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Alain Bihr
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Le premier âge du capitalisme (1415-1763) Tome 3 ; un premier monde capitaliste
Alain Bihr
- Syllepse
- Histoire : Enjeux Et Debats
- 7 Novembre 2019
- 9782849507704
Concluant sa somme sur le premier âge du capi- talisme, Alain Bihr explore dans les deux volumes du troisième tome la constitution d'un premier monde capitaliste.
Il en traverse les différents cercles, en partant de son centre et en progressant vers ses marges.
Ainsi sont examinées les différentes puissances d'Europe occidentale qui ont été, tour à tour, motrices de l'expansion outre-mer.
Saisir les avantages respectifs dont ces puissances ont successivement tiré parti renvoie à leurs relations conflictuelles et aux rapports de force entre les ordres et classes qui les constituent.
La Grande-Bretagne, s'appuyant sur les Pro- vinces-Unies et les acquis de sa révolution bourgeoise, finit par en sortir victorieuse, au détriment de la France.
L'auteur revient régalement sur le statut semi-péri- phérique et la forte hétérogénéité des États d'Europe baltique, centrale, orientale et méditerranéenne qui, cause et effet à la fois, ne peuvent prendre part à l'ex- pansion européenne.
Toutefois, certaines d'entre elles (la Savoie, la Prusse, la Russie) pourront réunir des conditions leur permettant, par la suite, de jouer dans la « cour des grands ».
L'ouvrage examine enfin les principales forces sociales marginales, affectées par l'expansion euro- péenne mais encore capables d'y résister et, dès lors, de se développer selon leur logique propre.
Ce qui explique à la fois pourquoi le capitalisme n'a pas pu naître dans la Chine des Ming et des Qing, en dépit de ses atouts évidents, et pourquoi, en se fer- mant, le Japon féodal a au contraire préparé les condi- tions de son rapide rattrapage capitaliste à l'époque Meiji.
Alain Bihr renouvelle et enrichit, grâce aux acquis historiographiques les plus récents, les intuitions et les analyses qui ont jalonné l'histoire du développement capitaliste.
La dimension narrative et descriptive n'est pas le moindre atout de ce travail.
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Le premier âge du capitalisme (1415-1763) Tome 1 ; l'expansion européenne
Alain Bihr
- Syllepse
- Histoire : Enjeux Et Debats
- 6 Septembre 2018
- 9782849506851
La montée en puissance contemporaine des « pays émer- gents », au premier rang desquels la Chine, venant après celle du Japon et des « dragons » sud-est-asiatiques (Corée, Taïwan...), oblige à réinterroger voire à réviser l'histoire du capitalisme. Et de se demander si le premier rôle, longtemps tenu par l'Europe occidentale, au sein de cette dernière n'avait été qu'un accident dont les conséquences seraient en train de s'épuiser et une pa- renthèse en train de se refermer.
Cet ouvrage soutient que, si l'Europe occidentale a été le berceau du capitalisme et a pu, des siècles durant, en constituer l'élément moteur et dirigeant, c'est à son emprise sur le res- tant du monde qu'elle l'a d'abord dû. Ce premier tome revient sur l'acte inaugural de ce processus : l'expansion dans laquelle elle s'est lancée en direction des continents américain, africain et asiatique à partir du 15 e siècle et qui se poursuivra au cours des trois siècles suivants. Cet ouvrage décrit et analyse les deux formes fondamentales de cette expansion : commerciale et colo- niale. Il en précise les principaux acteurs : les États et leurs agents, les compagnies commerciales, les diasporas marchandes, la foule des migrants anonymes, etc. Il en donne le résultat global : la constitution d'un premier monde centré sur l'Europe occiden- tale dans l'exacte mesure où c'est par elle et pour elle que les autres continents vont se trouver interconnectés et progressive- ment privés d'autonomie.
L'ouvrage s'attache à montrer qu'à travers les comptoirs commerciaux ouverts sur leurs côtes autant que par le biais des territoires occupés et colonisés dans leurs arrière-pays, des ré- gions entières de ces continents ont commencé à être soumises à un processus d'exploitation et de domination. Ce processus opère par le biais du commerce forcé et déloyal, par l'échange inégal ou, plus directement encore, par la réduction au servage ou à l'esclavage de leurs populations.
Il explique ainsi comment les sociétés locales ont vu leurs propres circuits d'échange perturbés, leurs structures productives altérées, leurs pouvoirs politiques traditionnels instrumentalisés ou détruits. De la sorte, elles furent subordonnées aux exigences de la dynamique de formation du capitalisme en Europe même.
Mais, loin de verser dans une sorte de misérabilisme à l'égard des pays et populations en proie à l'expansion européenne, l'ou- vrage insiste au contraire sur la résistance qu'ils ont su lui op- poser, en la tenant souvent en échec. Résistance cependant iné- gale, fonction de leur développement historique antérieur et des structures sociales toujours singulières auxquelles il avait abouti.
C'est pourquoi l'ouvrage consacre également une grande attention à l'état de chacune des sociétés que les Européens vont aborder au cours de leur expansion. Il fournit de la sorte un panorama du monde à l'aube de cette dernière.
En dernier lieu, cette analyse de l'expansion européenne tente d'expliquer les divergences qui vont surgir entre les États européens quant au calendrier selon lequel ils vont se lancer dans cette aventure et les formes qu'ils vont y privilégier. Elle se penche également sur les rivalités et conflits qui vont les opposer et redistribuer les cartes entre eux à différentes reprises. Enfin, elle souligne les bénéfices inégaux que les États européens vont retirer de leur expansion outre-mer, dont la pleine explication est cependant renvoyée aux deux tomes suivants de l'ouvrage.
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Le premier âge du capitalisme (1415-1763) Tome 2 ; la marche de l'Europe occidentale vers le capitalisme
Alain Bihr
- Syllepse
- 4 Avril 2019
- 9782849507285
Ce second tome analyse méthodiquement les voies et les formes sous lesquelles se poursuit, du 15 e au 18 e siècle, la transition de l'Europe occidentale du féoda- lisme au capitalisme, sous l'impulsion de l'expansion commerciale et coloniale outre-mer dont a traité en détail le premier tome, L'Expansion européenne, paru en septembre 2018.
S'arrêtant notamment sur le déploiement multi- forme de la manufacture, les prémices de l'industrie mécanique, la formation des premiers marchés pro- prement capitalistes, la mise en oeuvre des politiques mercantilistes, mais loin de s'en tenir aux seuls as- pects économiques de ce processus pluriséculaire, il en scrute tout aussi bien les facettes sociales, politiques et culturelles.
Il comprend donc des développements consacrés à la transition d'une société d'ordres à une société de classes ; à la formation d'un nouveau type d'État, dont la monarchie absolue est le principal mais non pas le seul avatar ; à ces révolutions culturelles majeures qu'ont été la Réforme, la Renaissance et les Lumières ;
Enfin à l'émergence d'un nouveau type d'individualité cultivant son autonomie, appelé à un bel avenir dans les âges ultérieurs du capitalisme.
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La novlangue néolibérale ; la rhétorique du fétichisme capitaliste
Alain Bihr
- Syllepse
- Le Present Avenir
- 4 Mai 2017
- 9782849505526
Cet ouvrage se veut une analyse critique du discours néo- libéral: du discours qui accompagne et justifie les politiques néolibérales mises en oeuvre par la quasi-totalité des gou- vernements de la planète, tout particulièrement en Europe, depuis plus de trente ans maintenant.
Cette analyse part de l'idée que ce discours constitue une variante de ce que George Orwell a nommé, dans son célè- bre roman 1984, la novlangue: une perversion du langage propre aux entreprises totalitaires par laquelle celui-ci en vient à rendre impossible de penser le monde autrement que de la manière dont les maîtres du monde entendent qu'il soit pensé.
L'ouvrage passe ainsi en revue un certain nombre de ter- mes clés de ce discours pour montrer qu'il constitue soit un mot-valise qui passe son contraire en contrebande, soit un mot écran qui fait obstacle à l'usage de son contraire, soit même les deux à la fois.
Cette nouvelle édition de La novlangue néolibérale tient compte du renouvellement du discours néolibéral, notam- ment depuis la crise financière de 2007-2009, qui en a ébran- lélecréditunmoment,sanscependantl'empêcherderetrou- ver finalement sa position prédominante; d'où la nécessité de s'interroger sur les raisons de son étonnante résilience.
Cet ouvrage prolonge et complète une série d'ouvrages antérieurs destinés à mettre en évidence combien les poli- tiques néolibérales ont contribué à aggraver les inégalités sociales: Déchiffrer les inégalités (Syros, 1999), Hommes/ femmes: quelle égalité? (Editions de l'Atelier, 2002), Le systè- me des inégalités (La Découverte, 2008), Dictionnaire des inégalités (Armand Colin, 2014), tous en collaboration avec Roland Pfefferkorn.
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Un constat est établi par les instituts de statistique au sein de l'Europe en crise sociale: une grande partie des dites classes moyennes est en voie de paupérisation relative. Cet ouvrage interroge les fondements des théories de ceux qui prétendent que la «classe moyenne» engloberait de plus en plus la majorité de la population.
Il démontre l'invalidité de ces discours à partir du développement, sous diverses facettes, des inégalités sociales.
L'explication de ces inégalités est reliée aussi bien aux mécanismes de la société capitaliste contemporaine qu'aux politiques d'austérité qui font l'actualité quotidienne au sein de l'Union européenne.
Dans ce contexte, il démontre la validité des notions de rapports sociaux de classes dans toutes leurs richesses.
De ce fait, cet ouvrage accompagne la redécouverte, aussi bien par des médias que par des chercheurs, du salariat.
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La logique méconnue du " capital " Le Capital a la réputation d'être une oeuvre difficile.
La première ambition du présent ouvrage est de convaincre le lecteur qu'il n'est pourtant pas inabordable. Il se propose de le lui faire découvrir, en le parcourant en entier, sans le réduire comme il est d'usage à son seul premier Livre. Chemin faisant, les principaux concepts développés par Le Capital se trouvent présentés dans l'ordre même où Marx les a exposés, depuis la marchandise jusqu'aux formes les plus complexes du capital.
Un dispositif d'exposition qui est essentiel à leur compréhension et qui pourtant, trop souvent, n'a pas été respecté par les commentateurs et les critiques. La restitution de l'oeuvre dans sa logique ne permet pas seulement d'en comprendre la remarquable cohérence. Elle en fait surtout saisir le sens profond, inscrit dans le sous-titre de l'ouvrage : Critique de l'économie poli-tique. Une critique qui ne se réduit nullement à celle de la science économique mais qui vise, plus fondamentalement, ce " monde à l'envers " qu'est le capitalisme, dans lequel les choses (sous forme de marchandise, d'argent, de capital) commandent aux hommes et se dressent en face d'eux comme des divinités barbares qui exigent de nouveaux sacrifices humains.
Alors se révèle la radicalité du projet qui sous-tend tout Le Capital : renverser ce " monde à l'envers ", redonner à l'humanité les moyens de se rendre maîtresse de ses propres conditions d'existence.
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Pourquoi analyser les inégalités entre catégories sociales en termes de système ?
Comment les inégalités sociales se déterminent-elles réciproquement ? En quel sens peut-on parler de cumul des inégalités ? Comment cette notion renouvelle-t-elle les approches habituelles de la pauvreté et de la richesse ?
Pourquoi, comment et dans quelle mesure les inégalités entre catégories sociales tendent-elles à se reproduire de génération en génération ? Quels sont les principaux facteurs de cette reproduction ? Dans quelle mesure peut-on échapper à cette reproduction ?
Ce livre répond à ces questions en montrant tout l'intérêt d'une approche systémique des inégalités entre catégories sociales. Celle-ci se révèle particulièrement pertinente lorsque les inégalités sont interdépendantes, cumulatives et tendent à se reproduire. Ce qui est le cas dans une société de classes.
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1980, le Front National occupe désormais une place-clé sur l'échiquier politique. Comment en est-on arrivé là ? Quel mouvement de fond a affecté la société française pour se voir ainsi hantée par le spectre de l'extrême droite ?
Scruter la France dans le miroir du Front National telle est l'ambition de cet ouvrage. L'auteur y considère le partie lepéniste comme un miroir grossissant de l'état critique des rapports sociaux. Il explique ainsi pourquoi la crise de la société française, dans ses multiples dimensions matérielles, institutionnelles et symboliques, alimente l'extrémisme de droite.
En dépassant la simple description ou la dénonciation incantatoire de la montée du Front National, ce livre incite à penser le phénomène FN afin de trouver une issue politique capable de le combattre réellement. Il s'agit, en définitive, de refonder un mouvement social émancipateur et une alternative politique globale qui soient à la hauteur des défis de notre époque. Faute de quoi les tendances régressives et réactives de l'extrême droite nous broieront impitoyablement.
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les soviétiques avaient l'habitude de dire que la pravda (en russe : la vérité) - organe du comité central du défunt parti communiste d'union soviétique - méritait bien son titre.
en effet, il suffisait de la lire pour apprendre la vérité... à l'expresse condition d'en prendre le contre-pied. le discours néolibéral qui colonise actuellement les scènes médiatiques et politiques est de la même farine. pour entendre la vérité en l'écoutant, il suffit d'en inverser les termes, comme entreprend de le faire cet ouvrage pour les principaux concepts clés de ce discours. chacun d'entre eux apparaît alors soit comme un mot-valise qui passe son contraire en contrebande, soit comme un mot-écran qui fait obstacle à l'usage de son contraire, soit même comme les deux à la fois.
le discours néolibéral se révèle ainsi un nouvel avatar de cette perversion discursive pour laquelle orwell a créé le néologisme de novlangue quand il a entrepris de représenter l'univers totalitaire dans son célèbre roman 1984. polémiquer contre ce discours n'implique pas cependant de sacrifier la rigueur de l'analyse. au contraire, l'arme de la critique n'est jamais aussi acérée et ne fait jamais autant de mal à l'ennemi que lorsqu'elle recourt au concept.
en renouant avec la critique marxienne du fétichisme économique, dont la fécondité théorique est ici une nouvelle fois illustrée, il est possible de mettre en évidence l'essence religieuse de ce discours. ce dernier n'hésite pas à proposer d'immenses sacrifices humains pour assurer la survie de la marchandise, de l'argent, du capital, du marché, de la société civile, de l'etat, de la propriété privée, etc., autant de rapports sociaux réifiés et déifiés devant lesquels il se prosterne comme devant autant d'idoles barbares.
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Face au covid-19 : nos exigences, leurs incohérences
Alain Bihr
- Syllepse
- Coup Pour Coup
- 30 Octobre 2021
- 9791039900140
La crise sanitaire mondiale du Covid- 19 révèle une double crise: celle du système capitaliste frappé par une pandémie et qui est incapable de l'endiguer et celle des forces anticapitalistes bien en peine pour apporter une alternative.
L'ouvrage n'a d'autre ambition que d'exposer quelques thèses concernant l'un et l'autre de ces deux aspects de la crise et de contribuer ainsi à la discussion qui s'est amorcée à ce sujet.
Un examen sans concessions et des pistes pour sortir du cauchemar...
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Le système des inégalités
Alain Bihr, Roland Pfefferkorn
- La Decouverte
- Manuels Reperes
- 4 Novembre 2021
- 9782348071744
Pourquoi analyser les inégalités entre catégories sociales en termes de système ? Comment les inégalités sociales se déterminent-elles réciproquement ? En quel sens peut-on parler de cumul des inégalités ? Comment cette notion renouvelle-t-elle les approches habituelles de la pauvreté et de la richesse ? Pourquoi, comment et dans quelle mesure les inégalités entre catégories sociales tendent-elles à se reproduire de génération en génération ? Quels sont les principaux facteurs de cette reproduction ? Dans quelle mesure peut-on échapper à cette reproduction ?
En se fondant sur un riche matériau empirique, essentiellement statistique, et une exploitation méthodique des publications les plus récentes, ce livre montre l'intérêt d'une approche systémique des inégalités, qui met en évidence la permanence de la division de la société française en classes sociales.
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Thomas Piketty, une critique illusoire du capital
Alain Bihr, Michel Husson
- Syllepse
- Arguments Et Mouvements
- 22 Octobre 2020
- 9782849508473
Dans le premier chapitre du Capital, Marx caractérise l'économie vulgaire en ces termes?: elle «?se contente des apparences [...] et se borne à élever pédantesquement en système et à proclamer comme vérités éternelles les illusions dont le bourgeois aime à peupler son monde à lui, le meilleur des mondes possibles?». Et ce tout simplement parce qu'elle ne parvient pas ou renonce même à «?pénétrer l'ensemble réel et intime des rapports de production dans la société bourgeoise?».
Or, de même qu'il existe ainsi une apologie vulgaire du capitalisme, il en existe une critique non moins illusoire. Même ignorance radicale des rapports capitalistes de production, même fascination exercée par leurs apparences fétichistes (la marchandise, l'argent, la comptabilité nationale et ses instruments statistiques, etc.), même volonté d'en rendre compte en termes de pseudo-lois transhistoriques, même enfermement dans le cadre d'une idéologie sacralisant la propriété privée, la liberté d'entreprendre et l'égalité réduite à sa dimension juridique, qui limite du même coup ses propositions de réforme à des mesures de redistribution des revenus et de la propriété.
C'est à démontrer que Thomas Piketty en reste au niveau de cette critique illusoire que cet ouvrage s'emploie, tout en développant en contrepoint les éléments d'une critique radicale.
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Dictionnaire des inégalités
Alain Bihr, Roland Pfefferkorn
- Armand Colin
- Dictionnaires Armand Colin
- 11 Juin 2014
- 9782200279240
Les inégalités n'ont cessé de s'accroître ces dernières années dans nos sociétés contemporaines. Perçue par une large part du public, cette tendance est confirmée par de nombreuses études scientifiques, si bien que la question des inégalités est devenue un objet de préoccupation majeure. Loin de se limiter à dresser un état des lieux, l'ambition de cet ouvrage est de fournir les clefs indispensables à la compréhension de cette dynamique.
Riche de plus de cinq cents entrées, ce dictionnaire couvre l'ensemble des dimensions des inégalités sociales : inégalités entre classes, entre sexes, entre âges et générations, entre nationalités et groupes ethniques, ou encore entre différents espaces (centres et périphéries, villes et campagnes...). Afin de dépasser le seul cadre hexagonal, plusieurs entrées sont consacrées à des pays ou à des comparaisons internationales. Pour autant, ne sont négligés ni les débats et controverses ni les aspects méthodologiques relatifs à l'étude des inégalités et à leur mesure. Enfin, l'aspect systémique des inégalités est mis en évidence, en analysant comment celles-ci s'engendrent bien souvent conjointement.
Fruit de la collaboration de sociologues, ethnologues, historiens, géographes, économistes, statisticiens, philosophes, médecins et juristes, ce dictionnaire pluridisciplinaire, premier du genre, apporte un éclairage inédit sur le fonctionnement de nos sociétés.
215 spécialistes en sciences humaines et sociales - 500 entrées - index des noms propres - Un riche réseau de renvois -
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Ce recueil se propose tout d'abord de penser l'une des contradictions les plus étonnantes de l'époque présente, celle qui voit les mouvements nationaux et nationalistes (re)naître du processus même qui tend aujourd'hui à invalider le cadre de l'Etat-nation, à savoir la transnationalisation de l'économie.
Il fournit ainsi l'occasion de se pencher sur certains des mécanismes majeurs par lesquels cette dernière dépossède les Etats de leur capacité d'intervention sur le terrain économique et social, quelquefois avec leur propre complicité. Tandis qu'inversement il permet de se plonger dans l'univers du nationalisme dans ce qu'il peut avoir de plus étroit mais aussi, par moments, de plus délirant. Sur cette tâche analytique s'articulent des prises de position politiques.
Contre toute forme de nationalisme, fût-il républicain, d'une part ; mais aussi contre l'abandon aux prétendues vertus des autorégulations marchandes, prôné par le libéralisme, fût-il social. Ce qui est ici recherché et proposé en définitive, c'est la refondation d'un projet émancipateur au-delà d'un cadre national désormais trop étroit, qui ne brade pas pour autant les acquis politiques et sociaux accumulés par deux siècles de luttes civiques et sociales dans ce cadre.
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La préhistoire du capital ; le devenir-monde du capitalisme
Bihr. Alain/
- Page Deux
- Cahiers Libres Page Deux
- 26 Octobre 2006
- 9782940189366
Selon une légende tenace, inventée et mise en forme par le libéralisme dès le XVIIIe siècle, le capitalisme serait né de la seule extension des rapports marchands et monétaires, tenus eux-mêmes comme le prolongement de " l'économie culturelle ".
Légende colportée, sciemment ou à leur insu, par des générations d'économistes, d'historiens et de sociologues. Alain Bihr sape cette légende en revenant sur le long et tortueux cheminement à travers lequel s'est formé le capital, ce rapport de production si singulier qui donne naissance au capitalisme. En prenant appui que l'esquisse de Marx d'une triple lignée historique - distinguant les sociétés " asiatiques ", les sociétés antiques méditerranéennes et les sociétés européennes médiévales - l'auteur cherche à comprendre pourquoi ce n'est qu'au sein du féodalisme, européen mais aussi japonais, que ce rapport de production a pu voir le jour et entamer son développement, jusqu'à se mettre en état de partir à la conquête du restant du monde.
Cela conduit Alain Bihr à souligner la part décisive qu'y sont pris les processus politiques, au premier rang desquels figurent évidemment les luttes de classes, mais aussi l'édification des embryons d'Etats modernes. A l'heure où le capitalisme semble triompher mondialement, où il a en tout cas achevé sa course historique en s'emparant de la planète entière, ressaisir l'ensemble de sa trajectoire, ses grandes étapes et ses grandes pulsations, réévaluer le prix payé par l'ensemble des sociétés humaines à ce devenir-monde du capitalisme, n'est pas un luxe inutile.
C'est un détour nécessaire pour qui veut comprendre le monde actuel, ses fractures et ses contradictions, les menaces mais aussi les possibilités qu'il recèle. Cela dans le but de le transformer dans le sens de l'émancipation de l'humanité des fers capitalistes qui l'asservissent et l'avilissent.