Ce recueil rassemble des nouvelles et poèmes rédigés par des collégiens et lycéens du 7ème arrondissement de Paris, stimulés par les concours de l'association des membres de l'ordre des palmes académiques (AMOPA). Le jeune âge des auteurs n'enlève rien, bien au contraire, à la poésie et à la profondeur des textes. Ce livre enchanteur a été confectionné par la section Paris 7 de l'AMOPA.
Bulgarie, milieu des années 1980. La jeune Alba est hospitalisée pour une paralysie galopante à la jambe. Là, elle rencontre Guéo, cinquante-cinq ans, membre du Politburo.
L'homme est absorbé par l'écriture d'un rapport qui doit permettre à la Bulgarie de faire sa mue démocratique avant que le communisme ne s'effondre.
Peu à peu, Guéo dévoile à la pétillante Alba son passé, ses faiblesses, sa culture et son amour du français.
De Sofia à Varna, la jeune fille et l'apparatchik vont se découvrir... Mais la grande histoire les rattrape tandis que les paranoïas, les rêves étouffés, les velléités de liberté déferlent sur le pays. L'étau se resserrant à mesure que le régime vacille, Alba et Guéo vont se donner rendez-vous à Paris.
Celle qui vient à pas légers, c'est bien sûr la parole poétique, à la fois proche et insaisissable, étrange et familière, miraculeuse et maudite. Cet ouvrage, publié pour la première fois en 1985, réunit huit textes parus de 1969 à 1982 dans différentes revues dont la NRF. Essais ou poèmes, les deux en même temps, tous abordent de front la nature de la poésie, sa pratique, les joies et les tortures qu'elle occasionne inévitablement. Ils constituent une étape majeure de la ré?exion poétique de Jacques Réda, non seulement sur son oeuvre mais sur celles de ses aînés ou de ses contemporains (la même démarche anime les quatre Livres des reconnaissances).
" J'ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m'étais forcée par politesse, pour ne pas froisser les ego fragiles. À toutes les fois où mon plaisir était optionnel, où je n'avais pas joui. À tous ces coïts où j'avais eu mal avant, pendant, après. Aux préparatifs douloureux à coups d'épilateur, aux pénétrations à rallonge, aux positions inconfortables, aux cystites du lendemain. À tous ces sacrifices pour rester cotée à l'argus sur le grand marché de la baisabilité. À toute cette mascarade destinée à attirer le chaland ou à maintenir le désir après des années de vie commune. Cette servitude volontaire à laquelle se soumettent les femmes hétérosexuelles, pour si peu de plaisir en retour, sans doute par peur d'être abandonnées, une fois fripées comme ces vieilles filles qu'on regarde avec pitié. Un jour, j'ai arrêté le sexe avec les hommes. " Autrice et documentariste spécialiste de l'intime et du rapport au corps, Ovidie retrace ici la trajectoire qui l'a conduite à quatre années de grève du sexe.
Dirigée par Vanessa Springora, la collection " Fauteuse de trouble " articule intimité et émancipation, érotisme et féminisme, corps et révolte, sexuel et textuel.
Des mutations étranges se multiplient dans la nature. Laura scrute avec curiosité les métamorphoses en cours, de ses lunettes de biologiste, depuis la brumeuse cité de Shivering Heights jusqu'au hameau flottant au milieu d'un lac infesté de dangers sous-marins.
Chaque chapitre est une observation au microscope de l'évolution de ces mutations. Scientifique têtue, amoureuse inquiète, elle passe peu à peu de témoin à sujet des événements, alors que la frontière entre les humains et les monstres s'estompe.
Il n'y aura pas de vivant sans dévoration.
Face au désastre, la littérature comme la science tentent de donner du sens à une telle catastrophe.
Faunes décrit cette recherche de sens dans sa plus grande subjectivité - et son absurdité.
Perturbant comme un film de David Cronenberg, le premier roman de Christiane Vadnais recentre avec sérénité et gravité à l'échelle humaine le récit d'un bouleversement.
Avec un humour féroce et une profonde sensibilité, Bret Easton Ellis fait le portrait au vitriol d'une société et d'une époque.
Ils ont entre 20 et 50 ans ; ce sont des producteurs, de riches épouses délaissées, des étudiants blasés, des stars du rock, des dealers, des mannequins, des vedettes de la télévision, des paumés, des criminels, et... des vampires. Ils vivent à Los Angeles dans les années 80 et, dans cet univers saturé d'argent, de voitures, de drogue et de sexe, tous souffrent de la même maladie : la mort de l'âme.
En treize tranches de vie racontées chacune par un narrateur différent, Bret Easton Ellis montre l'errance de ces êtres luttant contre le sentiment de leur propre inutilité et s'efforçant d'avancer dans un monde dépourvu de toute cohérence.
Après American Psycho, qui avait fait l'objet, dans le monde entier, d'un scandale - et d'un succès - retentissants, Bret Easton Ellis continue de mettre au jour les sombres aspects de la société américaine grâce à un talent particulièrement incisif.
Il était une fois deux soeurs ivres de désir qui irradiaient Paris de leur insolence. Animées par une fureur de vivre incandescente, elles traçaient leurs routes sans éviter les coups. Il était une fois un garçon amoureux qui partait nager et ne revenait pas, et un autre qui croyait crever de désespoir dans une chambre d'hôtel. Tous les quatre se croisèrent, se percutèrent, s'embrassèrent et s'embrasèrent. Jusqu'à se perdre.
Les Douleurs Premières est le roman de l'amour absolu, celui qui vous élève et vous broie. Dans une langue brute, survoltée et rageuse, Julien Birban se frotte aux peines incompressibles dont les fissures vous collent à la peau.
Après des études de philosophie, Julien Birban fait le tour du monde avec son groupe de punk. En tournée, il réalise ses premières photographies et poursuit son travail d'artiste pluriel à New York. Aujourd'hui scénariste et réalisateur, il vit entre Tokyo, Paris et Hyères. Les Douleurs Premières est son premier roman.
Publié en 1953, Maud Martha est le premier et l'unique roman de Gwendolyn Brooks, immense poétesse américaine, première femme afro-américaine à recevoir le prix Pulitzer en 1950. Largement inspiré de la vie de l'autrice, Maud Martha retrace en trente-quatre petits tableaux les différentes étapes de son existence : enfance, jeunesse, mariage, vie conjugale, maternité... Les épisodes de la vie qui sont les mêmes pour tous mais éprouvés par une jeune femme noire de la banlieue de Chicago dans les années 1940. À partir des petits riens qui forment le tissu de l'existence et épousent la courbe de la mémoire, Gwendolyn Brooks a composé une grande oeuvre littéraire traversée par les questions raciales et leurs violences silencieuses. Un roman magnifique sur une femme qui doute d'elle-même et de la place qu'elle tient dans le monde.
Accaparé par un travail stressant, Romain utilise en permanence ce que l'on nomme des «éléments de langage», qui ont commencé à opérer un lent glissement dans sa vie personnelle. À son insu, le père, le mari et le communicant se sont confondus en lui : il s'exprime désormais dans la langue de l'ennemi. Emma, sa femme romancière, prend peur : ils ne parlent plus le même langage. Son rapport particulièrement sensible aux mots exacerbe ce sentiment inquiétant, celui de perdre peu à peu l'homme qu'elle aime. Romain passe ses soirées au bureau et ses week-ends sur son smartphone, s'éloignant de plus en plus de sa femme et de leur fille de trois ans, Roxane. Prise dans l'engrenage du quotidien et face à un mari qui prend graduellement le visage d'un adversaire, Emma se débat mais la lutte est inégale.À travers ses personnages, l'autrice dresse le portrait d'une génération aux prises avec un discours normatif sans précédent. L'effondrement insidieux de la langue devient dès lors une question de société. Garance Meillon signe un roman captivant qui prend les allures d'une fable moderne.
Connu pour ses polars concis et ses héros mutiques, Manchette aimait bavarder, et si, comme Guy Debord, il n'a jamais caché combien il seméfiait de la presse, il la lisait avec attention. En témoignent les vingt-huit entretiens qui composent ce recueil, animés d'un goût et d'un art de l'échange souvent teintés d'humour. Manchette ne se contente pas de répondre aux sollicitations de grands quotidiens ou d'une émission comme Apostrophes : il s'exprime aussi dans des revues plus confidentielles, où il se sent plus à son aise et nous offre certains secrets de fabrication de ses romans.La présente édition rassemble des entretiens publiés entre 1973 et 1993. Les lecteurs de Manchette y retrouveront tout ce qui fait le charme de son oeuvre ; les autres découvriront une voix qui les étonnera par sa liberté de ton.
«Quand on la questionne sur ce qu'elle fait et qu'elle répond monteuse, les gens la regardent sans comprendre. Ils se demandent ce qu'elle peut bien monter. Des meubles ? Des escaliers ?Dans les pixels, au fin fond des rushs, Constance cherche le sens dans les images. Les récits en puissance.»Constance, monteuse de documentaires, découvre un jour l'autobiographie d'Alice Guy, la première femme cinéaste. Dans ses Mémoires, la réalisatrice évoque une ascension du mont Blanc, à laquelle elle a dû renoncer. Constance se met en tête de réparer l'Histoire, de créer à partir d'images d'archives un court-métrage qui montrerait la cinéaste au sommet du mont Blanc. Pour cela, elle cherche un film perdu, Bataille de boules de neige, réalisé en 1900 par Alice Guy. Mais beaucoup de pellicules de l'époque, composées de nitrate, support particulièrement instable, ont aujourd'hui disparu.Comment se conserve la mémoire ? Comment s'écrit l'Histoire ? En suivant les traces de cette bobine perdue, la pièce manquante qui lui permettra de réaliser son film, Constance pénètre dans les réserves des cinémathèques et les greniers encombrés, rencontre des collectionneurs, des conservateurs, des forains. Elle plonge dans l'histoire du cinéma et de ses origines. Happée par la beauté des premières images, Constance apprend aussi à apprivoiser ses propres incertitudes.
Le soin du détail, un mot juste saisi au vol sont quelques-unes des caractéristiques de cet héritier des naturalistes. Houellebecq apporte de mauvaises nouvelles de l'homme. Le lecteur sourit, grimace sous les sarcasmes de l'auteur. On retrouve ici son univers : la vie de Jed se caractérise par une morosité existentielle, des relations mornes et intermittentes, un horizon borné par un urbanisme laid et une consommation sans désir. Tout Houellebecq est là, dans cette distance résignée, notait Le Figaro à l'annonce de son prix Goncourt.
1983. Joy se tient devant le corps inanimé de son père. Lorsqu'elle a appris qu'il était mourant, la jeune femme est aussitôt retournée dans la ferme australienne qui l'a vue grandir. Pour enfin saisir sa chance. Pas de le revoir, mais de lui faire payer. Car George Henderson, chrétien dévoué et pilier de sa communauté, était aussi un monstre.
Hantée par les cris magenta de son enfance et les mots sombres de sa soeur qui l'exhorte à se venger, Joy s'est mis en tête de faire éclater la vérité. Une vérité ancrée dans l'hiver poisseux de l'année 1960, celui où Wendy Boscombe, 9 ans, a disparu pour ne jamais réapparaître...
Un roman à combustion lente, oppressant et émouvant. Une héroïne à l'enfance sacrifiée, aussi cabossée qu'attachante.
Bella Gunness est la première tueuse en série de l'histoire. Née Brynhild Storset en 1859 dans une famille modeste de Norvège, elle devient fille de ferme avant d'émigrer vers l'Amérique où elle assassinera plus d'une quarantaine de personnes, essentiellement des hommes. C'est son incroyable destinée qui est au coeur du roman de Victoria Kielland : celle d'une femme que les injustices de classes, la quête d'amour absolu et l'austérité religieuse font basculer dans la folie meurtrière. Du Chicago de la fin du XIXe siècle à l'Indiana, elle va leurrer puis tuer ses maris, ses propres enfants, ses garçons de ferme et autres jeunes scandinaves fraîchement débarqués aux États-Unis qu'elle séduit par l'intermédiaire de petites annonces.
Au fil d'un texte ciselé, charnel, aux très beaux élans poétiques, l'autrice fait corps avec les tourments de Belle, son appétit érotique, son insatiable besoin d'être aimée, le poids de la culpabilité luthérienne qui la poursuit jusque dans ce nouveau pays où elle, comme tant d'autres, espère se réinventer.
Quelque part sur le front de l'Est, alors que la fin de la guerre semble se profiler, un homme se retrouve enrôlé dans un groupe de soldats soviétiques et est envoyé en reconnaissance dans une ville d'eaux dévastée.Au milieu des décombres, comme si le temps s'était arrêté, se dresse une imposante demeure miraculeusement épargnée par les combats. L'homme y pénètre et s'y aménage un refuge inespéré, allant jusqu'à se prendre pour le maître des lieux lorsque l'on vient frapper à la porte.Entre mensonges, mystères et faux-semblants, les premières journées passées dans cette maison préservée, d'une invraisemblable quiétude, ne peuvent toutefois éloigner durablement le chaos de la guerre et la noirceur de l'âme humaine. L'écriture de Hermans, cette «poésie noire» selon la formule de Milan Kundera, frappe à la fois par sa beauté et par sa violence, et l'élève au rang de classique de la littérature néerlandaise du XX? siècle.
Au coeur des années 1930, de nombreuses familles italiennes ont émigré dans le quartier de Red Hook, à Brooklyn. C'est là que vivent les petites Sofi a et Antonia, adorables voisines et amies absolues. Et si elles sont aussi proches, c'est qu'elles ont un point commun singulier : leurs pères font partie de la mafia. Or, en regardant chaque jour leurs mères subir une vie faite d'inquiétude, les fillettes se jurent de ne jamais épouser d'hommes oeuvrant pour la Famille.Quand il arrive malheur au père d'Antonia, le fil de son amitié avec Sofia se fragilise, d'autant que leurs rêves se mettent à diverger : l'une voudrait faire des études quand l'autre préfère les frivolités. Mais quels chemins prendront les deux amies lorsqu'une fois adultes elles devront vraiment choisir qui devenir, et qui aimer ?Un premier roman délicat et puissant qui dévoile la force de deux destinées inoubliables. La Famille est une magnifique histoire d'amitié féminine liée à une exploration fascinante des coulisses de la mafia, vue par des femmes.
1897, un jeune couple est en fuite à travers les montagnes et les forêts norvégiennes. Unni, la femme, est recherchée pour avoir participé à des avortements. Ils emmènent le fils d'Unni, Roar et une boîte contenant les herbes médicinales de la jeune femme. Amrod, Unni et Roar franchissent in extremis la frontière avec la Suède, avant de s'installer dans une petite cabane au beau milieu d'une forêt sombre du Hälsingland. Au rythme des saisons, dans une nature aussi impitoyable que généreuse, la famille fera l'expérience de l'isolement, de la faim, mais aussi de l'émerveillement et du renouveau.
1973, deux veuves se font face à la table construite 70 ans plus tôt par Amrod. Bricken, la plus âgée, est en train de préparer les funérailles de son mari, Roar, avec sa belle-fille Kara.
Bricken ignore les sentiments mêlés et douloureux, voire interdits, que sa belle-fille éprouvait à l'égard de Roar. Elle aussi cache de nombreux secrets, et entre les deux femmes se joue un duel de silence que ni l'une ni l'autre ne semble prête à rompre.
Cinq ans après l'éblouissant Glamorama, Bret Easton Ellis change de registre et se met en scène pour devenir le personnage central de Lunar Park.
On se souvient des personnages décadents Patrick Bateman (American Psycho) et Victor Ward (Glamorama), des paradis artificiels, de la gloire et de la violence qui étaient au coeur de leurs expériences.
Comme s'il s'agissait d'écarter une réputation sulfureuse, mêlant ses propres souvenirs, ses démons et les personnages qui peuplent ses précédents textes, Ellis décide avec Lunar Park d'incarner lui-même un homme marié, père de famille, vivant dans une immense propriété du comté de Midland. En définitive, une vie bourgeoise partagée entre le centre commercial le samedi après-midi, les séances chez une thérapeute pour couples et les dîners entre voisins. Un revirement comique qui se transforme en cauchemar. Le narrateur, Bret Easton Ellis, pense que les madeleines de Proust sont des mandarines, que sa maison d'Elsinore Lane est hantée, que le spectre est son père mort et peut-être aussi le héros assassin d'American Psycho, qu'il doit retrouver la simplicité des phrases de son premier roman...
Un rêve halluciné et jubilatoire qui mêle autobiographie et visions stupéfiantes : Bret Easton Ellis se joue avec humour et virtuosité du mythe de l'écrivain pour écrire un roman puissant et magistralement maîtrisé.
Lunar Park paraît quasi simultanément aux États-Unis, en Angleterre et en France. L'auteur sera présent en France au moment de la sortie du livre.
Emprunt de poésie et d'humanité, Skyline jette un regard sans concessions sur l'entrée d'une adolescente dans l'âge adulte, à travers les rues colorées du Cap qui s'éveille au reste de l'Afrique et où se cognent toutes les atrocités contemporaines.
Skyline se déroule dans une Afrique du Sud nouvellement démocratique, dirigée par Nelson Mandela. Le pays est devenu un refuge pour les habitants de nombreux pays voisins, déchirés par la guerre et économiquement exsangues.
La narratrice est une adolescente qui rêve d'une vie meilleure - et de devenir écrivain. Celle-ci vit avec sa mère et sa soeur dans un immeuble délabré, au centre de la ville du Cap. Le bâtiment abrite des dealers nigériens, des ouvriers du Zimbabwe, des émigrés du Rwanda et du Soudan, des réfugiés du Mozambique, un couple d'aveugles, un couple de travestis, des animateurs de boîtes de nuit, une vieille dame allemande, etc., avec lesquels la narratrice et sa soeur vont se lier d'amitié.
L'un des résidents de l'immeuble, Bernard Sebastião, est un survivant de la guerre du Mozambique. Hanté par la perte de ses enfants et de sa femme, il trouve du réconfort dans sa relation avec les deux jeunes filles. Chaque chapitre se termine par la description d'un tableau qu'il a peint, basé sur son interprétation de diverses oeuvres de l'art occidental. C'est à travers ces tableaux que le roman révèle son coeur profond : le questionnement sur la répétition de la guerre et ses effets sur les gens ordinaires.
" L'URSS finissait à Noël, Noël 1991. " En 1991, un jeune ingénieur français écume l'URSS finissante. Des rives de l'Amour à la mer de Barents, du Dniepr à la Neva, il ausculte des mines, des forêts, des usines, fraye avec des banquiers, des cadres, des contremaîtres... Depuis la chute du Mur, la débâcle du communisme se propage sous ses yeux. Émerge un continent, bientôt un champ de bataille pour tous les consultants, apparatchiks, aventuriers d'Europe et de Russie.
Pour Olivier, c'est son nom, cette cavale signe la fin d'une jeunesse éblouie par Mai 68. Elle périme les grandes causes, les visions collectives du progrès. Après nous, ne reste plus que je.
Olivier Bomsel a vécu la fin de l'URSS du dedans. Il en tire un roman mêlant la fresque industrielle à l'introspection intime. Porté par une langue agile, son livre brosse un portrait éclaté, celui d'une génération confrontée à la perte du futur. Un récit fascinant qui jette sur la Russie un regard inédit.
Grand roman d'amour et d'aventure, Mes soeurs, n'aimez pas les marins rend un hommage bouleversant à ces femmes à qui la mer a tout pris et qui ne renoncent jamais.
1942, sur les côtes de Bretagne. Quatre vies entre petits matins calmes et furie des tempêtes. Celles de Perrine et de son fils Jean, qui, en pleine Seconde Guerre mondiale, décide d'embarquer sur un bateau de pêche à seize ans, contre l'avis de sa mère. Puis c'est la rencontre entre Jean et Paulette, le coup de foudre, la naissance de Pierre.
Quand le bonheur semble installé, c'est la mer qui revient pour l'arracher avec violence. Alors un jour, la jeune Paulette décide de briser les chaînes du destin : Pierre, son petit garçon, ne sera jamais marin. Elle l'emmène à l'abri, comme font les louves, aussi loin du rivage que possible. Mais il faut croire que la mer, encore et toujours, a des ruses auxquelles nul ne peut échapper...
Après En mer, prix Médicis en 2013, Toine Heijmans nous entraîne ici à la montagne. Tout à la fois roman d'aventure et roman d'apprentissage, une oeuvre intense et fascinante sur l'amitié, la majesté de la nature et la violence des cimes.
Walter et Lenny n'étaient encore que deux adolescents lorsqu'ils ont découvert l'alpinisme. Bien décidés à y consacrer leur vie, ces deux garçons issus d'un pays sans relief sont partis ensemble dans les Alpes, toujours plus loin, toujours plus haut. Se rêvant héritiers des grands héros de la montagne, ils ont enchaîné les exploits, avec un seul objectif : entrer ensemble dans l'Histoire. Sans se rendre compte que, dans l'air raréfié des cimes, d'autres lois s'appliquent...
Bien des années plus tard, Walter se tient sur son dernier sommet, à 8 188 mètres, et contemple sa solitude. Qu'est-ce qui l'a amené là ? Où est passé Lenny ? Qu'est-il advenu de leur belle amitié ?
Les Belles de nuit fut interdit pour sa supposée obscénité et étrillé par la critique. Il s'agit donc aujourd'hui de réparer une injustice et de saluer la lucidité de Jim Tully, l'ancien trimardeur qui préférait l'école de la vie aux leçons de morale.
Leora Blair, une ravissante jeune fi lle de l'Ohio, issue d'une famille modeste, décide de se prostituer pour fuir son milieu et s'élever au-dessus de sa condition. Elle est engagée à Chicago par Madame Rosenbloom, la propriétaire d'une maison close, dont les clients sont des hommes politiques, des magistrats, toutes sortes de notables et de grands voyous... À leur contact et à celui des autres filles, Leora ouvre les yeux sur le monde corrompu dans lequel elle vit. Comme souvent chez Tully, le récit prend la forme d'une mosaïque d'histoires, ce qui nous permet de suivre aussi le parcours de Madame Rosenbloom, de son protecteur haut placé et de quelques " fi lles de la maison ".
Dans ce roman, Tully s'intéresse moins aux activités sexuelles des prostituées qu'à leurs trajectoires personnelles. Il leur donne la parole comme peu d'écrivains avaient osé le faire avant lui. Raconter une histoire dans laquelle des femmes - ni anges, ni démons - s'affranchissent par la prostitution, c'était évidemment briser un tabou dans l'Amérique puritaine des années 1930. Belles de nuit fut interdit pour sa supposée obscénité et étrillé par la critique. Il s'agit donc aujourd'hui de réparer une injustice et de saluer la lucidité de Jim Tully, l'ancien trimardeur qui préférait l'école de la vie aux leçons de morale. Tully se mettait à hauteur des parias, des exclus, des exploités, des marginaux, des inadaptés, des victimes de la société. Il ne prêchait pas, ne militait pas, mais n'avait pas son pareil pour les écouter et restituer leurs histoires dans leur rude et naïve simplicité.