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Amor Cherni
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La cité et ses opinions ; politique et métaphysique chez Abû Nasr al-Fârâbî
Amor Cherni
- Albouraq
- Sagesses Musulmanes
- 1 Juillet 2015
- 9791022500593
Le faylsûf n'a donc pas développé des idées personnelles ou arbitraires, ou qui lui auraient « plu » et qui seraient dépourvues de toute nécessité quelle qu'elle soit. Bien au contraire, sa philosophie procède d'une situation historique, la sienne, celle de sa « nation » et de la « Terre habitée » et qui est dictée par une urgence impérieuse, celle d'avertir (tanbîh) les hommes qu'ils sont sur le mauvais chemin et qu'il est temps d'y renoncer pour emprunter celui de l'humanité parfaite, celle qui aura à connaître « le bonheur en vérité ».
Il devait être convaincu que cette philosophie n'était pas la sienne, mais celle qui lui était conférée par l'Intellect agent, dont la fonction est « de prendre soin de l'animal raisonnable » afin de lui faire atteindre sa « dernière perfection » (iktimâlahu al-akhîr). Il devait se sentir en communication avec cet « Intellect séparé », étant devenu lui-même un « intellect en acte » et qu'il en recevait cette « chose qui est comme la lumière du soleil » qu'il devait transmettre aux « animaux raisonnables », afin d'éclairer leur chemin et les aider à sortir de leur animalité pour accéder à la condition d'« homme qui est [vraiment] homme ».
C'est ce qui fait que cette philosophie est exprimée dans un discours mal élaboré, mal ajusté, parfois contradictoire du moins en apparence, souvent répétitif et dont certaines séquences se reproduisent à l'identique ; tel un discours révélé, elle se ressent manifestement de l'absence du labeur et de la peine propres à toute oeuvre humaine. Tout se passe comme si al-Fârâbî écrivait sous la dictée de l'Intellect agent, dans un état de semi-conscience.
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Premier ouvrage en français sur un des penseurs les plus influents au 19ème siècle dans le monde musulman. Né en 1838, al-Afghani, après une formation relativement traditionnelle en sciences religieuses, il parcourt le monde d'Orient en Occident, au gré des arrestations, des expulsions et des assignations à résidence, jusqu'à ce qu'il décède, empoisonné en 1897 par le médecin particulier du despote Abdülhamid à Istanbul. Sa grande passion fut la politique et son principal objectif était d'intervenir auprès des responsables impliqués dans « la question orientale » pour en changer le cours. Aussi fut-il accueilli et admiré, ou haï et détesté, par les gouvernements et les hommes d'Etat en Orient et en Occident. Cet ouvrage, plus qu'un biographie, révèle des facettes encore méconnues et des documents inédits en langue française.
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Leibniz : la substance et ses prédicats
Amor Cherni
- Nirvana
- La Bibliotheque Universitaire
- 20 Décembre 2019
- 9789938530230
Ainsi donc tout ce qui advient dans le microcosme de la monade y advient de l'intérieur et spontanément selon ses propres lois, celles qui y ont été déposées de tout temps et depuis le commencement de son existence. Qu'une substance simple, une et « sans fenêtre », soit en mesure d'exprimer l'univers dans son infinie complexité, sans y être attachée par aucune autre chaîne que celle de l'harmonie, c'est là, Leibniz l'a dit dès le Discours, un « paradoxe considérable ». Mais il ne l'est pas plus que celui de « dire qu'une huître pense » et pourtant l'on voit maintenant qu'il en est bien ainsi et que la monade perçoit le monde, autant que l'huître le pense. Mais elle le pense comme une huître peut le penser, c'est-à-dire par des perceptions confuses et enveloppées, en proportion avec ses sens et son âme. En elle, pourtant, comme en toute âme ou en toute monade, on pourrait connaître la beauté de l'univers (...) si l'on pouvait déplier tous ses replis, qui ne se développent sensiblement q
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La révolution tunisienne ; s'emparer de l'histoire...
Amor Cherni
- Albouraq
- Etudes
- 29 Mai 2011
- 9782841615230
Comme toutes les révolutions populaires, la révolution tunisienne est un événement au sens que nous avons donné à cette notion. C'est un fait inattendu et qui a surpris tout le monde, « observateurs », militants et même ceux qui en étaient les acteurs. Il est vrai que plusieurs couches de la population, plusieurs groupes politisés ou non, sont entrés en confrontation avec le pouvoir despotique depuis longtemps. Depuis le milieu des années soixante, les procès politiques se sont succédés ; des centaines, sinon des milliers de militants politiques, ou syndicaux, ou « associatifs », ou même des jeunes qui ont été convaincus de « surfer sur le net », ont connu les geôles de la DST, les prisons civiles ou le bagne de Borj Erroumi. Un soulèvement populaire a même eu lieu, en 2008, au « bassin minier » du Sud, qui a mobilisé la société civile, avec hommes, femmes et enfants, et qui a été étouffé par une répression sauvage. Une série de faits a donc eu lieu qui exprimaient le mécontentement du peuple et de ses couches les plus lésées ou les plus « conscientes ». Mais au moment où les événements de Sidi Bouzid se sont déclenchés, personne, absolument personne, ne croyait qu'ils allaient engendrer une révolution aboutissant à la chute du système despotique et la fuite de son chef.
Il est évident, en tout cas, que cette logique n'a rien à voir avec la causalité mécanique et nécessaire qui veut que dès que les causes sont posées, les effets en résultent nécessairement.
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Épistemologie de la transparence : Sur l'embryologie de A. von Haller
Amor Cherni
- Vrin
- 3 Mai 2000
- 9782711613519
Albrecht von Haller (1708-1777) est à plusieurs titres une grande figure du XVIIIe siècle. Poète et savant à la fois, il a touché aux domaines les plus variés : de la physiologie à la poésie, de la botanique à la médecine et de l'embryologie aux sciences administratives et juridiques. A travers cette étude sur la théorie de la génération se trouvent posées les questions centrales de la science hallérienne : comment juger du caché par le manifeste? Dans quelle mesure celui-ci représente-t-il celui-là? Le réel épuise-t-il le possible?
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Cette étude est une contribution au débatmené depuis longtemps, à propos de la position de Xénophon relativement à la tyrannie.
Certains sont allés à croire qu'il en a fait « l'éloge ». C'est contre cette thèse et d'autres qui la relaient en la nuançant, que se construit l'argument développé ici à partir de l'analyse de l'Hiéron de Xénophon dont on montre la partition en deux temps : celui où il fait le procès de la tyrannie et celui où il ébauche une forme de pouvoir politique qui lui soit alternatif.
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Figures de l'émigration dans la littérature arabe contemporaine
Amor Cherni
- L'Harmattan
- 1 Janvier 2005
- 9782747574587
D'où vient le malaise vécu aujourd'hui par les sociétés arabes ? Telle est la question posée par les romans qui sont ici étudiés. La littérature arabe contemporaine, qui a eu la chance d'échapper à la grisaille générale qui frappe tout ce qui tourne autour du pouvoir politique, a peut - être eu le mérite d'entretenir et de méditer cette question, dans son silence et sa solitude. En observant le quotidien, en se mettant à l'écoute des gens modestes, en adhérant à leurs rêves et à leurs espoirs, elle sonde le réel et indique les voies de ses transformations nécessaires. Elle trouve dans l'"émigration" un observatoire idéal.
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Avec cette étude, entièrement vouée à la pensée du sensible, nous faisons un pas de plus dans l'exploration du concept de transparence au sein de l'épistémè classique. Trois axes semblent y trouver leur origine et leur convergence : les thèses cosmologiques sur l'origine du monde et en particulier de la terre et des planètes, les théories physiologiques sur l'origine du vivant et les spéculations éthiques sur le commencement de la société civile. La cosmologie, l'embryologie et la philosophie politique ont, simultanément et indépendamment l'une de l'autre, développé ce concept qui, sous leur influence, s'est étendu vers d'autres horizons, tels la réflexion sur l'âme, le langage, l'art, ou les institutions sociales. Mais tous ces domaines, dans leur accord comme dans leur divergence, semblent s'articuler sur un socle commun qui vaut comme une conception générale du monde, incluant une ontologie qui s'exprimait à travers une physique de la matière, une métaphysique du devenir où les êtres et les choses n'existent qu'à travers les différentes formes qu'ils peuvent revêtir, et une théorie de la connaissance qui finit par s'affirmer dans un rationalisme critique.
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Penser le sensible Tome 2 ; génération
Amor Cherni
- Les Points Sur Les I
- 4 Décembre 2017
- 9782359302332
La génération ou la reproduction est la venue au monde de l'être vivant. Ce phénomène pose de redoutables problèmes aux savants classiques (XVII°-XVIII° s.). Il s'agit d'abord de savoir son mode de production qui varie selon les règnes, les genres et les espèces, allant du plus simple au plus complexe. Mais les savants s'y arrêtent à la distinction de deux formes principales : l'une singulière, l'autre binaire ou duelle. La première est observée chez les végétaux et certains genres d'insectes ou d'animaux inférieurs qui se reproduisent par division. La seconde apparaît chez les animaux supérieurs et nécessite le concours de deux individus.
Cette dualité étonne les savants de l'époque qui cherchent à comprendre la part qui y revient à chacun des parents, la manière dont se fait le mélange, si mélange il y a, ce qui en résulte, etc.
Consacré au courant qui expliquait la génération par la préexistence des germes, le présent ouvrage étudie les réponses que ce courant apportait à ces questions : où se trouvent ces germes ? Que leur apporte la fécondation ? Quels changements sont-ils appelés à connaître dans leur venue à la vie sensible ? Quelles conséquences en résulte-t-il sur le statut de l'espèce, etc.
On montre ici comment ces interrogations et ces débats ont conduit du fixisme de l'époque à l'évolutionnisme d'aujourd'hui.
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"Ce volume complète les deux précédents consacrés à l'étude de l'organisation et de la génération du vivant dans l'âge classique. Il poursuit l'exploration de la naissance et de la formation d'une épistémologie du sensible, appuyée essentiellement sur l'observation et l'expérimentation des phénomènes. Cependant, il se détache des volumes précédents, en tant qu'il ne traite plus des théories purement scientifiques, mais plutôt des spéculations philosophiques qui les ont accompagnées comme leur écho, et qui ont essayé de leur fournir une légitimité rationnelle, hors de l'idéalité intelligible qui, de Platon à Descartes, a posé la rigueur du raisonnement comme garant de la vérité. L'épistémologie du sensible tient à cette question : comment une connaissance, coupée de cette idéalité, entendons des idées innées, des concepts a priori, ou de la véracité divine, c'est-à-dire, une connaissance purement humaine, participant de la fragilité de l'homme, des limites de ses facultés et des bornes de ses sens, est-elle possible ? Cette interrogation à propos de la connaissance s'élargit de proche en proche pour englober une réflexion sur les fonctions psychiques et intellectuelles en général, en tant qu'elles apparaissent intimement liées aux sens. La théorie de la connaissance aboutit ainsi à une psychologie du comportement, qui dévoile l'importance du corps, lequel, jusque-là négligé, sinon méprisé, devient le pivot de toute la vie psychique et intellectuelle."