faudra attendre bien des années avant de voir son rêve se réaliser.
La guerre qui arrive, avec son lot d'incertitudes, ses prisonniers, ses réquisitions, ses occupants, pourrait bien remettre en cause le mariage tant espéré : Joseph reviendra-t-il ? Églantine saura-t-elle attendre son fiancé ?
Avec beaucoup d'empathie, mais sans complaisance, Germain Rallon nous emmène dans le monde paysan d'entre les deux guerres. Les petits agriculteurs, habitués aux rigueurs de la campagne, aux aléas de la vie et de l'Histoire, peuvent enfin espérer des jours meilleurs grâce aux progrès agricoles et aux emprunts.
Loin de la fresque pittoresque, La Vache et le Veau présente un tableau intimiste de la vie à Lhoumois, petit village des Deux-Sèvres. C'est surtout la générosité, la solidarité et le courage de ces modestes paysans que l'auteur met en valeur, dans ce troisième roman inédit. Dans la continuité de L'Ouche aux Brebis, l'instituteur-écrivain, qui partage la vie des ruraux, nous livre un tableau plus vrai que nature et bien plus parlant qu'une étude historique.
Un roman dédié au monde paysan.
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« Les conditions de vie des agriculteurs d'Aubigny ont bien changé depuis l'époque (1896) que nous allons vivre avec eux durant quelques années. Cette petite commune du bocage qui hasarde un oeil timide sur la plaine du Poitou, comptait alors un peu plus d'un demi-millier d'habitants menant une âpre existence. Une seule grosse ferme d'une centaine d'hectares, « Le Logis » ; deux propriétaires à peine aisés ; une cinquantaine de petits cultivateurs exploitant de cinq à dix hectares de terres ;
Une vingtaine de journaliers qui se louaient l'été pour les moissons ; une quarantaine de miséreux, possédant tout juste les quatre murs d'une masure à plancher de terre tassée... » C'est ainsi que Germain Rallon décrit la région poitevine qui l'a vu naître, près de Thénezay, et c'est dans ce cadre modeste qu'il situe l'action de son roman. Autour du café, de l'église ou du château, sur les chemins et les routes, dans les humbles maisons, on rencontre des personnages hauts en couleur : Pigrelé, le cafetier, Monsieur Berthomé, le maître d'école, la mère Rouillotte, qui sait tout sur tout le monde, le père Toulé, guérisseur et sorcier, Pergaud, le petit cultivateur, et sa femme Delphine... On y croise aussi Sauze, un valet de ferme rompu aux durs labeurs de la campagne, et qui va vivre une intense histoire d'amour...